Aller au contenu
Accueil » Le Canada et la bombe d’Hiroshima

Le Canada et la bombe d’Hiroshima

Par 

Commémorer Hiroshima, un devoir citoyen.

Novembre 1945, vue aérienne du coeur de la ville d'Hiroshima. (Photo: auteur inconnu)
Novembre 1945, vue aérienne du coeur de la ville d’Hiroshima. (Photo: domaine public)

Ce printemps, à New-York, les discussions sur le traité de non-prolifération des armes atomiques furent un échec. Malgré ses prétentions, le Canada a sa très grande part de responsabilité quant à la prolifération des armes atomiques. En tant que citoyen du monde, canadien, québécois et particulièrement montréalais, nous avons le devoir de nous rappeler d’Hiroshima, et de participer activement à la commémoration de la première utilisation d’une arme atomique sur des populations civiles. Hiroshima a été un acte d’intimidation politique auquel les dirigeants, l’industrie et les scientifiques canadiens, principalement à partir de Montréal et de Québec, ont pris une part active.

L’événement tragique a mené à une dangereuse course aux armements toujours très menaçante qui ne doit pas être léguée en héritage à nos enfants. Contrairement à la volonté des survivants qui travaillent à l’abolition de l’arme atomique, le Canada a contribué de façon importante à la prolifération de ces armes. Nous devons reconnaître notre grande part de responsabilité dans ces événements, pour qu’une telle horreur ne se répète plus jamais.

Un acte d’intimidation:

Nagasaki 9 août 1945. Photo prise par Charles Levy à bord du B-29.
Nagasaki 9 août 1945. Photo prise par Charles Levy à bord du B-29.

De plus en plus d’éléments historiques prouvent que l’utilisation des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki n’avaient pas pour but de faire cesser la Seconde Guerre mondiale, ni d’éviter une invasion du Japon ou un second débarquement comme celui de Normandie. Pour de nombreux militaires américains de haut rang, entre autre : le général Dwight Eisenhower (qui fut président), le brigadier général Bonnie Fellers, l’amiral Leahy, le général Curtis LeMay et même le chef des opérations navales du pacifique l’amiral Ernest King, la capitulation du Japon n’était qu’une question de temps, la bombe n’avait aucune utilité militaire. Pour un nombre croissant d’historiens et de scientifiques impliqués, dont l’historien de la commission atomique américaine J.Samuel, cette interprétation d’arrêt de la guerre relève beaucoup plus de la justification politique après le coup, que du fait historique.

La décision de détruire Hiroshima et Nagasaki avait deux objectifs probables. Terminer la seconde guerre mondiale par une démonstration de force face à l’URSS, l’ennemi d’après guerre appréhendé. On souhaitais aussi valider l’efficacité et les effets des armes atomiques en situation de guerre véritable; soit la bombe à uranium à Hiroshima, et la bombe au plutonium à Nagasaki. L’acheminement de centaines d’employés médicaux de l’armée américaine sur le site dans les semaines suivant la capitulation a depuis confirmé cette thèse. Le personnel n’avait pas ordre de soigner les blessés, mais de prendre des dizaines de milliers d’échantillons afin d’étudier les effets sur la population des armes atomiques.

On doit comprendre le contexte. À ce moment, l’Allemagne Nazie avait capitulée. Tokyo avait été virtuellement détruite par les bombardements de plusieurs centaines de bombardiers. Les forces aériennes américaines réduisaient déjà, sans aucune opposition possible le pays en cendres et poussières. Un blocus naval étanche était en vigueur et avait à toutes fins pratiques complètement isolé le Japon du reste du monde et stoppé les activités économiques du pays. Le fait que le Japon cherchait simplement, à ce moment, une façon honorable de capituler fait pratiquement unanimité.

