Je veux un Québec sans armes
Auteur et éditeur
Impossible d’oublier ma première rencontre avec un militaire. J’avais alors 5 ans. Sur son ordre, je devais lui tourner le dos et regarder le ravin. Lui, en uniforme, se tenait derrière un fusil pointé vers moi. Je n’avais jamais vu de militaires auparavant et ne savais pas à quoi servaient les fusils. Il est sans doute normal qu’après pareille expérience (de laquelle je suis sorti par miracle) je sois farouchement opposé aux militaires, aux armes et aux guerres.
Je ne supporte pas non plus les uniformes, les médailles, le son du clairon, les défilés, les monuments commémorant les batailles du passé. Je crois comme Alfred de Vigny que l’existence du soldat est (après la peine de mort) la trace la plus douloureuse de barbarie qui subsiste parmi les hommes.