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Pour la concertation et la responsabilité citoyenne

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Depuis quelques années maintenant, les organismes de paix du Québec travaillent en concertation afin de mieux coordonner leurs projets et d’accroître la participation de la population aux activités de paix. Ensemble, tout au long de l’année, ils se rencontrent, planifient et organisent des activités ou partagent sur leurs nombreuses expériences.

Des participants forment une chaine lors de la journée de commémoration des victimes de la tuerie de la polytechnique, 2009. (Photo: Ryan Remiorz)
Des participants forment une chaine lors de la journée de commémoration des victimes de la tuerie de la polytechnique, 2009. (Photo: Ryan Remiorz)

Ces activités sont nombreuses et malheureusement encore trop mal connues du public. On parle de la Journée de la paix et de la non-violence, des événements commémoratifs Hiroshima et polytechnique, du prix de l’artiste et du militant pour la paix, de nombreuses initiatives dans le milieu de l’éducation, des campagnes contre le recrutement des enfants soldats ou en milieu scolaire, des festivals et prestation artistiques diverses sur le thème de la paix, des formations diverses aux habiletés fondamentales. Ce travail a lentement mené à la création d’un réseau plus formel d’organismes qui se nomme « Citoyens-citoyennes pour un ministère de la paix ».

Les organismes citoyens, membres de ce réseau, font partie du réseau pan-canadien « Canadian Departement of Peace Initiatives ». Ils sont aussi actifs dans le réseau international l’« Alliance Globale des ministères et départements de la paix ». Les organismes de paix québécois ont développé une approche citoyenne de l’action pour la paix, travaillent à identifier les structures de paix existantes et à les consolider dans une approche de construction citoyenne de la paix. Il s’agit là d’un préalable à des campagnes touchant le grand public. Cette approche est de plus en plus reconnue et fut l’objet d’un intérêt particulier au récent congrès national de Hamilton et international de San José au Costa-Rica.

Programme de résolution saine des conflits, Institut Pacifique. (Photo: Josias Gob)
Programme de résolution saine des conflits, Institut Pacifique. (Photo: Josias Gob)

En milieu scolaire, l’éducation aux médias, aux comportements pacifiques et à la gestion saine des conflits est de mieux en mieux implantée. Les mouvements jeunesse qui véhiculent des valeurs de paix, de responsabilisation, de justice et de nonviolence sont nombreux et actifs.

Le travail de développement de modes alternatifs de justice (la médiation familiale, les travaux compensatoires, la justice réparatrice et le service de médiation communautaire) progresse et ces initiatives s’installent comme de véritables  nécessités pour l’accès à la justice. Le Québec est particulièrement bien muni de structures de soutien et de service pour les personnes et les groupes spécifiques qui font face à des problématiques de violence. Il y a, bien sûr, place au progrès en ce sens, mais il faut reconnaître le travail accompli.

Groupe de jeunes photographié dans le salon de la maison Katimavik à Victoriaville. 2006. (Photo: archives)
Groupe de jeunes photographié dans le salon de la maison Katimavik à Victoriaville. 2006. (Photo: archives)

De plus, grâce à l’implication du gouvernement du Québec et aux programmes fédéraux, nos jeunes ont accès à une gamme de possibilités pour le service civil avec des organismes tels que Chantiers Jeunesse, Québec sans Frontières, Katimavik et Jeunesse Canada Monde. Même au niveau international, il ne faut pas oublier que les initiatives les plus prometteuses d’intervention civile préventives ont des origines bien canadiennes et québécoises. Le défi pour les organismes québécois ne réside donc pas dans la création de nouvelles structures de paix, mais dans leur reconnaissance, leur mobilisation dans la création de véritables institutions de paix.

Le travail de concertation des organismes fait donc son oeuvre, et les premiers pas franchis en ce sens sont des plus prometteurs. L’action québécoise semble effectivement prouver que les questions de guerre et de paix sont trop importantes pour être laissées entre les mains des militaires et politiciens.