Si les États-Unies avaient voulu attendre, dira l’amiral Ernest King, chef des opérations navales américaines « le blocus naval aurait, avec le temps, affamé les Japonais à la soumission par la pénurie de pétrole, de médicaments, de riz et d’autres biens essentiels. »

Une enquête officielle de l’armée de l’air américaine sur les bombardements stratégiques publiée en 1946, suite a de multiples entrevues avec les dirigeants japonais et le militaires américains en action sur le terrain, conclue que les bombes d’Hiroshima et Nagasaki n’ont pas défait le Japon. Même le général Douglas MacArthur, commandant des forces américaines dans le Pacifique, a affirmé à de nombreuses occasions avant sa mort que les bombes n’avaient eue aucune utilité d’un point de vue militaire. « Mon personnel a été unanime sur le fait que le Japon était sur le point de s’écrouler et de se rendre. »

Le gouvernement Canadien au coeur de la décision :
La responsabilité canadienne dans la décision de larguer la bombe est évidente. Le Canada était représenté au sein du comité politique conjoint qui administrait le programme atomique américain-anglais-canadien à partir de 1941. Le ministre des munitions et de l’approvisionnement du moment, Clarence. D. Howe avait participé aux discussions entourant le projet de recherche tripartite associé au vaste projet Manhattan pour développer l’arme atomique, le plus grand projet secret de l’histoire humaine. La démarche a été scellée en août 1943 dans la ville de Québec, par un document d’entente secret entre Churchill et Roosevelt. L’entente de Québec stipulait que la bombe ne pouvait pas être utilisée « entre les parties » ou « contre une tierce partie, sans le consentement de tous ». L’entente établissait aussi un comité politique conjoint de six personnes pour gérer la bombe: trois Américains, deux Britanniques et le ministre C. D. Howe. Deux jours après la conférence de Québec, le Comité militaire conjoint produit un rapport avisant que l’arme atomique sera disponible à l’automne 1944. C’est en présence du ministre Howe lors d’une rencontre au département de la guerre américain, après avoir reçu l’assentiment de l’Angleterre, le 4 juillet 1945 qu’il a été entendu que la bombe soit utilisée sur le Japon.

Il est important de réaliser qu’au début d’août 1945, au moment d’utiliser l’arme atomique, le premier ministre canadien Mackenzie King était en poste depuis 10 ans, mais que Roosevelt et Churchill n’étaient plus en place. Les nouveaux dirigeants américains et anglais le président Truman et le premier ministre Atlee ne savaient rien de la bombe avant d’arriver au pouvoir respectivement six mois et trois mois auparavant. Mackenzie King avait une profonde connaissance du contexte, et se retrouvait au centre des décisions telle qu’il le soulignera dans ses mémoires au 11 octobre 1945. « Oh! combien étrange de me retrouver au centre de la problématique, puisque le Canada possède l’uranium, a contribué à la production de la bombe et est reconnu comme un des trois pays détenant tout les secrets. » affirmera-t-il dans ses mémoires. Lors de son allocution annonçant l’explosion atomique d’Hiroshima, le ministre soulignait le le plaisir qu’il avait d’annoncer que « les scientifiques canadiens avaient joués un rôle étroit et efficace dans ce développement scientifique important» qui a mobilisé des centaines de techniciens et de scientifiques.

« It makes one very sad at heart to think of the loss of life that it will occasion among innocent people as well as those that are guilty. It can only be justified through the knowledge that for one life destroyed, it may save hundreds of thousands and bring this terrible war quickly to a close. »

Comment se fait-il que l’important rôle du Canada dans cette tragédie humaine soit toujours aussi méconnu?

Efforts de développement de la bombe à Montréal :

1943 à 1945, l’aile ouest du bâtiment principal de l'UdeM abrite un laboratoire où des scientifiques travaillent à mettre au point un réacteur nucléaire. (Photo: domaine public)
1943 à 1945: l’aile ouest du bâtiment principal de l’UdeM abrite un laboratoire où des scientifiques travaillent à mettre au point un réacteur nucléaire. (Photo: domaine public)

