Écrit par Anna-Christine Corbeil
Parmi les pays où le service militaire est obligatoire, nombreux sont ceux qui offrent des conditions équivalentes aux objecteurs de conscience qui effectuent un service civil. L’an dernier, en Allemagne, les conscrits qui ont rempli le service civil étaient aussi nombreux que ceux qui ont rempli le service militaire.
En Suisse, les conscrits qui effectuent un service civil reçoivent la même solde que ceux qui effectuent le service militaire. Certains d’entre eux remplissent leur service civil à l’étranger; ils reçoivent une indemnité pour un séjour de coopération internationale. Ces mesures encouragent les jeunes à servir leur pays, car elles demandent moins de sacrifices financiers, ce qui les rend accessibles.
Chez nous, la situation est légèrement différente. Comme le service national n’est pas obligatoire, différents organismes tentent d’attirer les jeunes et les convaincre de s’engager, militairement ou civilement. D’un côté, les Forces armées canadiennes disposent d’emplois et de programmes qui permettent aux Canadiens de s’engager militairement. Ils offrent des possibilités de carrière bien rémunérées, des programmes de financement des études, et parrainent et financent en partie les activités des Cadets. De l’autre côté, d’autres organismes, comme Katimavik, Jeunesse Canada monde et Chantiers Jeunesse, offrent la possibilité de s’engager civilement dans des programmes de service à la communauté. Il faut normalement payer ou organiser des levées de fonds pour participer à leurs activités, qui sont d’une durée limitée et ne permettent généralement pas de s’engager pour toute la carrière.
Au Canada, de nombreux jeunes citoyens aimeraient s’engager pour servir leur pays et rendre service à leur communauté. Malheureusement, il existe un certain déséquilibre entre les conditions offertes à ceux qui désirent servir dans les Forces Armées et ceux qui préfèrent servir civilement.
Les jeunes qui s’engagent à travers les infrastructures des Forces (Force régulière, Réserve, Cadets royaux) bénéficient d’activités gratuites dans le cas des cadets, de bourses d’études, de possibilités de voyages, d’emplois bien rémunérés et stables. Ils auront l’occasion de tisser des liens forts avec les autres jeunes qu’ils rencontreront, de s’identifier à un groupe et de faire l’acquisition de compétences dans leur champ d’intérêt.
Les jeunes qui désirent s’engager civilement, c’est-à-dire de servir leur pays par une autre voie que celle des Forces et qui n’est pas financée par le Ministère de la Défense, auront également l’occasion de rencontrer d’autres jeunes qui s’intéressent aux mêmes choses qu’eux, d’élargir leur champ de compétences en développant de nouvelles habiletés, suivront un parcours souvent rempli de surprises et bénéficieront d’une expérience qui rendra leur CV très attrayant pour les recruteurs universitaires et du marché du travail. Cependant, ils auront à dépenser des sommes d’argent parfois importantes et à faire des levées de fonds, ne seront probablement pas payés pour leur travail (mais pourraient être logés et nourris), et ne disposeront pas d’une possibilité de prolonger leur expérience avec un travail bien rémunéré dans une infrastructure qui offre des carrières stables.
Cet écart n’existe pas dans partout. Beaucoup de pays européens fournissent à leurs jeunes engagés civilement les mêmes avantages que ceux qui s’engagent militairement. En effet, si on pensait autrefois que la menace militaire était la plus prégnante ou la plus répandue, on parle aujourd’hui d’autres problèmes dont les suites pourraient gravement compromettre l’intégrité de notre nation, beaucoup plus gravement qu’une guerre déclarée par un autre État-Nation. On parle aujourd’hui de plus en plus de sécurité climatique, environnementale, sanitaire, alimentaire, énergétique, d’approvisionnement en eau. Dans le monde aujourd’hui, il y a lieu d’être aussi préoccupés par la famine et les conditions d’hygiène que par les guerres territoriales. Or, il existe un écart considérable entre les ressources gouvernementales destinées à répondre aux problèmes militaires et celles destinées à répondre aux autres sources de vulnérabilité énumérées ci-dessus. Cet écart, n’existe pas partout et plusieurs nations estiment que la disponibilité de citoyens ayant le pouvoir de porter assistance aux gens en situation de difficulté contribue autant à la sécurité nationale que la formation de soldats et le maintien d’une armée. Qu’est-ce qui motive cet écart de conditions au Canada? Pourquoi n’existe-t-il pas d’équivalent civil de l’infrastructure de service national dont dispose le Ministère de la Défense?
