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Face à l’invasion des hydrocarbures: Quoi faire?

Par 

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UNE CAMPAGNE POUR LA PROTECTION DE

NOTRE EAU POTABLE

Stratégie de lutte: Réactualisation (Août 2016)

Proposition de stratégie de lutte à l’invasion pétrolière, élaborée par le Centre de ressources sur la non-violence (CRNV), aux organismes citoyens et environnementaux pour une lutte efficace contre l’invasion pétrolière*.  Dans le cadre actuel de la tournée de Écric Pineault en collaboration avec les Éditions Écosociété, et « Coule pas chez nous »  des éléments de cette stratégie sont discutés avec les groupes militants.

Face à aux nombreux projets d’extractions et de transport d’hydrocarbures dont celui de l’envergure de l’oléoduc Énergie Est de TransCanada, le défi de mobilisation est de taille.   Pour mobiliser le plus grand nombre de personnes afin protéger nos cours d’eau, il est indispensable de proposer une stratégie de lutte cohérente.

  • Elle doit être assez simple pour que tous comprennent l’urgence de la situation.
  • Elle doit pouvoir guider les organisations locales dans leurs luttes.
  • Cette stratégie doit être crédible, porteuse et s’appuyer sur la tradition et des expériences de lutte québécoises.
  • Elle doit transmettre et nourrir l’espoir que la lutte est utile, que l’atteinte d’objectifs est probable et que les gains attendus sont réalistes.
  • Elle doit aussi être ancrée dans le quotidien des gens ordinaires peu enclins à se mobiliser pour porter leur voix contre un projet.

Mobiliser les citoyens autour de la question de l’ « eau potable » est un pas dans cette direction.

Pourquoi l’eau potable

  • Un humain peut difficilement survivre sans eau pendant plus de trois jours.
  • Tous reconnaîtront que si l’eau potable est menacée….Il y a un grand danger!
  • L’eau pour boire est une assise concrète à laquelle tous peuvent s’identifier.
  • Cet enjeu permet de lancer un appel à tous, aux parents, aux grands parents…..Etc…
  • C’est un enjeu qui interpelle tous les paliers de gouvernements.

Donc en focalisant sur la lutte pour la protection de l’eau potable, nous pouvons toucher un plus grand bassin de citoyens peu enclins à se joindre à un mouvement organisé.  Nous devons mettre en place les conditions pour accroître les chances d’attirer leurs sympathies et ainsi leur participation.

La question de l’eau potable laisse une grande marge de manœuvre tant pour l’action politique, que l’action directe citoyenne.

 

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Stratégie

Établir une stratégie, c’est un peu comme se munir d’une carte, ou d’un GPS.  On est as obligé de suivre à la lettre les indications, mais au moins, on a une idée de la direction où on va, et où va la lutte.

Autrement dit, une stratégie de lutte, guide, oriente le choix des moyens d’action, facilite l’organisation des tactiques de lutte et rend possible l’atteinte de résultats communs. Son acceptation permet aux organismes locaux d’accéder à une foule d’indicateurs quant aux moyens à utiliser.   Une stratégie permet d’assurer une cohésion aux actions afin de favoriser une action citoyenne décentralisée.   C’est la base pour garder à l’esprit un ou des objectifs communs à atteindre pour les groupes mobilisés.

L’adoption d’une telle stratégie imposera à un certain moment la formation des militants à l’action directe non-violente, et à l’éventualité de la désobéissance civile. La formation est à tous égards la clé du succès pour toute campagne de lutte citoyenne.

Le choix des moyens

Le choix de moyens de lutte strictement non-violent doit être un point de départ.    Cet option ne doit pas se faire sur la base de considérations morales, mais strictement stratégiques et tactiques.  C’est l’option qui a le plus de chance de rallier le plus grand nombre.  Et, qu’on le veuille ou pas, la victoire reposera sur le nombre de citoyens mobilisés.