À cause de la menace nazie, et suite au refus américain d’accueillir un laboratoire international, les britanniques transfèrent leur équipe de recherche sur le plutonium vers Montréal. Construit en 1942 le laboratoire est tout près des centres de recherche américains et à proximité d’abondantes ressources en uranium. Le Canada, vraisemblablement par le biais du Conseil National de la recherche, a assumé tous les frais des installations; et plusieurs scientifiques Canadiens ont joins l’équipe. Le laboratoire qui a réuni les plus illustres scientifiques nucléaires exilés d’Europe a été établi sur les étages vides de l’aile médicale en construction à ce moment de l’Université de Montréal. Un événement scientifique qui teintera pour de nombreuses années l’orientation de la recherche scientifique canadienne. Le laboratoire Montréalais avait pour but, en collaboration étroite avec le laboratoire Fermi de Chicago, de concevoir un réacteur nucléaire pilote à l’eau lourde, la technologies qui offraient les meilleures chances de produire du plutonium. Le but était de produire efficacement le combustible pour la fabrication de bombes atomique, le tout à l’abri des bombardements allemands. Le groupe de recherche français utilisait aussi ces installations de recherche en contribuant son expertise quant à l’eau lourde. A ce moment, on savait pertinemment qu’un réacteur nucléaire modéré à l’eau lourde produisait efficacement du plutonium. Cet élément, extrêmement fissile et retrouvé en infime quantité dans la nature pourrait désormais être produit en quantité industrielle. Un mandat avec d’énormes implications pour l’avenir de l’humanité.

Quelques-uns des premiers chercheurs du Laboratoire de Montréal en 1943. Le  nom de chaque Canadien est suivi d'un (C), debout: A.M. Munn (C), B.L. Goldschmidt, J.W. Ozeroff (C), B.W. Sargent (C), G.A. Graham (C), J. Guéron, H.F. Freundlich, H.H. Halban, R.E. Newell, F.R. Jackson, J.D. Cockroft (en visile au Laboratoire), P. Auger, S.G. Bauer, N.Q. Laurence, A. Nunn May. Assis: W.J. Knowles (C), P. Demers (C), J.R. Leicester, H. Seligman, E.D. Courant, E.P. Hincks (C), F.W. Fenning, G.C. Laurence (C), B. Pontecorvo, G.M. Volkoff (C), A. Weinberg (Agent de Liaison des USA), G. Placzek. (Photo: domaine public)
Quelques-uns des premiers chercheurs du Laboratoire de Montréal en 1943. Le nom de chaque Canadien est suivi d’un (C), debout: A.M. Munn (C), B.L. Goldschmidt, J.W. Ozeroff (C), B.W. Sargent (C), G.A. Graham (C), J. Guéron, H.F. Freundlich, H.H. Halban, R.E. Newell, F.R. Jackson, J.D. Cockroft (en visile au Laboratoire), P. Auger, S.G. Bauer, N.Q. Laurence, A. Nunn May. Assis: W.J. Knowles (C), P. Demers (C), J.R. Leicester, H. Seligman, E.D. Courant, E.P. Hincks (C), F.W. Fenning, G.C. Laurence (C), B. Pontecorvo, G.M. Volkoff (C), A. Weinberg (Agent de Liaison des USA), G. Placzek. (Photo: domaine public)

Ce projet de recherche dirigé par le professeur H. Halban était tellement secret que le premier ministre William Lyon Mackenzie King était tenu constamment informé par un seul informateur le scientifique canadien Georges C. Laurence. Seuls quelques proches collaborateurs du premier ministre en connaissaient l’existence. Les scientifiques impliqués vivaient pratiquement en réclusion et la Gendarmerie Royale du Canada surveillait en permanence les installations.

La présence de ce laboratoire multinational secret à Montréal fut à l’origine du premier scandale d’espionnage atomique de l’histoire. Le physicien Allan Nunn May qui y travaillait aurait fournis des échantillons d’uranium et des informations sur les premiers tests atomiques à l’Union Soviétique. Il est dénoncé par un commis de l’ambassade soviétique d’Ottawa qui a fait défection. Il sera condamné aux travaux forcés pour avoir transmis des informations sur le projet Manhattan à un pays qui était à ce moment un alliés, mais qui, par la politique de méfiance américaine avaient été exclus du projet Manhattan. La confrontation américano-soviétique était déjà bien en place.