Observons de plus près des activités analogues d’engagement civil et militaire pour trois tranches d’âge. Chez les plus jeunes (12-17 ans), les Cadets royaux et les Mouvements scouts. Chez les étudiants au collégial et à l’Université (18-25 ans), la Réserve et les programmes de coopération. Enfin, la possibilité de carrière à long terme (18 ans et plus) dans les Forces armées et dans des organismes civils.
Les Cadets[i]
Le Programme des cadets existe au Canada depuis la fin des années 1800. Il a été créé à l’origine pour donner une instruction militaire aux jeunes garçons de 12 ans et plus. Aujourd’hui, même si les Cadets sont encore parrainés par les trois branches des Forces canadiennes (Armée de Terre, Armée de l’Air, Marine royale), on ne s’attend pas à ce que les Cadets s’enrôlent dans l’armée au terme de leur implication.
« Le Programme des cadets vise à développer chez les jeunes les qualités de civisme et de leadership, à promouvoir la forme physique et à stimuler l’intérêt de la jeunesse pour les activités maritimes, terrestres et aériennes des Forces canadiennes.[ii] »
Les jeunes qui se joignent à un corps ou un escadron des Cadets (de la Marine, de l’Armée ou de l’Air) auront la chance de recevoir des formations qui leur permettra d’acquérir de nouvelles compétences, de participer à des activités de service communautaire et de tisser des liens avec d’autres jeunes qui ont les mêmes intérêts qu’eux. Ceux qui réussissent le mieux les formations auront la chance de participer à des activités comme les camps d’instruction d’été, à des voyages à l’étranger ou de recevoir des bourses ou des crédits scolaires ou des trophées.
Les séances d’instruction hebdomadaires des Cadets consistent en des activités données par des officiers-instructeurs (rémunérés par les Forces) et des cadets-seniors. Les cadets participent à des camps de fin de semaine et des camps d’été où ils reçoivent une instruction plus intensive et passent du temps avec les autres jeunes de leur escadron.
Certains Cadets auront le privilège de participer à des échanges internationaux pour visiter un mouvement de cadets d’un pays étranger. « Les échanges sont une récompense accordée pour la performance et l’excellence. […] Le programme d’échange des cadets de l’Armée exige un niveau élevé de discipline. Les cadets deviennent les représentants de la jeunesse canadienne aux yeux du pays hôte.[iii] »
Les activités des cadets sont presque entièrement financées par le Ministère de la Défense. Les jeunes ou leurs parents n’ont rien à payer pour l’inscription, pour les camps, ou pour les voyages.
Le Mouvement scout[iv]
Fondé en 1907 par Lord Robert Baden-Powell, le Mouvement scout regroupe des jeunes de 7 à 26 ans qui souhaitent tisser des liens avec d’autres jeunes en faisant l’acquisition de nouvelles compétences, éventuellement utiles pour la communauté.
« À la fin de ma carrière militaire, dit Baden-Powell, je me mis à l’œuvre pour transformer ce qui était un art d’apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d’apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n’a rien de commun avec les principes militaires.[v] »
Très tôt, on explique aux jeunes, à travers différentes thématiques, le concept de la bonne action quotidienne (la BA) et l’effet que celle-ci peut avoir sur leur entourage. On met de l’avant des valeurs de respect et de partage, les jeunes participent à des corvées et des activités bénévoles dans la communauté. Les adolescents (Aventuriers : groupe de 14-17 ans) planifient eux-mêmes les activités, les levées de fonds et le bénévolat qu’ils désirent effectuer. Les efforts et l’implication des jeunes scouts peuvent être récompensés par des badges qui sont appliqués sur l’uniforme.
