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L’engagement non-violent chez les jeunes

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Tous s’entendront pour dire qu’il est urgent de contrer la violence chez les jeunes. Il n’existe malheureusement pas de recette-miracle pour la faire cesser du jour au lendemain, que les jeunes la côtoient dans les écoles ou soient témoins d’agissements brutaux dans leur milieu de vie.

Scouts de Chateauguay-participants au nettoyage des berges de la rivière Chateauguay. (Photo: infosuroit.com)
Scouts de Chateauguay-participants au nettoyage des berges de la rivière Chateauguay. (Photo: infosuroit.com)

Certes, le travail indispensable des intervenantEs du domaine du travail social constitue un recours important pour ceux qui traversent une situation difficile. Il n’en demeure pas moins qu’une stratégie particulièrement efficace pour lutter contre la délinquance est de mettre l’accent d’abord sur l’éducation et la prévention. Ne pas laisser les jeunes à eux-mêmes à la fin des cours mais leur offrir une multitude d’activités  stimulantes, leur donner l’occasion de se dépasser et de se faire des amis dans un milieu bien encadré, permettent d’éviter qu’ils sombrent dans le désarroi, traînent dans les rues et se tournent vers la délinquance.

À l’heure actuelle, il n’existe pourtant qu’un seul programme gratuit, entièrement subventionné par le gouvernement, qui offre cet ensemble d’activités enrichissantes. Il s’agit du programme des cadets des Forces armées canadiennes offert aux jeunes du secondaire. Ce programme a toutefois pour objectif de les exposer à une culture militaire et, selon le site internet des cadets, «de susciter l’intérêt des jeunes envers les Forces Canadiennes ». De fait, dès l’âge de 16 ans, les Cadets sont invités à s’enrôler dans la réserve de l’armée, à devenir de réels soldats. On fait donc la promotion de l’armée dans le but d’éviter la violence chez les jeunes. Plutôt paradoxal comme concept ! Alors que le gouvernement provincial vient d’annoncer un ambitieux plan pour lutter contre la violence chez les jeunes, le gouvernement fédéral, via les recruteurs de la réserve et des cadets, fait totalement le contraire en faisant la promotion du militarisme dans les écoles.

Ces actions peuvent-elles réellement être justifiées en prétendant que l’armée fait la promotion d’un « bon » usage de la violence ? Pourquoi ne pas offrir des programmes non-militaires aux jeunes plutôt que de faire la promotion de l’armée dans les écoles ? Pourquoi ne pas financer un organisme tel que les scouts, qui offre tous les avantages du programme des cadets, mais sans la promotion de la culture militaire ?

Programme Katimavik. (Photo: katimavik)
Programme Katimavik. (Photo: katimavik)

Pourquoi ne pas offrir une alternative civile à la réserve de l’armée ? Il existe déjà des organisations qui offrent des programmes de bénévolat et d’immersion culturelle et linguistique à partir de 17 ans. Ainsi Jeunesse Canada monde et Katimavik donnent la possibilité pour quelques mois de voyager, de vivre en groupe, d’apprendre une autre langue et de faire du bénévolat dans une communauté d’accueil.

Ces programmes sont cependant sous financés et les jeunes qui y participent ne reçoivent aucun salaire, contrairement à la réserve. Imaginons les retombées qu’il y aurait pour la société si on offrait aux étudiants qui décident d’opter pour un service civil les mêmes conditions (études subventionnées et salaire décent) que celles qu’on offre à ceux qui s’enrôlent dans la réserve. Ils seraient certainement nombreux à se diriger vers un service civil utile à la société entière…