Compte tenu des moyens à la disposition de l’adversaire et, parallèlement, compte tenu de la très large sympathie citoyenne pour la cause de la préservation du Saint-Laurent; la lutte n’a aucun avantage à être associée à des moyens pouvant démobiliser certain citoyens.  Les moyens de lutte qui ne sont pas assumés par les militants, ou des moyens qui pourraient plus facilement associés à des formes plus ou moins subtiles de violence devraient être évités.

On parle ici de moyens qu’une majorité peut assumer d’emblée et qui minimisent et, idéalement, éliminent toute possibilité de situation de violence envers des personnes.  Une telle stratégie n’a pas pour but de perturber, mais d’optimiser les chances d’avoir gain de cause dans la lutte; et de stopper l’invasion pétrolière du Québec.

Point de départ possible:  un appel à la résistance!

Un appel à la résistance pourrait en tout premier lieu être élaboré.

Déjà, les peuples autochtones d’Amérique du Nord ont établis des Pactes de solidarité face à l’agression.  Les autochtones du Québec ont annoncé un engagement de résistance en ce qui concerne Anticosti.  Dans le cas de l’oléoduc Kinder Morgan, les appels aux engagements de résistance sont lancés.  Bien entendu, on voit à Standing Rock, les vétérans américains répondre à l’appel de soutien à la résistance de la population Sioux!

Basé sur les principes des « Pledges of Resistances »; un tel appel réaffirmes les raisons fondamentales derrière la nécessité de protéger du pétrole le Fleuve Saint Laurent; la principale source d’eau potable de millions de québécois.

Voici un exemple de déclaration :

JE, SOUSSIGNÉ, _________ me déclare prêt à participer à des ACTIONS DIRECTES contre le projet Énergie-Est de l’entreprise TransCanada en territoire québécois.
ATTENDU QU’une majorité de dirigeants politiques locaux responsable de la qualité de notre eau ont manifesté leur opposition à ces projets, qu’ils se sont opposés au projet Enbridge 9B, et que le projet a été autorisé.
ATTENDU QUE cette canalisation de transport de pétrole bitumineux constitue une menace directe à l’approvisionnement en eau potable pour des millions de citoyens du Québec.
ATTENDU QU’aucune installation au Québec n’a été conçue en fonction de faire face à une menace pétrolière et que la mise à niveau des chaînes de traitement pour la purification de l’eau couterait des milliards au contribuable.

…..

…….

Pour en savoir davantage sur cet exemple de déclaration, consulter le lien suivant : https://www.nonviolence.ca/index.php/declaration-citoyenne/

Pourquoi proposer un tel Pacte?

L’organisation d’une lutte lutte d’envergure repose sur un engagement concret de citoyens et citoyennes. Cet engagement de résistance face à l’invasion pétrolière reprend l’idée du « Pledge of Resistance » crée par des activistes anti-guerres américains dans les guerres à basse intensité du début des années 80.

Face à l’imminente  perspective d’une invasion militaire des États-Unis en Amérique centrale sous l’administration Reagan les simple citoyens ont décidés d’agir et de prendre un engagement, celui de s’interposer face à une mobilisation militaire. L’idée même du « Pledge » fut reprise dans la lutte contre le Projet Keystone XL lors de laquelle plus de 100 000 citoyens se sont engagés à s’interposer face aux avancées du chantier.    Cette campagne a fortement influencé la décision de l’administration Obama.

L’engagement de milliers de citoyens qui promettent de s’interposer par une cascade d’actions directe d’opposition advenant la mise en oeuvre d’un projet est un geste puissant.  Déjà la peuples autochtones ont lancé des appels à la résistance, et un Pacte de solidarité a été signé entre les Nations.  Un tel pacte a agit dans le passé comme véritable arme de dissuasion citoyenne.

Pas de Pacte sans stratégie.

Bien entendu, un tel Pacte doit être accompagné d’une stratégie aussi précise que possible.  Pour susciter l’adhésion, le document doit préciser une stratégie, expliquer les tactiques pour atteindre des objectifs précis et fournir une liste de moyens d’action crédible.   Le document d’accompagnement du Pacte se présenterait aux citoyens et aux citoyennes comme un guide d’engagement et d’actions.