Les jeunes scouts participent à des rencontres hebdomadaires animées par des adultes animateurs bénévoles et des scouts plus âgés. Ils participent à des camps dans la nature, où ils prennent part à des activités récréatives et des activités d’apprentissage (survie, nœuds, camping d’hiver).
Le Mouvement scout est présent dans de nombreux pays. Il arrive que les scouts du monde entier se retrouvent, dans des immenses camps appelés Jamboree, pour se rencontrer, partager leurs expériences, et célébrer ensemble les valeurs promues par le scoutisme.
Pour participer aux activités, au Québec, les membres scouts de 7 à 17 ans doivent débourser 195$ par année, en plus d’acheter leur uniforme. Les Routiers (18-26 ans) n’ont pas à payer de frais d’adhésion, et les membres qui s’inscrivent comme animateurs bénévoles non plus. Les camps d’hiver et d’été organisés par chaque division sont financés par des levées de fonds.
Programmes des Forces destinés aux étudiants
Les jeunes désirant entreprendre des études collégiales ou universitaires peuvent recevoir une bourse des Forces armées pour couvrir leurs frais de scolarité. Ils doivent pour cela s’engager dans les Forces régulières ou dans la Réserve, selon les modalités suivantes :
« Si vous vous enrôlez dans les Forces canadiennes par le biais du Programme de formation des officiers – Force régulière (PFOR), vos frais de scolarité universitaires, vos livres et votre matériel scolaire seront payés et, de plus, vous recevrez un salaire et des avantages sociaux. Vous pouvez fréquenter le Collège militaire royal ou une université canadienne approuvée. Enfin, vous êtes assuré d’avoir un emploi une fois que vous aurez obtenu votre diplôme.
En contrepartie du paiement de vos études universitaires, vous devez servir pendant une période de 36 à 48 mois. La durée de cette période est calculée ainsi : deux mois de service pour chaque mois d’études subventionnées.[vi] »
« Si vous vous enrôlez à titre d’officier dans les Forces canadiennes par le biais du Programme de formation (Intégration à la Réserve) (PFIR), vous fréquenterez le Collège militaire royal. On vous versera la solde d’un élève-officier pendant que vous suivrez l’instruction militaire, mais vous devez payer vos frais de scolarité et vos livres. Vous aurez droit à un remboursement d’un maximum de 2 000 $ par année, jusqu’à concurrence de 8 000 $.
Vous pouvez également vous enrôler d’abord à titre d’officier ou de militaire du rang de la Première réserve et élaborer un « plan d’apprentissage personnel » afin de suivre des cours menant à un diplôme collégial ou universitaire en rapport avec votre métier. Une fois que vous aurez terminé avec succès ces cours, vous aurez droit à un remboursement de vos frais de scolarité, et des autres dépenses obligatoires, jusqu’à concurrence de 50 p. 100.
Les réservistes peuvent quitter les Forces canadiennes en tout temps sans avoir à se soumettre à une quelconque obligation. Les frais de scolarité des cours suivis avec succès sont remboursés si l’étudiant en question était réserviste pendant toute la durée de ces cours.[vii] »
Organismes offrant des programmes d’engagement civil pour les jeunes d’âge collégial et universitaire
Il existe une poignée d’organismes à but non lucratif qui permettent aux jeunes de participer à des programmes où ils peuvent apporter une aide significative et appréciée à une communauté. Les projets prennent diverses formes et touchent des domaines variés (l’environnement, la médecine, l’éducation, l’alimentation, l’économie, la condition féminine, etc…). Ils se tiennent au Québec, dans le reste du Canada ou à l’étranger. Ces organismes éprouvent souvent de la difficulté à être financés par les gouvernements. Le programme Katimavik s’est même vu retirer son financement entre les années 1986 et 1994[viii]. Il a donc été impossible que des participants s’y joignent pendant toutes ces années. D’autres, comme Jeunesse Canada Monde, disposent de peu de subvention et doivent exiger de leurs participants que ceux-ci organisent des levées de fonds importantes (entre 2200$ et 2800$) afin de pouvoir prendre part à un stage en coopération internationale[ix].
