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« Une école soutenue par sa communauté »

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Écrit par CRNV

Un nouveau laboratoire social dans Pointe-Saint-Charles
Le choc de la loi sur la lutte à l’intimidation et la violence
En juin dernier, les députés de l’Assemblée Nationale du Québec ont enfin adopté le projet de loi 56, devenu Loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école.

(Photo: irsc.com)
(Photo: irsc.com)

L’intention du législateur est louable, mais, pour qui connaît l’ampleur des charges scolaires et administratives que doivent assumer les professionnels des écoles pour répondre aux exigences bureaucratiques et académiques du Ministère de l’Éducation, l’adoption du projet de loi constitue tout un choc. La mise en œuvre des nombreux mécanismes pour rendre opérante la loi représente tout un défi. Et surtout quand la pression publique s’en mêle. Elle force à un rythme accéléré l’application de la loi.

Dans le concret, la loi met l’emphase sur la dénonciation, le processus de signalement, la sanction et le suivi. Aussi a-t-elle poussé les écoles à développer des plans et des guides d’intervention, des protocoles de signalement et de suivi des sanctions, etc. où n’apparaît pas la moindre projection d’action préventive.

Avec la publication de ces plans et de leurs mécanismes de dénonciation, nombreuses sont les écoles qui craignent, avec raison, qu’à partir de septembre 2013, un flot de plaintes diverses, tant fondées qu’infondées, n’inonde un personnel déjà surchargé et rende l’intervention même inefficace.

Mobiliser la communauté en soutien à son école
Après avoir investi en catastrophe sur des plans réactifs de lutte à la violence, certains professionnels des écoles, réalisent, fort heureusement, qu’elles devront mettre en œuvre des mesures de prévention. Elles l’ont compris, le futur pour un milieu scolaire harmonieux repose sur la mobilisation des parents, une réalité bien visible dans le Réseau des écoles publiques alternatives du Québec.

École Charles Lemoyne, partenaire d'Action Gardien.
École Charles Lemoyne, partenaire d’Action Gardien.

Aussi, pour bien des écoles, le fonctionnement efficace dépend d’une étroite collaboration avec les CPE, les organismes d’aide alimentaire, les organismes de sport étudiant et d’aide au devoir, les maisons de jeunes, etc.

En fait, dans de nombreuses écoles, l’école soutenue par sa communauté est devenue une réalité incontournable. La voie pour véritablement mettre en échec les gestes d’intimidation et de violence passe par un raffermissement des collaborations entre les écoles, les parents et le milieu communautaire.

C’est en ce sens qu’il faut comprendre la proposition du Conseil supérieur de l’éducation, il y a quelques années, de transformer l’école en une communauté éducative : une école qui mobilise tous ses acteurs, autant à l’interne que dans la communauté environnante, et qui mise sur le partage et la qualité de leurs relations pour réaliser sa mission de formation.

Mobilisation en cours dans Pointe-Saint-Charles
Nous sommes en plein arrondissement Sud-Ouest de Montréal, à Pointe-Saint-Charles, ce tout petit quartier nanti d’une longue tradition d’organisation et de mobilisation communautaire. Des liens ont été établis entre Action Gardien, le projet Informel et le Centre de ressources sur la non-violence (CRNV) dans le but de stimuler la collaboration entre l’école et le milieu communautaire et soutenir les initiatives pour l’épanouissement scolaire des écoles du quartier.

Action Gardien
Action Gardien

Action-Gardien est une Table de concertation d’une vingtaine d’organismes communautaires et associatifs. C’est l’outil que se sont donné les citoyens du quartier depuis 1981 pour partager informations et expériences et agir ensemble sur les dossiers qui influencent leurs conditions de vie. Des concertations de l’Action Gardien, est né le projet « Informel », une initiative de concertation pour promouvoir et soutenir l’implication des parents dans la vie scolaire et communautaire de leurs enfants.

Grâce à la collaboration entre l’Informel et le réseau Outils de paix, représenté par le CRNV, un pont est maintenant bâti avec les écoles du quartier en vue d’un projet-pilote d’école soutenue par sa communauté.

Ainsi dès novembre 2012, en collaboration avec les écoles de notre secteur, Saint-Gabriel, Charles Lemoyne et Jeanne Le Ber, le milieu communautaire se mobilise pour la création d’un plan concerté de prévention de la violence et de l’intimidation. Le CRNV, représentant des organismes Outils de Paix, contribue à faire évoluer cette mobilisation.

Les écoles ont déjà mis en place un bon nombre de mesures de développement des habiletés pro-sociales et les organismes communautaires du milieu y sont déjà très actifs. Il y a nécessité de consolider ce qui se fait déjà et de mieux planifier l’arrimage des initiatives.

La clé de la réussite dans la prévention de la violence à l’école, c’est avant tout une vision de l’école soutenue par sa communauté.