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La prévention de génocides.(Rwanda 10 ans)

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Comment désamorcer de tels cycles. Une fois les massacres débutés, il est bien difficile de mettre fin aux tueries et aux violences comme ont pu le constater les forces de l’ONU, en place il y a dix ans. Le livre du général Dallaire responsable des casques bleus sur le terrain lors des événements illustre avec éloquence l’impuissance des intervenants sur le terrain face à de telles levées de rage et de haine. L’action pour prévenir de telles situations est une action à longue haleine. Nous parlons ici d’entreprises à long terme demandant un engagement actifs de la communauté internationale. Nous sommes malheureusement ici en pleine politique fiction. Nous devons donc faire abstraction de la réalité actuelle, pour démontrer qu’il serait possible d’agir.

Dans un monde idéal, un monde ou la communauté internationale serait soucieuse de la condition des peuples peu importe les intérêts économiques en jeux, il serait possible d’intervenir efficacement. Un tel exercice théorique, inspiré de la pratique est essentiel afin de déterminer le chemin qu’il reste à parcourir pour prévenir de telles flambées ce violence.

Tribunaux…
L’impunité est le premier problème sur lequel la communauté internationale doit investir. Les responsables à la base des actions meurtrières doivent être traduits en justice comme c’est le cas dans le cadre du tribunal internationale actuellement en place. Mais ce n’est qu’un début, des milliers de meurtrier ont agit et rendu possible les carnages. Ces actions ne doivent pas rester impunies, c’est l’élément centrale des mécanismes de vengeances, et la pierre d’assise des cycles de violence. Il est bien difficile d’envisager l’emprisonnement pour tous les meurtriers et leurs collaborateurs sans transformer des villes complètes en prisons, nous parlons ici de dizaines de milliers de personnes.

La mise en place d’un tribunal international pour juger les responsables et appliquer les sanctions appropriées est un pas dans la bonne direction. La suite, c’est la mise en fonction de nombreux tribunaux communaux, supervisés par des autorités indépendante et des forces policières tout aussi indépendantes. Ces tribunaux communaux doivent pouvoir établir les niveaux de responsabilités des personnes citées à procès dans le cadre du génocide. Les personnes jugées comme responsables sont référées au tribunal international. Celles qui ont commis des actes meurtrier sont jugés par les tribunaux communaux et des niveaux de sentences appropriées doivent être déterminées. L’impossibilité d’emprisonner exige d’être créatif du point de vue des sentences, et en ce sens un mécanisme de justice réparatrice, inspiré des modes traditionnels de sanction pourrait vraisemblablement s’avérer le seule voie possible.

L’approche réparatrice par le bais de laquelle un lien de réparation est réétablis entre la victime et la personne qui a perpétré le crime. Une telle démarche est toujours difficile à mettre en place, mais la seule voies véritablement capable de désamorcer la charge émotive vécue par les criminels et les victimes. Tout un défis.

Intervention sociale…

La seconde priorité est la stabilisation de la situation sociale. Une attention toute particulière devrait être portée aux enfants. Les traumatisme vécus lors de tels événements sont profonds et la démarche de guérison pour de telles blessures sera complexe. Les jeunes sont une portion importante de la population de cette région de l’Afrique, et c’est en très grand nombre que ces jeunes ont été témoins de scènes plus atroces les unes que les autres. Les jeunes qui ont vécu les événements de 1994 comme meurtriers ou comme victimes se comptent par milliers, ils couvent maintenant ces haines et hantises depuis dix ans. La population de la région est donc toujours assise sur une bombe à retardement.

La tâche est colossale. Établir un contact significatif avec les personnes qui ont vécu les événements, effectuer un travail d’accompagnement et d’écoute pour permettre de désamorcer ou déconstruire les sentiments et apprivoiser un vécu douloureux. Donner l’opportunité à ces personnes de trouver un sens à ce qu’elles ont vécu afin qu’elle puissent peut être envisager une démarche de réparation avec les personnes pour lesquelles elles entretiennent une haine viscérale. Il s’agit ici de tenter d’agir sur l’emprise sur laquelle capitalise la propagande haineuse.

Les forces de l’ordre

Difficile de parler ici de forces de l’ordre, car tant les services policiers que les militaires ont été impliqués dans les tueries, soit directement ou par complicité et dans l’approvisionnement en arme des tueurs. Le contexte des Grands Lacs africains est une des situations qui justifierait une obligation d’intervention préventive par la communauté internationale.

Il commence à être temps de penser aux mécanismes à mettre en place pour mettre sous tutelle de forces internationales, les forces de l’ordre d’un État. Un contexte social menant à des situations de violence récurrent, un historique de participation active des forces de l’ordre à des tueries et des exactions puis un événement ayant entraîné le meurtre à large échelle sont les éléments qui devraient justifier une enquête de mise sous tutelle par les Nations Unies.

Pourquoi attendre le début de massacres avant d’envisager l’intervention de forces internationales? La présence d’une force policière externe, à des fins préventives, pourrait devenir un mécanisme qui, lui aussi, repousserait le coûteux recours à des forces militaires.

Le rôle de forces militaires sujettes à intervenir de façon préventive devrait se faire dans un contexte très précis. L’imposition d’une présence d’observateurs internationaux militaires et civiles au niveau légal avec un mandat précis de prévention de la planification et l’organisation de la logistique de génocides. Nous parlons donc de mécanismes de supervision qui devrait être envisagé très tôt, dans le but précis de superviser l’action et l’organisation de l’action des forces de l’ordre.

Intervention préventive

Il est bien sûr difficile de parler d’intervention préventive lorsqu’on parle de recours aux armes. Pour cette raison, il est important de parler d’intervention civile préventive. Dans le cadre de ces interventions préventive la diversité des rôles est très grande, escorte civiles, contre propagande et contrôle des média, contrôle des frontières en collaboration avec les pays limitrophes, diplomatie préventive et un grand nombre d’autres types d’interventions à caractère sociales et politiques.

Seule l’intervention civile préventive peut éviter à la communauté internationale de se retrouver constamment en situation de réaction en envoyant des casques bleus lorsque le conflit a éclaté.