Pour passer à l’action, les gens doivent savoir dans quoi ils s’embarquent.  On doit aussi, bien entendu, fournir un argumentaire d’accompagnement expliquant entre autre:   Ce qu’il en est de la question de la menace à l’eau potable?  Pourquoi il est nécessaire d’agir maintenant et de quelle manière?   Au final on retrouve la déclaration qui leur demande de s’engager en participant ou supportant une action directe non-violente entreprise dans un but de stopper le projet menaçant. En rassemblant un nombre de signataires prêt à s’engager, le serment se présente comme un outil de dissuasion face aux divers promoteurs du projet.

La ligne directrice d’une telle démarche est de permettre aux gens de se mobiliser avant, pour éviter le désastre avant qu’il ne se produise.

PROPOSITION DE STRATÉGIE DE LUTTE CITOYENNE

Version Août 2016

Contexte:

Cette proposition origine du point de vue du CRNV, et a été l’objet d’une publication sur Facebook entraînant des commentaires et réactions, des échanges avec des groupes environnementaux montréalais, puis avec un comité militant ayant participé à la rencontre «Invasion pétrolière: Comment lutter?» en décembre 2014. Suite à ces rencontres le document a été ajusté. 

Voici, pour cette seconde version, à quoi pourrait ressembler une stratégie de lutte non-violente pour les organismes citoyens opposés aux projets de transport pétroliers. Notez des contributions importantes qui ont semblaient faire consensus suites aux rencontres et échanges :

  • Pas besoin d’adhésion formelle à la stratégie globale, c’est un genre de carte routière des chemins pour se rendre à notre but, les gens peuvent prendre le chemin qu’ils désirent; on partage une vision commune.
  • Cette réflexion est indispensable afin de tracer une voie possible pour la lutte, de stimuler la créativité des comités et de démontrer les possibilités de gagner la cause.
  • On s’entend sur le fait que certains moyens d’action directs de perturbation, très limités en nombre peuvent être contre-productif, et ne doivent être considérés qu’en tout dernier recours ; lorsque les autre moyens d’action ont faillis. Leur planification sert de mesure de dissuasion face à l’indécision des décideurs publics.
  • On ne doit pas parler que du projet Énergie de TransCanada; la stratégie doit intégrer les éléments d’une « Lutte à l’invasion pétrolière » et d’un combat pour protéger notre eau potable des diverses menaces associées au transport.
  • Il n’y a pas d’entente consensuelle à ce jour sur le fait d’exclure certains moyens précis qui vont plus dans le sens de l’autoprotection, de la confrontation directe et de la riposte.
  • On s’entend sur le fait que la réflexion sur les stratégies, les tactiques et les moyens d’action est saine, et que ces questions seront inévitablement abordées pour élaborer un Pacte d’engagement crédible.

 Calendrier préliminaire de mobilisation.

La première étape dans l’élaboration d’une stratégie, c’est de faire l’inventaire des jalons importants de la lutte.  Ainsi, voici un calendrier préliminaire.  Ce calendrier devrait être  le plus détaillé possible.  Voici à titre d’exemple:

Phase Préparatoire.  (Automne 2016 – Printemps 2018)

Étape 1  Sensibilisation à la lutte de résistance. Automne-Hiver 2016-2017

  1.   Audience du BAPE, reprise????
  2.   Audiences de l’ONÉ à Montréal; reprise possibilité de prévoir le lancement officiel du Pacte.
  3.   Janvier 2017 : Suite à la reprise des audiences du BAPE;  lancement d’une tournée pan-québécoise de promotion et de sollicitation pour l’adhésion à la stratégie et au Pacte.
  4. Février 2017 — Remise du rapport du BAPE au ministre de l’Environnement; fin du travail de recherche d’adhésions, annonce officielle de lancement de la stratégie.
  5. Tracé en couleur du pipeline sur les routes du Québec.  Balisage citoyen des traverses et des distances de prises d’eau potable.