Katimavik[x]
Katimavik est un organisme qui offre des programmes de volontariat aux jeunes de 17 à 21 ans. Les programmes consistent à passer 6 mois dans deux communautés canadiennes, à effectuer des travaux bénévolement en partenariat avec des organismes sans but lucratif locaux. Les jeunes participants y trouvent de l’expérience de travail pertinente et des compétences de travail d’équipe et de résolution de problèmes. Les participants doivent débourser un total de 225$ de frais, mais reçoivent une allocation quotidienne de 2$.
Jeunesse Canada Monde[xi]
Jeunesse Canada Monde offre 4 programmes pour les individus et pour les groupes qui souhaitent s’impliquer dans un projet de coopération internationale : Jeunes Leaders en action (JLA),InterAction, Éduc-o-monde et Québec sans frontières. Les programmes s’adressent aux jeunes de 17 à 29 ans et leur durée varie entre 2 semaines et 6 mois, selon le stage. Les participants doivent payer des frais d’inscriptions, organiser d’importantes levées de fonds, payer eux-mêmes le coût de leurs déplacements à l’étranger, et ne reçoivent aucune rémunération.
Chantiers Jeunesse[xii]
Cet organisme offre des programmes de volontariat sur des chantiers internationaux au Québec et à l’étranger. À raison de 30 heures par semaine, les participants effectuent des travaux pour la réfection de sites patrimoniaux ou l’organisation d’activités culturelles, par exemple. Les participants, âgés de 15 à 17 ans ou de 18 à 30 ans selon le chantier, sont logés et nourris pour la durée du projet, qui est généralement de 2 à 3 semaines pour les chantiers au Québec et de 3 à 4 semaines pour les chantiers à l’étranger.
Coût pour les chantiers à l’étranger : En plus des frais d’inscription de 30$, des frais de participation de 300$ sont demandés. Dans certains chantiers particulièrement dans le besoin, des frais de solidarité de 175$ à 375$ peuvent être ajoutés. Il est cependant possible de recevoir de l’aide financière, correspondant à 50% du montant à débourser pour le transport
Office jeunesse internationaux du Québec
« Le mandat de LOJIQ est de favoriser le développement professionnel et personnel des jeunes adultes québécois en leur permettant de réaliser un projet à l’international.[xiii] »
L’office offre un soutien financier à des personnes engagées en tant que bénévoles dans des projets de participation citoyenne qui souhaitent aller à l’étranger pour la réalisation du projet ou pour rencontrer d’autres citoyens susceptibles de les guider. Ce soutien couvre une partie des dépenses liées au transport aérien et aux assurances. Les projets restent cependant entièrement bénévoles et doivent être soumis à un comité de sélection pour recevoir cet appui financier.
Carrière au sein de l’armée
Les trois branches militaires (armée de terre, marine, armée de l’air) offrent des possibilités de carrière avec une échelle salariale très compétitives. Il peut s’agir non seulement d’une carrière de soldat, de pilote ou de marin, mais aussi de carrières d’avocat(e), de pharmacien(ne), ou de technologue de laboratoire médical. Certains emplois demandent une formation universitaire, mais d’autres n’exigent qu’un Secondaire IV complété. Cette mesure permet à de nombreuses personnes d’exercer le métier de leur choix tout en servant leur pays au sein des Forces armées.