Le Canada et la prolifération des armes :
C’est par un concours de circonstances politique, géologique et géographique que le Canada est entré plein pieds dans l’ère nucléaire. Le Canada grâce a son rôle central dans le projet Anglo-américain de fabrication de la bombe atomique, termine la guerre avec la seconde infrastructure nucléaire mondiale.

Laboratoires de Chalk River, février 1954. Situés à environ 200 km au nord d’Ottawa (Ontario), les édifices des Laboratoires de Chalk River abritaient les réacteurs ZEEP, NRX et NRU. Faisant partie à l’origine d’une activité de production de plutonium pour les armes nucléaires, le réacteur ZEEP a été conçu par une équipe de scientifiques canadiens, anglais et français durant la Seconde Guerre mondiale. (Photo: domaine public)
Laboratoires de Chalk River, février 1954. (Photo: domaine public)

C’est une décision secrète du comité politique conjoint qui a donné ordre en 1944 de construire le réacteur canadien. Graduellement, les ressources du laboratoire montréalais sont déplacées sept kilomètres au nord du village de Chalk River, deux heures à l’ouest d’Ottawa en pleine forêt aux abord de la rivière Ottawa. Les recherches montréalaises on permis au Canada de construire, et de mettre en fonction un premier réacteur nucléaire expérimental nommé ZEEP, on décrit le résultat de ce projet ainsi sur une plaque en bronze à Chalk River.

ZEEP avant la mise à niveau de 1956. (Photo: domaine public)
ZEEP avant la mise à niveau de 1956. (Photo: domaine public)

« Une réaction à la chaîne a été initié pour une première fois au Canada le 5 septembre 1945 lorsque le réacteur ZEEP est entré en opération à Chalk River. A l’origine un effort pour produire du plutonium pour fabriquer des armes atomiques, le réacteur a été conçu par une équipe de scientifiques canadien, anglais et français, et assemblé par des ingénieurs à Montréal et à Ottawa en 1942-43. »

Ce premier réacteur dont le développement se prolongera jusqu’à le fin de la guerre trace la voie à un plus gros réacteur de vingt millions de watt, le NRX (National Research X-metal, X-metal étant le nom de code de l’uranium en temps de guerre). Ce fut le premier réacteur nucléaire à l’extérieur des États-Unis. La village de Deep River a été conçu afin d’accommoder le personnel du réacteur, son architecture lui donne l’air d’un simple agrandissement de la base militaire de Petawawa. Les scientifique de l’installation de recherche montréalaises avaient accomplis avec succès leur mission de produire efficacement du plutonium et l’installation de recherche de Montréal ne sera fermée qu’en juin 1946.

Issu de l’urgence militaire, le réacteur canadien son personnel et ses chercheurs devinrent une retombée d’après-guerre. Les connaissances développées au Canada permirent à l’Angleterre et à la France de rapidement développer leur propre programme de développement d’armes nucléaire. D’ailleurs les premières armes de ces pays ont fort probablement été fabriquées avec du plutonium Canadien. Le Canada se devait de faciliter le transfert de connaissances et le rapatriement des expertises vers ses alliés de la seconde guerre mondiale.

Hall du réacteur NRX – le cœur se trouve dans la structure cylindrique centrale. Les expériences étaient concentrées autour des fenêtres de sortie de faisceaux. (Photo: domaine public)
Hall du réacteur NRX – le cœur se trouve dans la structure cylindrique centrale. Les expériences étaient concentrées autour des fenêtres de sortie de faisceaux. (Photo: domaine public)

Pour plus de vingt ans après Hiroshima, le Canada a vendu le plutonium produit dans le réacteur de Chalk River à l’armée américaine pour financer la poursuite de son programme de recherche et de développement nucléaire prétendument civile. En poursuivant ce même objectif, le Canada est entré plein pied dans la mise en marché de sa technologie. Il a vendu en 1956 un clone du NRX à l’Inde qui a fait détonner l’arme atomique en 1974. Puis procèdera en 1959 à la vente d’un réacteur KANUPP au Pakistan qui procédera en 1998 à des essais atomiques. Ces gestes mèneront le monde tout près d’une confrontation nucléaire « Made in Canada » entre ces deux pays en 2002. Que le client soit dictateur, parvenu au pouvoir par la force des armes, ou en pleine confrontation politique avec un pays voisin n’affecte pas les marchands de l’énergie atomique canadienne. L’Argentine, politiquement instable, qui a été usurpée par une sanguinaire dictature militaire, le général Chun Doo Hwan de Corée du sud suite à la guerre avec la Corée du Nord, le dictateur Nicolae Ceaucescu et plus récemment la Chine ont été les clients privilégiés par les marchands d’Énergie Atomique du Canada Ltée. Tout un palmarès.