Étape 2  Formation à l’action directe non-violente. (Printemps 2017 – printemps 2018)

  1. Mi-mai 2017 — TransCanada soumet sa demande consolidée à l’ONÉ; action  ciblée, symbolique de Fauchage de chaises et lancement de la campagne de formation à l’action directe non-violente.
  2. Novembre 2017- Élections municipales- Enjeu, protection de l’eau potable juridiction municipale.  Multiplication des contingents de repérage en vue de campements.  Travail à la simulation de mesures d’urgence avec les municipalités pour la protection des prises d’eau potable.
  3. Mars/Avril 2018 — Évaluation environnementale du ministère de l’Environnement; poursuite des sessions de formations de citoyens et de représentants à l’action directe.
  4. Mai 2018 — Recommandation du ministre de l’Environnement au gouvernement; divulgation de la stratégie de lutte citoyenne et toutes premières actions directes pour démontrer le sérieux des engagements citoyens.

Phase de positionnement (Printemps 2018 – 2020???)

Étape 3  Positionnement des groupes locaux de résistance. (Printemps 2018 -Été 2018 – Automne 2018)

  1. Juin 2018 — Décision finale de Québec sur Énergie Est; dans l’expectative d’une décision favorable du gouvernement, installation du « Barrage social » premières actions directes de désobéissance civile non-violente.
  2. Mars 2018 — Rapport des recommandations de l’ONÉ au gouvernement fédéral; action directe non-violente sur Ottawa
  3. Septembre 2018 — Décision finale d’Ottawa sur Énergie Est; Appel à l’action massive de résistance.

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Étape 4  Installation des sites de résistance. (Automne 2018 )

  1. Novembre 2018 — Élections provinciales au Québec.   Campagne majeure d’opposition au transport pétrolier.
  2. Fin 2018 début des travaux vers la  mise en service de l’oléoduc TransCanada Énergie Est. ; début probable de la mise en oeuvre de la stratégie de lutte.
  3. Durée prévue des travaux environ de 24 mois à partir de l’automne 2018;

Si rien n’est fait, dans trois ans, l’oléoduc sera en service en 2020.Il sera trop tard à ce moment pour toute forme de résistance et d’opposition citoyenne.

Notre eau potable sera alors en très grand danger !

Stratégie de lutte en quatre phases:

Donc à partir d’un tel calendrier, une fois dans sa phase avancée, il es possible d’entrevoir une stratégie en quatre phases.  L’action se coordonne en quatre phases réparties en sept étapes. Les autres phases et étapes de la lutte sont planifiées par la suite.

PHASE 1 : PRÉPARATOIRE

Il semble opportun que cette phase se déroule entre maintenant et la recommandation finale de l’ONE.  Il semblerait opportun de contextualiser le discours aux enjeux qui devraient émerger lors des campagnes électorales municipales au Québec en novembre 2017.  L’ emphase sur l’eau potable comme juridiction municipale, les coûts de protection des prises d’eau contre les déversements pétroliers et l’instabilité des berges pour les traverses.  Le Québec, plus précisément la vallée du Saint-Laurent est championne mondiale en ce qui concerne l’instabilité de ses berges.

Exemple de discours :

Les traverses de cours d’eau en amont des prises d’eau sont :

– Une menace directe à la santé publique, et une hypothèque sur la qualité de vos sources d’eau potable.

– La protection des prises d’eau potable est une juridiction exclusivement municipale, et aucun pallier de gouvernement n’a le droit d’imposer une menace sans l’autorisation des populations.

– Il n’existe aucune technologie fonctionnelle pour rendre potable une eau contaminée au pétrole.

Les projets de transport pétrolier mettent les profits dans les poches des actionnaires privés et refile les dépenses réelles à nos municipalités.

Étape 1 : Sensibilisation à la lutte

(Dès maintenant jusqu’au printemps 2017)

A cette étape, le but est véritablement de mobiliser un maximum de personnes en utilisant la déclaration du pacte comme outil, et de créer un environnement favorable à la mobilisation pour les citoyens qui militent localement.

Contexte : Utiliser la relance du BAPE et  la relance des audiences de l’ONÉ comme tremplin. Les médias en parleront un peu. Également, le déversement en Saskatchewan à Prince Albert permet de mettre la lumière sur les dangers des projets d’oléoducs à travers le pays.

