Je constate qu’une des priorités actuelles de notre gouvernement est d’investir dans l’industrie militaire en allant chercher des milliards de dollars dans les budgets des services sociaux et de l’éducation. Nos finances publiques servent de plus en plus à soutenir des guerres qui ne profitent qu’aux marchands de canon. Face à cette situation, pouvons-nous nous permettre l’indifférence ?
Le recrutement militaire auprès des étudiants est en hausse fulgurante dans un contexte où les frais de scolarité connaissent une hausse tout aussi fulgurante. Les étudiants s’endettent, travaillent de plus en plus et plusieurs décrochent ou n’osent simplement pas entreprendre d’études post-secondaires pour des raisons financières. Au même moment, les recruteurs font miroiter la perspective d’une éducation gratuite, en échange d’un enrôlement de longue durée. Tout semble aller dans le sens d’inciter les jeunes à s’enrôler dans l’armée pour pouvoir accéder à des études.
Les étudiants universitaires sont confrontés à un dégel des frais de scolarité (une augmentation de 30% par rapport au niveau de 2006), alors que le gouvernement prétend qu’il n’a pas les moyens d’investir dans l’éducation et que les étudiants doivent payer davantage. Pourtant, l’abolition des frais de scolarité au Québec représente seulement 13% de ce que les Québécois(e)s versent à l’armée. Nous investissons dans des guerres d’occupation au détriment de l’éducation.
Les recruteurs sont de plus en plus présents sur les campus. Ils s’efforcent de ne pas dévoiler l’envers de la médaille d’une vie militaire (participer à des missions offensives plutôt qu’humanitaires, s’exposer au risque d’y laisser sa vie ou de revenir au pays estropié ou dément). On parle encore moins des véritables motifs de notre présence en Afghanistan. On nous dit que nos soldats sont en Afghanistan pour « reconstruire » le pays et « libérer » le peuple, alors que c’est plutôt la guerre qui est à l’ordre du jour.
On assiste clairement à la militarisation de notre société. Car il s’agit bien de nous faire croire que les moyens militaires sont incontournables, qu’il n’existe pas d’autres approches pour enrayer la cause des conflits. L’on tente même de nous faire percevoir les guerres comme de simples banalités.
L’armée recrute activement alors qu’une écrasante majorité de la population québécoise est fortement opposée aux guerres d’occupation qu’on tente de nous faire accepter. La campagne d’opposition au recrutement militaire dans les établissements d’enseignement est une occasion pour la population étudiante de soulever le débat de la présence de l’armée à l’école dans la population étudiante pour ensuite se prononcer démocratiquement sur la question. Jusqu’à maintenant, toutes les assemblées générales étudiantes du Québec où ce débat a eu lieu se sont prononcées contre la présence de l’armée.
La campagne d’opposition au recrutement militaire dans les établissements d’enseignement, lancée au début de cette session d’automne, porte fruit. Jusqu’à maintenant, près de 25 associations et regroupements étudiants, collégiaux et universitaires de partout au Québec ont pris position contre la présence de l’armée dans leur institution. La campagne s’étend maintenant aux écoles secondaires et une collaboration avec les enseignants permet d’informer les étudiants sur les dessous d’un engagement dans la réserve et dans les cadets de l’armée. Elle permet en plus d’entreprendre des démarches pour mettre un terme au recrutement militaire dès le secondaire. Les médias ont abondamment couvert la campagne, ce qui a eu pour effet de soulever dans la population la question de la présence de l’armée à l’école.
Les recruteurs du Collège militaire royal ont depuis peu débuté leur tournée annuelle des cégeps. Toutefois, cette année, ils font face à une solide mobilisation étudiante informant les étudiants sur la nature trompeuse des promesses des recruteurs. Les étudiants de nombreux cégeps expriment clairement leur désaccord quant à la présence invasive de l’armée et entreprennent les moyens nécessaires pour que soient respectées les décisions prises démocratiquement en assemblée générale de s’opposer à la présence de l’armée.
Unissons-nous pour faire de nos écoles des zones démilitarisées !
Pour plus d’informations sur la campagne ou pour savoir comment vous pouvez participer : www.AntiRecrutement.Info