Le Canada vendait pourtant une des technologies les plus dangereuses du point de vue de la prolifération des armes atomiques. Les réacteurs canadiens avaient été fabriqués spécifiquement pour la fabrication de plutonium. Ils fonctionnent par approvisionnement continu de combustible, pas besoin de les arrêter pour changer le combustible, ce qui multiplie les possibilités de disparition de plutonium et rend très complexe la supervision par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique. La technologie nucléaire canadienne est aussi conçu de façon à rendre l’acheteur autonome tant du point de vue de la construction de nouvelles centrales, que de l’opération le plus rapidement possible, c’est en fait la marque de commerce de l’industrie nucléaire canadienne.

Dans un tel contexte, les déclaration d’usage pacifique de l’atome prennent tout leur sens. « Nous n’avons pas produit d’armes atomiques et nous n’avons pas l’intention de fabriquer d’armes atomiques. » affirment sur toutes les tribunes nos ministres et premiers ministres depuis des décennies. Le Canada, champion du traité international de non-prolifération des armes atomiques, omet simplement de dire aux canadiens que l’objectif du pays était de trouver une façon efficace de profiter du commerce nucléaire en fermant les yeux sur le danger de la prolifération.

Si la contribution canadienne à la course aux armements ne s’était limité qu’à la vente de technologies nucléaire, nous aurions pu croire à une certaine méconnaissance de la question par les politiciens. Mais le facteur géologique brouille encore plus les cartes. Il ne faut pas oublier que sans uranium, il n’y a pas de bombes atomiques possible. Ce n’est bien sûr pas la seule utilité de l’uranium, mais c’est la principale.

Le Canada a toujours été le plus grand exportateur d’uranium au monde et son principal client est les États-Unis. Parmi les bons clients du Canada il y a aussi la France et l’Angleterre. En fait, comme principal exportateur au monde, la Canada a toujours eu un très grand intérêt dans la dissémination des technologies nucléaires. Pour contrôler l’usage que font les clients de l’uranium canadien, on se contente de s’assurer que le pays client utilise au moins la quantité d’uranium qui leur est vendu à de fins civiles.

Une épouvantable tragédie humaine :
C’est donc avec un appui politique, scientifique et technologique important du Canada que le projet Manhattan et la décision de bombarder Hiroshima et Nagasaki ont pu se réaliser. A ce moment précis 90,000 citoyens japonais se sont désintégrés grâce à une bombe dont la puissance équivalait à 12 000 tonnes de TNT, dont l’uranium-235 provenait des Territoires du Nord-Ouest, seuls 3 243 de ces victimes étaient des combattants. Trois jours plus tard, l’horreur se poursuit et la ville de Nagasaki est rasée par une bombe au plutonium dont le processus de fission en chaîne était beaucoup plus complexe et avait été raffiné dans les laboratoires montréalais. La puissance de l’explosion atteint 22 000 tonnes de TNT, et plus de 40 000 personnes se volatilisent instantanément. Dans les années qui suivront près de 100 000 survivants des deux villes mourront soit de leur blessures, des effets de la radiation et des retombées radioactives.

Sources d’information utilisées:
Normand Beaudet, Le Mythe de la défense canadienne, Éditions Écosociété, 1993.

Gordon Edwards, Canada and the Nuclear Arms Race,
ed. Ernie Regehr and Simon Rosenblum
James Lorimer & Company (1983)

Wilfrid Eggleston, Canada’s Nuclear Story, Harrap Research Publications, London, 1966