Des sessions publiques d’information aux enjeux de menace à l’eau potable, et de présentation du Pacte de Résistance et d’introduction  à la « Lutte non-violente dans les municipalités » sont organisées le long du tracé!  Un travail de balisage des sites de passage de cours d’eau des pipelines peut s’effectuer; une balise sous forme de pieu, indiquant la distance de prises d’eau potable peut être posée.  On peut même envisager de tracer les traverses de pipelines sur les routes.

Les groupes locaux réservent une salle et invitent une ou des personnes- ressources pour sensibiliser aux possibilités de lutte citoyenne.  Les dirigeants locaux sont invités à aider les groupes citoyens dans la mobilisation.

Suggestions :

Travail important à effectuer pour toucher les milieux politiques municipaux dans le processus de sensibilisation/éducation à la menace à notre eau potable.

Association de communautés:  Montréal-Ouest avec Vaudreuil-Soulange, Gatineau avec Argenteuil, Laval avec Rive-Nord, etc……

Ligne de communication : « La résistance citoyenne peut réussir, mais ne s’improvise pas! »

Objectif : Une trentaine d’ateliers d’information.

Opportunité : Collaboration avec le camp « modèle occupy », du FRAPRU pour formation.

Exemple, Camps du FRAPRU.

 Actions urgentes possibles : Élaborer le « Pacte de Résistance » et planifier l’annonce, signature par des personnes publiques.  Organiser un premier « camp modèle » de résistance, entre Montréal et Québec. Premières actions de marquage des traverses de pipelines.  Production du matériel nécessaire, monter un site pour télécharger et transférer des documents aux comités locaux. Puis, médiatisation de la première formation et simulation d’action non-violente par membres de la concertation.

 Étape 2 : Formations à l’action directe non-violente

(mai 2017 – novembre 2017 Élections municipales au Québec)

C’est l’étape où il est nécessaire que les militants comprennent la nécessité de préparer des actions directes et de mettre en place les structures qui faciliteront la conduite des actions. « Penser globalement, agir localement » dans le sens non symbolique du terme.  Important, transformer les politiciens locaux en alliés, et conscrire des ressources municipales pour les campagnes et forcer les acteurs locaux à se commettre en vue des élections municipales à venir.

 

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Contexte : Déroulement lors des audiences de l’ONÉ et du BAPE (Hiver 2017)

Mobiliser les signataires du « Pacte » pour des sessions de formation à l’action non-violente d’une journée dans leurs municipalités. Bien entendu, ces formations comprennent des simulations d’actions de désobéissance civile. « C’est ce que vont retenir nos médias à sensation ».  Rappel que toute la stratégie repose sur la dissuasion; et notre but est de ne jamais avoir à mettre en place la stratégie de résistance.

Après la formation, constituer un groupe d’affinité ; les participants sont idéalement affectés à un lieu de résistance précis!

Suggestions :

Possibilité de produire une vidéo d’« engagement à la résistance citoyenne » dans chacune des communautés. Chacune des étapes de la mobilisation est filmé, repérage du site, balisage des traverses et prises d’eau,  recrutement, à la formation et signature l’engagement de résistance. Puis on utilise pour sensibiliser et recruter… Sortie publique des vidéos au moment des audiences de l’ONÉ ou du BAPE.

Opportunité :

Vidéo modèle « Engagement citoyen de résistance » produite par « Schiste 911 ».

 

Ligne de communication : « La désobéissance civile n’est qu’une précaution, on veut que les politiciens maintiennent leurs engagements. Il serait irresponsable de demander aux gens de conduire des actions directes non-violentes sans les préparer aux pires scénarios de la répression et la judiciarisation. »

Objectif : Une vingtaine de journées de formation.

Actions urgentes possibles : Production et diffusion de vidéo modèle pour la campagne. Soutenir les comités régionaux dans la « formation de formateurs » et la prestation de formations à l’action directe non-violente.  Le travail de balisage et de repérage sur les sites de résistance devrait être terminé.  Questions et argumentaires à soumettre aux politiciens locaux qui se présentent aux municipales…Des premiers gestes de positionnements sur les lieux possibles de résistance doivent être publicisés.

