La crise en Libye, voilà un autre cas où la « Responsabilité de protéger » les populations civiles est invoquée pour justifier une intervention militaire. Encore une fois, c’est « pour protéger » que des opérations militaires, des Nations-Unies cette fois, sont menées.
Une lutte non-violente émerge pratiquement toujours d’un sentiment d’indignation précipitée par des événements dramatiques. Le peuple Tunisien, et surtout ses jeunes ont été frappés par le geste dramatique d’auto-immolation du jeune de Sidi-Bouzid. La jeunesse tunisienne s’est immédiatement identifiée au geste désespéré de ce marchand ambulant éduqué.
Le Liban repose sur un fragile équilibre intercommunautaire qui a donné lieu, de 1975 à 1990, à une guerre dont les enjeux sont à la fois libanais, régionaux et internationaux.
Le 14 février 2005, la mort tragique du Premier ministre Rafic Hariri suscite un mouvement de libération populaire non armé qui compte renverser le gouvernement pro-syrien par les urnes. Il reçoit l'appui des USA et de la France qui insistent pour une application rapide de la résolution 1559 des Nations-Unies exigeant le retrait des troupes syriennes.
La brève chronologie en trois actes que nous présentons permet de saisir au jour le jour la force de cette lutte populaire inspirée par la conviction que le pays est mûr pour le changement et peut avancer vers un nouveau destin. Le Liban, selon toute vraisemblance est en train d'écrire une nouvelle et inspirante page de l'histoire du Moyen-Orient. C'est le « printemps libanais ».
Effectivement, face au défi du peuple, le gouvernement d'Omar Karamé démissionne le 28 février: « La Place des Martyrs fait tomber le gouvernement, titre un grand journal, mais cette victoire … est le début d'une sortie de crise et non la fin de la crise. »
Un attentat à la voiture piégée dans la banlieue chrétienne de Beyrouth à Jdeideh vient réveiller la peur des vieux démons et le risque de déstabilisation. Cette fois les doutes ne semblent plus permis, une organisation de l'ombre cherche bien à semer la terreur en perpétrant des attentats destinés à intimider les partisans du Liban libre de toute présence étrangère.