Pourquoi , selon Greenpeace, réformer l’ONÉ pourrait bloquer le pipeline Énergie Est de TransCanada
Selon Greenpeace, si l’on s’en tient aux conditions dans lesquelles les audiences de l’Office national de l’énergie (ONÉ) ont été suspendues à la fin août 2016, il est clair que les QuébécoisEs ne veulent rien savoir des pipelines Énergie Est de TransCanada.
Aussi cet organisme de lutte pour la protection de l’environnement appelle-t-il les citoyens à exiger la réforme de l’ONÉ et des processus d’évaluation des pipelines.
Il s’agit de demander cette réforme d’autant plus qu’elle a été promise par le gouvernement Trudeau.
« Cette réforme – d’ores et déjà promise par Trudeau – ne sera pas sans implications pour les projets de pipelines en cours d’étude »; toute évaluation transparente et crédible ne peut mener qu’à un rejet de ces projets comme l’explique le texte ci-dessous du 20 septembre dernier.
1) Énergie Est doit être évalué par un processus démocratique, fiable et indépendant
… pour être rejeté comme il se doit.
En effet, sous l’effet de la mobilisation et de la pression populaire, trois des commissaires de l’ONÉ ainsi que le Président et le Vice-Président se sont récusés (ont dû se retirer du dossier), suite à la rencontre secrète qui a eu lieu entre l’ONÉ et l’ex-premier ministre du Québec, Jean Charest, qui était alors payé par TransCanada.
Nous sommes conscients que le gouvernement Trudeau sera tenté de simplement changer les commissaires et continuer à évaluer le projet Énergie Est à travers un processus biaisé hérité du gouvernement Harper. C’est justement pour cette raison que nous devons rester mobilisés et obtenir la réforme des évaluations environnementales des projets énergétiques ainsi que du fonctionnement de l’Office national de l’énergie.
Il faut que tous les acteurs du mouvement contre le projet de pipeline Énergie Est – les Premières nations, les agriculteurs, les villes, les citoyens, les groupes environnementaux, les scientifiques etc. – puissent exposer leurs arguments, mais cela ne peut se faire qu’à travers un processus crédible et fiable, via la réforme des processus d’évaluations environnementales. Toute évaluation crédible d’un projet de pipeline comme Énergie Est mènera à son rejet car elle démontrera que la majorité de la population ne veut pas de ce projet qui menace l’eau potable de millions de Canadiens et Québécois, qui est totalement incompatible avec l’Accord de Paris sur le climat et qui ne respecte pas les droits autochtones.
2) L’ONÉ doit montrer patte blanche et prouver sa transparence
On ne peut accepter que des rencontres secrètes aient lieues avec des lobbyistes alors que l’eau potable de plus de trois millions de Québécois est en jeu. Une
enquête indépendante doit avoir lieu afin de faire la lumière sur les nombreuses lacunes de l’ONÉ, y compris celles qui entourent « l’Affaire Charest » et la proximité de l’Office avec l’industrie pétrolière et gazière.
3) L’automne sera décisif pour l’avenir des oléoducs au Canada
Le cabinet de Justin Trudeau doit rendre sa décision sur le projet de pipeline de Kinder Morgan (qui vise à transporter le pétrole sale de l’Alberta jusqu’à la Colombie-Britannique pour ensuite l’exporter par pétroliers) le 19 décembre, il est donc urgent d’obtenir aujourd’hui la réforme des évaluations environnementale des projets énergétiques pour empêcher cette décision d’avoir lieu. En effet, le même Office à qui nous reprochons son processus biaisé et sa proximité avec l’industrie pétrolière a d’ores et déjà recommandé la construction du pipeline Transmountain de Kinder Morgan : nous devons retourner cette situation !
Or, ni Énergie Est ni Transmountain ne peuvent être évalués justement avec les processus actuels : si Justin Trudeau approuve l’oléoduc Transmountain de Kinder Morgan, il entérine une décision basée sur des processus antidémocratiques et biaisés, ce qui est inacceptable pour les Canadiens et Canadiennes.
4) Après l’Accord de Paris, pas de pipeline
L’ONÉ n’intègre toujours pas les impacts qu’auront les pipelines sur l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES). À lui seul le projet Énergie Est générerait une augmentation de la production du pétrole des sables bitumineux de près de 40%, soit l’équivalent de 7 millions de véhicules en plus sur les routes du Canada pendant 40 ans…
Autant Énergie Est que Transmoutain sont étroitement liés à l’expansion des sables bitumineux, ce qui empêchera le Canada de respecter l’Accord de Paris. Si Justin Trudeau accepte l’un ou l’autre ou les deux oléoducs, il rompt sa promesse de lutter contre les changements climatiques et de limiter le réchauffement à 1,5 degrés.
De l’Ouest à l’Est du pays, nous sommes capables de faire rejeter non pas UN mais DEUX pipelines, demandons la réforme de l’ONÉ et des processus d’évaluation des pipelines >> http://bit.ly/2cunPxy
www.greenpeace.org/canada/fr/blogue/Blogentry/pourquoi-rformer-lon-pourrait-bloquer-le-pipe/blog/57537/