Plus de doutes, notre eau menacée!
Le Projet d’Énergie Est traverserait 860 cours d’eau à travers la province de Québec. Selon une récente étude réalisée par la Polytechnique de Montréal, 24 rivières sont considérées à haut risque et ayant tous le fleuve Saint-Laurent comme embouchure. Parmi ces rivières se trouvent la rivière des Outaouais.
Ce projet traverserait également le territoire de plus de 65 municipalités dont plusieurs territoires agricoles. La contamination des cours d’eau minerait un grand nombre d’activités économiques dont entre autres, toute activité de chasse et pêche. C’est l’économie de région fragile qui serait déstabilisée au premier plan par un déversement bitumineux dans les eaux du Québec.
Mais la menace qui semble inquiéter le plus de personne pour le moment est la menace à l’eau potable. Tous doivent garder à l’esprit ici que pour la région métropolitaine comprenant bien sûr Montréal et Laval, en cas de déversement, la possibilité d’avoir recours à une prise d’eau alternative n’existe pas. Comme l’ont affirmé les enseignants du programme de formation au traitement de l’eau; pour le Grand Montréal, il n’y a pas de plan B. S’il y a déversement l’eau doit être coupée!
http://eausecours.org/2016/06/communique-aucun-plan-b-pour-les-stations-de-purification-du-grand-montreal-en-cas-de-deversement-majeur-dhydrocarbures-du-a-energie-est/
Pour consulter le mémoire des enseignants:
Mémoire-Personnel-enseignantCNFTELes risques associés à une telle éventualité sont trop grands. Nous devons agir maintenant, et voici pourquoi!
Le pétrole et votre eau:
6 menaces directes et immédiates à votre santé
Inversion de la ligne 9B Enbridge
En octobre 2015, malgré l’opposition unanime des maires des Basses-Laurentides, l’Office National de l’Énergie (ONÉ) a autorisé l’inversion de la ligne Enbridge 9B qui passe sous la Rivière des Outaouais à quelques kilomètres de Montréal. Le promoteur a bénéficié d’un passe-droit car il utilisait une ancienne canalisation, un droit acquis, pour faire passer du pétrole bitumineux dilué dans la conduite âgée de 40 ans à une capacité de 240 000 barils par jour. Les dirigeants locaux ont été menottés, et en ce moment, aucune des dizaines de municipalités puisant leur eau potable dans le Saint-Laurent n’est en mesure d’assurer l’innocuité de l’eau potable fournie aux citoyens.
Le projet de loi 106
La toute petite municipalité de Ristigouche est l’objet de poursuites par l’entreprise Gastem (ayant depuis cédé ses droits d’explorations à Pétrolia) qui réclame 1,5 millions de dollars. La raison ? Les élus de la petite municipalité rurale ont eu le culot de passer des règlements empêchant l’entreprise de forer à proximité des sources d’eau des citoyens. La municipalité lutte présentement seule, dans l’indifférence du gouvernement provincial alors que ce dernier a lui-même donné les permis d’exploitation à travers le Québec sans consulter les municipalités !
Le projet de loi 106 déposé en juin par le gouvernement consacrerait la préséance des pétrolières et des gazières sur les municipalités en ce qui concerne les puisements d’eau. Ce pouvoir devrait pourtant être la fonction première des municipalités. La Commission parlementaire qui étudiera ce projet de loi tiendra ses consultations du 16 au 19 août, en plein été.
L’ONÉ frappe encore
Les audiences publiques de l’Office fédéral sur le projet Énergie-Est de l’albertaine TransCanada débuteront prochainement!
Quelques jours avant les audiences, les documents déposés par le promoteur du plus grand projet de pipeline en Amérique du Nord à ce jour ne sont toujours pas disponibles au public. De plus, ils sont incomplets entre autre sur les enjeux relatifs aux mesures de sécurité et c’est le mutisme total sur la menace concernant l’eau potable.
Ce pipeline une fois construit ferait pourtant traverser des centaines de milliers de barils de pétrole bitumineux dilué avec des solvants sous la rivière des Outaouais et sous le Fleuve en amont des prises d’eau potable de Montréal et de Québec. L’importante canalisation a une capacité de 1,1 million de barils par jour.
