Nécessité absolue de passer à l’action
Témoins d’anomalies climatiques récentes, température anormalement chaude ou froide, érosion dramatique de berges, inondations, etc., nous sommes tous préoccupés par les enjeux du réchauffement climatique. La majorité des études scientifiques récentes sonnent l’alarme : la menace à la sécurité des populations vivant sur la terre s’est accentuée. Nous sommes tous conscients du fait que ne rien faire devant la menace qui pèse sur nous représente un danger. Or, nous constatons que les accords sur le climat, négociés entre les nations au rythme des conférences mondiales, sont rapidement périmés.
Selon Lester R. Brown, deux raisons expliquent la dramatique menace à l’équilibre de la planète. En premier lieu, les gouvernements sont liés à des intérêts économiques et vont toujours tenter de minimiser les impacts économiques négatifs des ententes. Les négociations se font sur la base d’ententes à impact minimal, et à court terme, sur les acteurs économiques. Par ailleurs, les processus de collectes d’information et de compilation de données climatiques, la complexité des processus de négociation nécessitent des années de laborieux efforts. Il faut plusieurs années pour négocier et ratifier ces accords.
Ce qui revient à dire qu’à nous fier uniquement aux processus de négociations internationales et aux conférences sur le climat, nous risquons de manquer de temps.
Mobiliser pour sauver la civilisation
Il faut se défendre contre une menace désormais évidente. Nous sommes en « guerre contre l’émission de carbone »; un virage rapide à 180 degrés des orientations politiques devient une nécessité. Et tout le défi est d’obtenir de nos politiques qu’ils prennent les décisions difficiles.
Il est essentiel de mobiliser les populations, les motiver à passer à l’action pour exiger de leurs élus des décisions responsables. Il y va de la sécurité de nos États tels que nous les connaissons présentement.
Les exemples de mouvements citoyens qui se sont mis en branle sont à suivre. Les grandes villes américaines poursuivent les pétrolières pour avoir tu les informations sur les conséquences des énergies fossiles. Les populations bloquent la construction des infrastructures de production et de transport d’énergies polluantes. Elles veulent forcer un virage rapide vers les énergies renouvelables dans plusieurs région du monde.
Heureusement pour nous, l’énergie renouvelable se développe à un rythme et à une échelle que nous n’aurions pas pu imaginer il y a de ça quelques années. Récemment, 15 000 scientifiques et experts de 184 pays ont signé un manifeste dans lequel ils concluent que l’humanité court à sa perte, et que bientôt, il sera trop tard pour inverser cette tendance dangereuse. Nous avons à ce jour failli à la tâche de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre, les accords de Paris sont dorénavant hors de portée. Le seuil de 400 parties par million (ppm) de Co2 dans l’atmosphère qui ne devait pas être dépassé est franchi et la température moyenne du globe a dorénavant franchi le 1 degré de plus que les moyennes connues. Nous fonçons droit vers une catastrophe planétaire qui pourrait entraîner la disparition définitive de 30 % des espèces de la surface du globe.
La tâche semble herculéenne, mais elle devra être accomplie.
D’une part parce que des technologies existent pour couper drastiquement les émissions de carbone et neutraliser la croissance dévastatrice. Selon le rapport Tendances Mondiales des investissements dans les énergies renouvelables du Centre de Collaboration Frankfurt School – PNUE pour le climat, les énergies éolienne, solaire, biomasse, à partir de déchets, géothermique, et hydroélectrique ont ajouté 138 gigawatts (GW) à la capacité globale de production d’énergie en 2016, une augmentation de 9% par rapport aux 127,5 GW créés l’année précédente. ^
Selon le rapport, plus de 70% des experts interrogés, notamment les experts européens et australiens, considèrent une transition mondiale vers 100% d’énergie renouvelable à la fois faisable et réaliste. L’étude souligne également un large consensus sur l’idée que les énergies renouvelables seront importantes à l’avenir, avec de nombreux experts notant que même de grandes entreprises internationales choisissent de plus en plus des produits à énergies renouvelables soit à partir d’opérateurs, soit par des investissements directs dans leur propre capacité de production.
Mobilisation de temps de guerre
D’autre part, la réponse suggérée par un nombre croissant d’analystes est celle d’une mobilisation de « temps de guerre ». On parle de la mise en place de mesures semblables à l’effort américain dictée par son entrée en guerre lors du Second conflit mondial. A ce moment, les gouvernements en place ont procédé à un imposant virage économique, et à une complète réorientation de la production industrielle, pas en plusieurs années, mais en quelques mois. Tout comme dans le contexte des grandes guerres, les ressources du monde moderne peuvent rapidement se mettre au service de la lutte aux changements climatiques : limiter la production de biens civils, les rationner; investir la totalité des énergies dans la production de bien au service du combat en cours.
Il est de plus en plus urgent de stabiliser le climat, de stabiliser la population grâce à une répartition équitable de la richesse, l’éradication de la pauvreté, la restauration des systèmes de soutien naturels de l’environnement pour la captation du carbone, etc.
Se fixer un tel objectif, ce n’est pas demander des mesures politiques populaires, mais plutôt ce qu’il faut pour avoir une chance réelle de sauver la calotte glaciaire du Groenland et au moins les grands glaciers dans les montagnes d’Asie, c’est signer la garantie de la sécurité alimentaire pour nous tous.
Voir la Déclaration d’Urgence Climatique:
https://a2c639c1-57b2-4215-ba22-5be49c1b1847.filesusr.com/ugd/bf4f35_3d32dfa3f9d947999a0071e9d220203f.pdf