PHASE 2 : POSITIONNEMENT

Après les audiences du BAPE et de l’ONÉ, le mouvement militant se positionne sur le terrain, et se prépare à faire émerger une confrontation citoyenne vs intérêts économique dans les communautés locales. Les comités se positionnent sur le terrain en prévision d’une action directe non-violente dès le début des premières excavations.

 Étape 3 : Positionnement des groupes locaux de résistance (Printemps 2018 -Été 2018 – Automne 2018)

Mieux le site d’installation d’une action directe citoyenne est préparé, plus il y a de chances de maintenir le siège et de gagner la manche. On labour le terrain!

 Contexte : Difficile d’établir les camps en plein hiver, préparation pour le début des excavations.

On passe à l’action : Nos équipes formées à l’action non-violente commencent à travailler à chercher les meilleurs sites, le long de la ligne Transcanada. Le but, une repérage terrain pour établir des camps de base pour la vigie et la lutte citoyenne. Négociations publiques pour l’accord d’utilisation de sites municipaux, annonce d’ententes avec des privés ou d’accord d’utilisation d’autres lieux publics.

Suggestions :

– Planification locale des camps. Repérer les points pétroliers névralgiques dans la localité. Envisager comment l’entreprise pétrolière établira ses activités. Inventorier les formes d’action d’interposition et de nuisance envisageables. Déterminer le lieu idéal pour établir un camp citoyen de résistance. Procéder à l’achat d’équipements usagés pour le camp et trouver un lieu d’entreposage. Positionner les tentes de fonction entreposage d’eau et de nourriture; espace cuisine, collecte déchets, espace latrine, approvisionnement eau et nourriture…Tente premiers soins, kiosque information, service de soutien légal, poste de communication avec lien satellitaire etc….etc.. Bref: tenir les militant occupés. Mieux le camp est planifié; plus efficace seront les actions au retour du temps clément.

-Afin d’établir un lien avec les gens, on peut penser à établir un service communautaire sur le site du Camp; une halte-garderie, un jardin communautaire, un site de partage d’outils etc..

Ligne de communication : « On fait juste se préparer comme le fait TransCanada, la résistance citoyenne, ça s’organise! »

Objectif : Repérage et aménagement d’une dizaine de sites opportun pour une résistance sur le territoire québécois.

Opportunité : La planification des camps, et la production de la vidéo d’ « Engagement de résistance citoyenne » sont d’excellents moyens de maintenir l’état de mobilisation.

 Actions urgentes possibles: Nourrir le site Internet de soutien à la mobilisation locale d’outils de communication, production et diffusion de matériel pertinent à l’organisation de la résistance. Mettre le matériel sous formes de fiches et d’outils. Planifier un mécanisme continu d’échange de nouvelles et de communication entre les camps de résistance.

 Étape 4 : Installation des sites de résistance

(Automne 2018 )

A ce stade, tout le travail préparatoire qui servait à dissuader TransCanada d’aller de l’avant avec son projet n’a pas donné les résultats souhaités. On installe donc les camps de résistance citoyenne.  Ces camps devront être prévus de façon à pouvoir passer l’hiver.

Contexte : Moment probable du début des excavations TransCanada.

Les Camps de résistance citoyenne sont établis sur le site négocié, on ne parle pas ici d’occupation sans autorisation. Un peu dans la veine Occupy, on établit des camps de base avec quelques tentes (pas cher) et quelques aménagements. Avoir un kiosque d’informations pour les citoyens et éduquer aux actions qui se préparent. Il est possible d’agir localement.

Suggestions : Une tente médic bien identifiée, un petit bureau de consultation légale improvisé, un centre de vigie citoyenne avec le matériel de suivi des actions, une mini-porte ouverte pour informer les citoyens, un service de médiation en cas d’arguments trop virulents avec des citoyens favorables au projet, une mini-cuisine collective. Des équipements de simulation et un site d’exercice pour les simulations… Il est possible de lancer des appels à des bénévoles de soutien pour chaque nouveau service établi (avocats, médics, logisticiens, cuisinier, médiateur, opérateur de machinerie), etc.

