Le Centre de ressources sur la non-violence existe depuis bientôt vingt ans et les lecteurs de notre Bulletin ont pu l’apprécier comme un organisme qui se renouvelle et sait s’adapter. Les transformations du Bulletin quant à la présentation, son nombre de pages ou son graphisme en sont le reflet. Aujourd’hui, nous vous offrons un nouveau Bulletin qui vise à diminuer les coûts d’impression et de distribution en recourant à un usage accru de l’Internet. Pour ce faire, notre site a revêtu depuis peu un nouvel habit qui s’agrémentera au cours des mois qui viennent.
De plus, afin de mieux circonscrire notre action et ouvrir de nouvelles pistes, nous avons entrepris depuis le printemps dernier un processus de planification auquel ont participé des amis et des membres d’autres organismes. Plusieurs journées d’échanges et de débats nous ont ainsi conduits à choisir, pour les trois prochaines années, l’intervention citoyenne non-violente comme principal axe d’intervention.
Pourquoi l’intervention citoyenne non-violente? Parce que les enjeux politiques, sociaux, économiques et environnementaux commandent, plus que jamais, un effort collectif impliquant toute la population. Ils réclament un nouveau projet de société qui exclut la violence sous toutes ses formes (interpersonnelles et structurelles) et qui permettra aux citoyens, par des mécanismes d’intervention non-violente, de se réapproprier leur propre vie et de participer activement à l’élaboration d’une société fondée sur le respect de la nature et de tous les êtres vivants, sur le partage et la résolution non-violente des conflits.
Cette approche a été privilégiée car elle recoupe l’expertise déjà développée par le CRNV en la relançant vers de nouvelles avenues. Le Centre a longtemps travaillé en résolution des conflits, conciliation et médiation dans plusieurs écoles du Grand Montréal. Il a soutenu dans leurs actions les Brigades de Paix internationales et le Projet Accompagnement Québec-Guatemala qui ont mené et qui mènent encore dans divers pays en conflit des actions d’intervention civile non-violente en vue de protéger les membres d’organismes qui luttent pour les droits humains. Il a adopté la cause des Innus lors des vols à basse altitude faits par des pilotes de l’OTAN au Labrador. Présentement, il dénonce la campagne de recrutement que l’armée canadienne poursuit sans relâche dans les écoles, les cégeps et les universités.
Les jalons posés jusqu’ici ne représentent que le début d’un long processus. Il reste encore à développer, dans le cadre de son axe d’intervention, des projets concrets qui marqueront ses actions et deviendront son étendard pour les prochaines années. Tel un phénix qui renaît des ses cendres, le CRNV veut avec les moyens limités qui sont les siens, mais avec courage, faire entendre sa voix et clamer qu’il existe des alternatives à la domination, à l’exclusion et à la guerre. La démarche de planification stratégique se poursuivra donc tout au cours de l’année et vous serez informés des prochains développements.