En cette période de crise, où de nombreuses personnes ont perdu leur gagne-pain et la foi en leur système économique, la systématisation du contrôle policier est une bien mauvaise nouvelle qui met en péril un droit fondamental.
Au métro Mont-Royal, en plein coeur du Plateau, la manifestation contre la brutalité policière a rapidement tourné au vinaigre. À voir la masse de médias présents, les caméras actives, grâce aux marginaux qui confrontent les troupes policières, à voir surtout l’importance de celles-ci, il est difficile de ne pas donner raison aux manifestants convaincus d’être réduits au silence.
Le SPVM a, en effet, déployé plus de policiers qu’il n’y avait de manifestants sur la place devant la station du métro. On avait l’impression de se trouver dans une «trappe à rats»: aucune issue possible à moins de suivre le tracé savamment prévu par les policiers !
Frustrés de ne pouvoir emprunter que les directions ouest sur Mont-Royal ou sud sur Saint-Denis, les manifestants ont réagi: fusées de détresse, briques, bâtons, bouteilles… fusaient en direction des paramilitaires tout équipés. Et les séries d’arrestations musclées ont débutées. Le cortège à l’allure presque funèbre circulait entre les policiers, accompagné des soubresauts d’affrontement. La rue Saint-Denis, interdite aux stationnements et à la circulation, offrait tout l’espace aux policiers pour identifier les insoumis, les isoler avant de les mener vers des fourgons cellulaires. Résultat : Plus de 200 arrestations, des casses et des blessures.
L’honneur des forces de l’ordre est sauf ; les médias ont collecté leur lot de pellicules sensationnelles tandis que les manifestants, démunis, désespérés et en nombre de plus en plus important, ont l’impression d’avoir perdu un autre droit.