Leader pour un islamisme tolérant
Soudan
Né en 1909 à Rufa’a; exécuté le 20 janvier 1985 à Khartoum.
La vie de Mahmoud Muhammad Taha se déroule dans un Soudan en proie à la révolte contre l’occupation égyptobritannique d’abord, puis, après l’indépendance (1956), en proie aux graves tensions entre le Nord mulsulman et le Sud noir et chrétien. Conscient des dangers du fondamentalisme, Taha fonde un mouvement qui établit une distinction dans les textes du Coran : les sourates de Médine qui établissent, entre autres, des statuts inférieurs pour la femme et pour les non musulmans et les sourates de La Mecque qui ont une portée universelle. Les unes lui paraîssent dépassées (Médine) tandis que les autres lui semblent ouvertes aux changements. Taha suscite alors bien des haines et il est dénoncé comme apostat par l’université Al Azhar du Caire. Le pouvoir socialiste soudanais (1969-1985) l’emprisonne pour ses critiques du rigorisme religieux saoudien. En 1983, après un remaniement au profit des Islamistes, il est de nouveau arrêté et condamné à mort. Jusqu’au bout, Taha aura le courage de lutter pour ses convictions en faveur d’un Islam ouvert et tolérant.
« L’Islam est un moyen de réaliser la paix entre les personnes et les nations. »