Ligne de communication : « On partage le point de vue des citoyens, on s’installe et on poursuit la formation! »

Objectif : Installation d’une quinzaine de « Camps de résistance citoyenne » sur le territoire québécois.

Opportunité : La formule camp peut devenir une excellente stratégie pour démontrer aux concitoyens, la possibilité de résister, le fait qu’on peut s’impliquer dans son milieu et qu’il y a des façons concrètes d’aider. Les gens doivent se sentir partie prenante de la lutte, pas juste des observateurs passifs. Attention : l’image que projette votre camp est important; le site dois rester propre, et le comportement des militant doit être inattaquable.

Actions urgentes possibles: Production d’un matériel simple concis et concret afin de permettre aux gens de s’organiser et de passer à l’action aussi rapidement et efficacement que possible.

 PHASE 3 : ENTRAÎNEMENT DE SIMULATION À LA RÉSISTANCE

(Entre mars 2018 et septembre 2018)

Dès le positionnement sur le terrain; il est important de faire savoir que les citoyens sont là; prêt à agir et si il le faut à s’interposer face à la menace de débuter les travaux. Tout comme les services d’urgences le font, rien de mieux que de se pratiquer à conduire des actions. En attendant, on sensibiliser et on s’entraîne à la résistance. On doit se rappeler que la meilleure action directe non-violente, c’est celle qui nous permet de gagner sans avoir à la conduire.

Étape 5 a) :

Simulation d’actes de résistance

(jusqu’en novembre 2018, moment de la campagne électorale provinciale)

Contexte : En pleine campagne électorale provinciale, et en attente du début des excavations  par Transcanada.

Dans chacune des régions, on conduit des simulations de divers types d’actions. Des genres de pratiques générales de scénarios d’action citoyenne, question de poursuivre la formation et de s’assurer de trouver les moyens les plus efficaces. Ces simulations peuvent servir au recrutement de nouveaux militants et à la planification de nouvelles formations à l’action non- violente. Il serait intéressant d’utiliser de la machinerie. Important de bien documenter visuellement les simulations et de diffuser.

Suggestions pratiques de simulations : Enchaînement, blocus par vagues, occupation de bureau administratif, tapis humain, neutralisation d’équipements lourds, invasion de conférence publique, simulacres de consultation, tribunal populaire, arrestation populaire, etc. Voir les 198 moyens d’action !

Ligne de communication : « On veut juste évaluer les actions qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas, que TransCanada et le gouvernement sachent à quoi s’attendre ». Le message qu’on veut donner, c’est que « les régions ne se laisseront pas faire».

Rappelez-vous que la médiatisation de simulations a souvent autant d’impact, et parfois plus que les actions eux-mêmes. Cette étape n’est pas à négliger.

Objectif : Conduire deux ou trois simulations par sites de résistance.

Étape 5 b) : Formation citoyenne aux mesures d’urgence

CETTE SUGGESTION D’ACTION EST CONTESTÉE….COMPTE TENU DES ÉCHÉANCIERS

On parle d’un mauvais message, celui de se préparer à la présence de la ligne.

Sur les sites de résistance, il serait aussi possible de planifier avec l’aide des services municipaux et régionaux et des organismes environnementaux, des formations à l’intervention d’urgence en cas de déversements pétroliers. L’idée ici est de faire en sorte de dramatiser encore plus les projets d’Oléoduc et de faire en sorte de passer le message que les véritables coûts du projet, ce sont les citoyens qui devront les assumer. Voir à la possibilité de simulations théâtrales aussi rapprochées de la réalité que possible. On pourrait demander à TransCanada de venir former les citoyens bénévoles. Possible d’inviter des experts et conférenciers.