Carrière au sein des organismes de service civil
Au Québec et au Canada, il n’existe pas de structure analogue, d’aussi grande envergure que celle des Forces armées, mais qui soit exclusivement centrée sur le service civil. Cela signifie que le Ministère de la Défense est le seul à disposer de moyens importants pour intéresser les gens au service national. Les Forces disposent de plus de visibilité, de ressources financières (se traduisant par des salaires élevés et des avantages considérables du moment de l’enrôlement à la retraite), et de soutien du gouvernement fédéral que n’importe quelle structure faisant la promotion du service de la nation par des moyens pacifiques et non-violents. Aucun autre ministère fédéral, provincial et aucun programme municipal ne dispose d’un programme de recrutement aussi développé.
Les adultes qui souhaitent s’engager socialement à l’échelle de leur carrière dans le contexte canadien se butent régulièrement à des difficultés de taille. Les places disponibles pour une telle carrière rémunérée sont très limitées. Les subventions gouvernementales accordées aux organismes communautaires sans but lucratif sont distribuées au cas par cas et souvent difficiles à obtenir ou conserver. Beaucoup de citoyens socialement engagés et de citoyennes socialement engagées sont donc contraints de servir leur communauté et leur nation de façon bénévole.
Le Service civil de la paix, Canada[xiv] (Civilian peace service Canada)
est un organisme qui a fait l’accréditation de deux professionnels de la paix au mois de novembre 2010. Ces accréditations sont le résultat de plusieurs années de travail au cours desquelles des spécialistes du service civil de paix ont établi des critères et des procédures essentiels à la formation et à l’accréditation de professionnels de la paix. Cela représente une avancée historique dans la mise en place d’infrastructures de service civil, démontrant une ouverture à une approche multilatérale à la résolution de conflits, mais cette avancée reste toutefois marginale en comparaison avec le géant militaire qui évolue à ses côtés.
En conclusion, la mise en place d’un service civil accessible dans les mêmes conditions que le service militaire – c’est-à-dire ouvert à tous et sur une base volontaire – pourrait avoir des répercussions positives à de nombreux égards. Si les jeunes qui s’intéressent à la dimension civile de l’engagement communautaire pouvaient bénéficier des mêmes possibilités que ceux qui s’intéressent à la dimension militaire, les bienfaits de cette mesure se manifesteraient pour les participants eux-mêmes, mais également pour la communauté.
Pour les participants, elle :
- permettrait aux jeunes d’acquérir de l’expérience de travail;
- tiendrait certains jeunes à l’écart de milieux familiaux et sociaux toxiques;
- permettrait à certains démontrant un talent de réussir dans des conditions optimales (domaines du sport, des arts, de l’entreprenariat, du communautaire, de la politique, de la recherche, etc…);
- pourrait faciliter le financement aux études postsecondaires
- pourrait faciliter l’intégration des nouveaux arrivants en les familiarisant avec les caractéristiques propres au marché du travail canadien, en plus de leur permettre d’améliorer leurs compétences linguistiques, d’acquérir de l’expérience de travail et de fréquenter un milieu social extérieur hétérogène;
- donnerait un cadre reconnu pour l’engagement communautaire et la coopération internationale;
Le service civil appuierait des infrastructures existantes qui bénéficieraient de l’engagement volontaire de citoyens, par exemple :
- les hôpitaux (hygiène et soutien)
- les corps de pompiers (protection civile)
- services sociaux (accompagnement communautaire et préventif)
- services municipaux (pratiques écologiques)
- parcs nationaux et provinciaux (conservation)
[iii] www.cadets.ca/army-armee/content-contenu.aspx?id=49269
[iv] www.scouts.ca/dnn/quf/Programmes/tabid/1872/Default.aspx
[v] fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Baden-Powell#Carri.C3.A8re_militaire
[vi] www.forces.ca/fr/page/etudessubventionnees-96
[vii] Ibid.
[viii] www.katimavik.org/subsection-53/Histoire
[xiii] www.lojiq.org
[xiv] www.civilianpeaceservice.ca