Le fait qu’aucune usine de purification de l’eau ne soit équipée pour faire face à une contamination pétrolière de l’eau potable ne semble pas inquiéter outre mesure les promoteurs et nos dirigeants.
Le silence de TransCanada au BAPE
Le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE), une entité provinciale cette fois, recommencera ses audiences en octobre 2016 après avoir été suspendues au mois d’avril dernier.
TransCanada a déposé le 6 juin dernier l’étude d’impact sur son projet Énergie Est au gouvernement du Québec. Le contenu de ce rapport n’a pas été dévoilé mais nous savons qu’il est incomplet. La section d’analyse des risques technologiques, faisant partie du chapitre de la gestion des risques d’accident, ne sera ajoutée qu’une fois que l’étude sera complétée par le promoteur. Il y a absence d’informations sur la composante cruciale concernant la sécurité des populations.
Selon Alexandre Shields journaliste du Devoir, TransCanada ne devrait pas finaliser les méthodes de traversées de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent avant la fin de 2016. D’ici là, les audiences du BAPE auront débuté et nous n’aurons droit qu’aux commentaires de TransCanada affirmant que les études sont en cours.
La pétrolière se moque tout simplement de notre droit à l’information pour comprendre les enjeux critiques touchant directement notre sécurité.
Glissements de terrain
Les glissements de terrain et tremblements de terre font partis des risques pouvant endommager le pipeline. Pourtant ce risque ne figure pas dans les documents de l’industrie.
Selon François Morneau, coordonnateur scientifique à la Sécurité civile du Québec, il y a 6000 km2 de sols à risque de mouvement dans la vallée du Saint-Laurent, région où le pipeline serait construit. À elle-seule, la vallée du Saint-Laurent est championne, elle se situe au 3e rang des régions du monde ayant un sol à risque de mouvement! Le fait que les berges de la vallée du Saint-Laurent soient réputés mondialement pour leur instabilité ne semble pas préoccuper outre mesure les promoteurs.
Par ailleurs sur plus de 860 cours d’eau traversés par la canalisation, 24 jugés sont jugés particulièrement vulnérable. Qu’importe seront traversés par le gigantesque et dangereux ouvrage, en respectant les « meilleures pratiques » jugées rentables par l’entreprises. Le promoteur Enbridge n’a pas jugé utile d’effectuer tous les tests hydrostatiques requis pour sa vieille canalisation présentement en fonction, et l’ONÉ n’entend pas le contraindre. Pourquoi en serait-il autrement pour le projet Énergie-Est de Transcanada?
Pourquoi devrions-nous croire que la même agence fédérale imposera les meilleurs pratiques scientifiquement connues de franchissement des cours d’eau? Le passage dans des tunnels isolant l’eau du pétrole?
À quand les déversements ?
Pour les spécialistes indépendants, la question n’est pas de se demander s’il y aura des déversements majeurs, mais quand auront-ils lieu? Le promoteur promettait un déversement, une fois tous les 1 000 ans, la Saskatchewan sait maintenant que c’est faux depuis les événements d’août!
Est-ce, une fois tous les quatre ans comme des spécialistes de l’eau et de la sécurité l’avancent?
Aucun plan d’urgence ne semble prévoir la menace à vos prises d’eau, leur protection et l’éventualité de leur fermeture pendant plusieurs semaines, et encore plus en cas de contamination.
La ville de Repentigny dans son mémoire déposé à la CMM évoque l’évacuation complète de la ville. Imaginez l’évacuation des Îles de Montréal et de Laval ! C’est plus de 3 millions de personnes à évacuer !!
La simple évacuation d’un hôpital est tout simplement catastrophique; imaginez l’évacuation de tous les hôpitaux de l’île de Montréal !
Votre santé et celle de vos proches est présentement une considération secondaire. Ce qui compte, c’est la création de moins de 100 emplois!
Le temps est venu de s’exprimer, si vous ne le faites pas, dans quelques années vos enfants ne vous le pardonneront pas!