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Comment mettre sur pied une campagne de démilitarisation de son campus ?

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Écrit par www.AntiRecrutement.info

Voici quelques conseils quant aux principaux éléments à considérer lors de l’élaboration d’une campagne contre les recherches militaires.

Action contre David Frost, Demilitarize McGill. (Photo: domaine public)
Action contre David Frost, Demilitarize McGill. (Photo: domaine public)

INTERROMPRE UNE RECHERCHE MILITAIRE
Vous augmenterez vos chances d’y arriver si le projet ciblé est clairement relié au développement de technologies meurtrières, puisque de cette façon, il y aura un plus grand appui à vos démarches de la part d’autres membres de la communauté universitaire. Cette approche peut également être utile pour forcer votre administration à adopter des politiques d’éthique en matière de recherche militaire. Aux yeux de l’université, adopter ce genre de politique est un moyen d’éviter de se retrouver à nouveau dans ce genre de controverse.

POLITIQUES D’ÉTHIQUE
Ces politiques peuvent varier largement, mais en général, elles visent à s’assurer qu’un projet de recherche ait davantage de bénéfices que de conséquences néfastes. Un des grands avantages de ces politiques d’éthique est qu’elles sont applicables à d’autres projets de recherche qui surviendront plusieurs années plus tard. Au contraire, une campagne visant à interrompre une recherche spécifique aura seulement des conséquences à court terme. À l’heure actuelle, il n’y a pas de politique nationale en matière de recherche militaire : les principales universités actives dans le domaine de la recherche ont annoncé leur réticence à en adopter sous prétexte que cela représenterait une atteinte à la liberté académique. Par contre, cette réticence n’est pas un obstacle insurmontable : avec suffisamment d’efforts, il est possible de mettre de la pression sur les administrateurs et de leur faire adopter les politiques désirées.

LES POLITIQUES DE TRANSPARENCE
Ces politiques ont la caractéristique de ne pas restreindre l’étendue des activités que peuvent effectuer les chercheurs. Ainsi, on ne peut pas dire qu’il s’agit là d’une atteinte à la liberté académique. Toutefois, c’est une étape importante vers la démilitarisation de faire en sorte que les chercheurs aient l’obligation de révéler toutes leurs sources de financement et toutes formes de partenariat avec des agences militaires, ainsi que les applications possibles de leurs recherches dans le domaine militaire et leurs effets dévastateurs potentiels. Si cette information devenait publique, il serait beaucoup plus difficile pour les universités de prétendre que les recherches à caractère militaire sont inoffensives : cela fournirait des ressources pour les futures campagnes.

Action au bâtiment Frank Dawson Adams, Demilitarize McGill. (Photo: domaine public)
Action au bâtiment Frank Dawson Adams, Demilitarize McGill. (Photo: domaine public)

OPPOSITION AU RECRUTEMENT
Bannir le recrutement militaire de son campus est un autre aspect important de la démilitarisation qui devrait être effectué en même temps que l’opposition aux recherches militaires. Par exemple, un journal étudiant peut implanter une politique contre les publicités militaires, ce qui s’est fait à l’Université de Montréal et à l’Université d’Ottawa. Également, il est possible de mettre un terme aux visites des recruteurs, que ce soit via l’action directe ou en faisant adopter des résolutions par son association étudiante et son administration. Nous devons nous opposer tant au recrutement de cerveaux qu’au recrutement de chair à canon.

BÂTIR DU SUPPORT POUR UNE CAMPAGNE
Les enseignants : ceux qui sont en faveur de la démilitarisation de leur université représentent une ressource importante pour repérer les recherches militaires et les contrer. Ils peuvent avoir une connaissance des campagnes similaires qui se sont déroulées dans le passé, ou encore être familiers avec les politiques et procédures encadrant la recherche et la transparence à l’université.

Les étudiants de sciences et génie : puisque les recherches militaires se déroulent souvent au sein des facultés de sciences et de génie, le fait que des étudiants de ces domaines prennent ouvertement position contre la militarisation de la recherche peut avoir un impact. En plus, leurs connaissances techniques peuvent s’avérer utiles pour déterminer quelles sont les applications militaires potentielles d’un projet de recherche. Une approche efficace pour entamer la discussion sur la militarisation avec des étudiants de génie est via le groupe Ingénieurs sans frontières, dont des sections locales sont présentes dans presque toutes les universités. Ingénieurs sans frontières possède des revendications progressistes qui se concentrent principalement autour du développement international, mais qui sont également liées aux enjeux de paix.

Les associations étudiantes : faire adopter une proposition antimilitariste par l’assemblée générale ou via un référendum de votre association est un bon moyen de soulever le débat sur le campus. Les associations étudiantes ont également les ressources et l’expertise pour s’impliquer dans l’aspect administratif de l’université et savent comment agir auprès de la direction pour obtenir des gains.