Suggestions de pratiques de simulation : déversements mineurs de pétrole, déversements majeurs de pétrole, protocole en situation d’incendie, déversement en milieu humide, déversement en milieu marin, en milieu riverain, au milieu du fleuve, simulation de nettoyage animalier d’huile végétale sur animaux de compagnie (????), etc.

Ligne de communication : « On n’a pas confiance, nous on se prépare ! » Objectif : Une demi-douzaine de formations citoyennes aux mesures d’urgence.

Échéancier suggéré: x  (voir si réaliste en fonction des ressources)

 

PHASE 4 :

DÉBUT DES ACTIONS DIRECTES NON-VIOLENTES

 Étape 6 : Planification d’une action directe non-violente

Seulement si Transcanada bouge, on donne un coup de semonce. Faudra trouver le meilleur site pour une action d’éclat ! On devrait viser une centaine de participants ayant signé l’engagement à la résistance et engagés dans les activités d’un de nos « Camps citoyens ». Cette action va-t-elle se transformer en action de désobéissance civile? On verra! Disons que C’EST UN POINT DE DÉPART!

Ligne de communication : « Malheureusement, Transcanada ne nous donne pas le choix » A CE STADE, NOUS ARRIVONS AU VÉRITABLE POINT DE DÉPART DE LA LUTTE.

UNE NOUVELLE PLANIFICATION STRATÉGIQUE POUR LA LUTTE DEVRA SE FAIRE RAPIDEMENT.

Une fois la stratégie établie et adoptée par les organismes, le travail sur la plateforme d’engagement de résistance devra s’effectuer. Un protocole clair pour faire face à l’adversité devra aussi être établi, diffusé et affiché dans les camps.

N.B. L’engagement de résistance devrait inclure les considérations suivantes :

  • Les moyens d’action qui seront utilisés;
  • L’adhésion claire et nette au principe de respect de l’autre (incluant les participants aux actions, les témoins et les forces de l’ordre);
  • Une description des comportements acceptables, et des comportements inacceptables en situation de confrontation est fondamentale;
  • La projection sur les scénarios d’adversité possibles et vraisemblables, et les comportements adéquats à avoir ;
  • Des indications claires sur la façon de joindre l’action et sur la souveraineté des groupes d’affinité ;
  • La question de la participation à l’action sans être sous l’effet de substances et L’équipement qu’il est permis de porter, et celui qui n’est pas permis.

ON DOIT POURSUIVRE LA RÉFLEXION POUR LA SUITE!

CE N’EST QU’UN DÉBUT!

La force de l’action non-violente, c’est qu’on n’a souvent pas besoin de l’utiliser, seulement de s’y préparer et de bien communiquer les préparatifs pour qu’elle fonctionne. On parle d’une stratégie de dissuasion citoyenne qui vise à maintenir l’enjeu du projet en permanence sous les yeux de la population en créant une séquence continue d’événements à couvrir par nos machines médiatiques à sensation. Cette mécanique permettrait une sensibilisation continue et pourrait faciliter une mobilisation en luttant contre le sentiment d’impuissance. La théâtralité associée à la stratégie a pour but d’intimider et de dissuader l’entreprise de procéder à son projet en passant le message que cette entreprise coûtera très cher.

Bien entendue

ON DOIT METTRE TOUTES LES CONDITIONS EN PLACE POUR : « GAGNER LA LUTTE »!

*À propos de la proposition du CRNV aux organismes de lutte pour la protection de l’environnement :

 Le Centre de ressources sur la non-violence a pour objectif de démontrer l’efficacité tactique et stratégique des moyens de la lutte non-violente. Nous croyons que les moyens de lutte choisis doivent être cohérents avec les objectifs visés d’une société plus démocratique, où le citoyen ne se contente plus de déléguer ses pouvoirs à des représentants, mais se mobilise et s’organise pour contrer les décisions qui ne vont pas dans le sens du bien commun. L’action directe non-violente est démocratique car elle est assumée, ses moyens, ses tactiques et sa stratégie ne nécessite pratiquement aucune clandestinité; et ces éléments peuvent être librement discutés et débattus.

Contact : Normand Beaudet

www.nonviolence.ca

crnv@nonviolence.ca