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Non-violence, sécurité et paix

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Extrait de l’ouvrage: Étienne GODINOT (2014), Non-violence, sécurité et paix, Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits (www.irnc.org); 12 p.

Par « non-violence », nous entendons, sans qu’elles puissent être dissociées,

  • une sagesse de vie, une philosophie, personnelle et politique. Cette attitude de refus de la violence vient donner sens (c’est à dire à la fois signification et direction) à la vie de chacun et à l’histoire collective des hommes,
  • une stratégie politique de combat contre l’injustice, l’oppression ou la violence. Cette lutte met en oeuvre des moyens d’action qui s’exercent dans le respect de l’adversaire et avec une visée de réconciliation.

Au plan de l’action, la non-violence est un moyen au service d’une fin. Le principe essentiel de la stratégie de l’action non-violente est le principe de non-coopération (ou de non-collaboration) : la force des injustices dans une société vient de ce qu’elles bénéficient de la coopération de la majorité des membres de cette société : soumission, acceptation, silence, complicité, indifférence, résignation. La nonviolence vient rompre cette coopération.

La non-violence met en oeuvre :

  • des moyens de persuasion : démarches, demandes, lettres ouvertes, appel à l’opinion publique, pétitions, etc.
  • des moyens de pression : marches, jeûnes, manifestations, campagnes de lettres, renvoi de décorations, enchaînements, sit-in, die in, obstruction, usurpation civile, etc.
  • des moyens de contrainte : grèves, grèves de la faim, boycott, embargo, désobéissance civile, etc.
Janadesh est une campagne nationale non-violente lancée par le mouvement Ekta Parishad pour revendiquer le droit à la terre de chacun en Inde. Cette campagne a culminé sous la forme d’une marche de 350 km en octobre 2007, réunissant 25 000 marcheurs pendant 26 jours.
Janadesh est une campagne nationale non-violente lancée par le mouvement Ekta Parishad pour revendiquer le droit à la terre de chacun en Inde. Cette campagne a culminé sous la forme d’une marche de 350 km en octobre 2007, réunissant 25 000 marcheurs pendant 26 jours.

L’action non-violente a déjà montré son efficacité dans les luttes contre le colonialisme (Gandhi, Lumumba), contre la ségrégation raciale (Martin-Luther King), contre la militarisation (paysans du Larzac), dans les combats des mouvements écologistes (Greenpeace…), dans la lutte contre le racisme (« Marche pour l’égalité » en 1983), dans la lutte et contre l’accaparement des terres, pour la souveraineté alimentaire et la réforme agraire (marches non-violente pour la justice organisées en Inde en 2007 et 2012 par le mouvement Ekta Parishad), etc.

L’objet de ce texte est de montrer quelle est – ou peut être – la stratégie non-violente dans le domaine de la défense de la démocratie contre les agressions ou les dictatures, et dans celui de l’intervention civile entre des belligérants dans certains types de conflits internationaux ou régionaux.