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Campagne internationale d’action non-violente

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Sur les affiches de RSF, les anneaux olympiques se transforment en menottes. (Photo: Keystone)
Sur les affiches de RSF, les anneaux olympiques se transforment en menottes. (Photo: Keystone)

Depuis sa fondation, Reporters sans frontières (RSF) travaille à améliorer la liberté de presse et l’accès à l’information dans les pays fermés à  ces enjeux. Cette année, la campagne pour le boycott des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques n’aura été que le point culminant de cet engagement.

Il est intéressant de voir comment, tout au long de cette campagne, l’objectif stratégique a évolué. Ce qui a commencé comme une campagne pour le libre accès des médias internationaux à la Chine s’est transformé d’abord en opposition à la candidature du pays – considéré comme un des plus dangereux prédateurs de la liberté de presse sur la planète – à l’organisation des jeux olympiques, puis en boycott des cérémonies d’ouverture par les dignitaires. Les communications avec les autorités chinoises et le Comité international olympique se sont cependant poursuivies.

La campagne orchestrée par la coordination internationale en France est clairement de nature non-violente. Ce choix semblait une évidence puisque l’enjeu central était de gagner la sympathie de l’opinion publique mondiale. L’action à long terme et soutenue de RSF, les alliances établies avec des organismes partenaires comme Amnistie internationale, les campagnes pour les droits de la personne en Chine ainsi que la collaboration avec les organismes de solidarité au peuple tibétain ont créé un momentum qui a atteint son paroxysme au cours des derniers mois.

La banderole déployée par des militants de Reporters sans frontières sur la tour Eiffel, le 7 avril 2008. (Photo: TF1/LCI)
La banderole déployée par des militants de Reporters sans frontières sur la tour Eiffel, le 7 avril 2008. (Photo: TF1/LCI)

Par son expertise et ses contacts privilégiés, RSF a su créer l’atmosphère nécessaire à la mondialisation de sa campagne. L’arrivée de la flamme à Olympique, l’annonce des évènements préparatoires aux Jeux Olympiques de Beijing, l’intensification de la répression au Tibet combinées à l’implication du Dalaï Lama sont autant de facteurs qui y ont contribué. Les moyens d’action utilisés au cours de la campagne se sont diversifiés lors des défilés de la flamme dans les grandes capitales mondiales.

Aux bannières géantes se sont ajoutées les actions d’interposition et de désobéissance civile, les pressions sur les entreprises commanditaires (notamment Adidas et Coca Cola), les lettres et pétitions demandant l’engagement de dignitaires à ne pas se présenter aux cérémonies  d’ouverture. La pression fut assez efficace puisqu’il y a un an, il était impossible de penser dialoguer sur ces questions avec la Chine, alors que maintenant, il y a des interlocuteurs qui tentent de trouver des voies de compromis.

RSF a démontré avec éloquence l’impact d’une campagne d’action internationale bien orchestrée. L’organisme ne se fait cependant pas  d’illusions quant aux gains qu’il faut attendre à court et moyen terme : C’est par un souhait modeste qu’un de ses représentants à Montréal nous a parlé à ce sujet : «Si au moins, nous arrivons à attirer l’attention mondiale sur nos collègues chinois qui croupissent dans des cachots et aider à accélérer leur libération…».