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Édition printemps 2025

Par 

Broligarchie[1] américaine et extrême droite

Par Jacques Benoit, GMob (Tiré de « Le monde a changé »)

L’élection de Donald Trump le 5 novembre dernier à la présidence des États-Unis n’a pas tardé à susciter des craintes à propos de son programme, qui serait basé sur le Projet 2025, un document ultraconservateur (extrême droite) de 900 pages, même si Trump a tenté de s’en dissocier en campagne électorale. Plusieurs ont répété qu’il fallait faire confiance aux contrepouvoirs existants aux États-Unis, qui l’empêcheraient de faire n’importe quoi. La réalité semble bien différente.

La gouvernance Trump

Nous pouvons résumer les institutions du pouvoir américain à trois branches principales : le pouvoir exécutif (Maison-Blanche), le pouvoir législatif (le Congrès comprenant le Sénat avec 100 membres, et la Chambre des représentants avec ses 435 membres, tous élus), et le pouvoir judiciaire, dont la Cour suprême. Chacune de ces branches peut faire contrepoids à une autre. Mais Trump, on le voit déjà, remet en question cette structure pour accaparer tous les pouvoirs en opérant rapidement suivant quatre grands axes qui lui sont caractéristiques: décrets, nominations, mensonges et menaces.

Cependant, ce sont les déclarations du vice-président J.D. Vance en Europe invoquant la « démocratie » pour valoriser l’extrême droite dans plusieurs pays qui en ont questionné plusieurs : pourquoi fait-il cela ? Sachant que le cabinet Trump vaut 460 milliards $ (alors que celui de Joe Biden valait 118 millions $), on comprend mieux, comme le dit Bernie Sanders, que les oligarques qui le dirigent veulent ce qu’ils considèrent comme « leur appartenant de droit : plus de pouvoir, plus de contrôle, plus de richesse. Et ils ne veulent pas que les gens ordinaires et la démocratie se mettent en travers de leur chemin. » Et pour cela, quoi de mieux que l’extrême droite pour soutenir l’administration Trump et créer le chaos, aggraver les inégalités et les divisions, nourrir la haine, et augmenter la violence petite et grande, aux États-Unis, mais aussi partout dans le monde, y compris chez nous.

Comme si ça ne suffisait pas, cette nouvelle réalité n’a pas fait disparaître toutes les crises climatiques, environnementales et de la biodiversité de la surface terrestre, mais elle va les aggraver radicalement. Le péril n’est pas pour l’économie, il est pour la survie de l’humanité !

Alors que faire ? Quatre premières pistes d’action semblent se dégager pour nous et partout :

  1. Contrer la désinformation : se tenir informé ; vérifier la fiabilité de la (des) source(s), avoir plus d’une source, diffuser cette information ; chercher et rapporter les faits[2], se baser sur la science, sur la réalité, sur le terrain; une population mal informée ou désinformée est une population manipulée à coup sûr !
  2. Contrer l’incivilité : ne pas nourrir la haine ; être respectueux, poli; prendre soin les un.e.s des autres, cela commence là, même si ça va user de plus en plus notre patience.
  3. Contrer l’isolement et l’individualisme: promouvoir la solidarité, l’entraide, le collectif, les rapports sociaux par l’entremise de multiples activités, collaborations, fêtes, etc. ; moins de biens, mais plus de liens humains;
  4. Renforcer nos institutions publiques : Il faut renforcer nos institutions publiques, en les démocratisant et en les décentralisantpour être capable de répondre aux besoins et réalités du terrain, dans une optique de robustesse, c’est-à-dire renforcer leur capacité à se maintenir stables (à court terme) et viables (à long terme) malgré les fluctuations qui viennent. La redondance contribue à protéger la robustesse dans une perspective à long terme. Il ne faut pas viser la performance, sauf pour les situations et services d’urgence. L’État est le seul qui a les capacités et les moyens d’agir par le biais des institutions publiques. C’est pourquoi la privatisation des services liés à ses missions doit être exclue. Nos institutions publiques, ce sont aussi nos institutions sociales : le mouvement communautaire, les syndicats, les groupes de la société civile.

Et par-dessus tout : gardons courage, ensemble!…

Parce qu’à partir de maintenant, la seule chose dont nous pouvons être sûrs : nous ne reverrons plus jamais le monde que nous avons connu de notre vivant.


[1] Contraction de « Bros», diminutif du mot anglais «brothers» («frères») et oligarchie, groupe restreint de personnes richissimes détenant le pouvoir.

[2] « Un fait est une information sans émotion. Une opinion est une information façonnée par l’expérience. L’ignorance est une opinion sans connaissance. Et la stupidité est une opinion qui rejette les faits. » (Tiré d’un post sur Facebook)

Collaboration — de la théorie vers la pratique : retour sur l’événement de clôture de la 10e édition des Journées de la paix

Par Anna Krol, Directrice générale et directrice du champ d’action diversité et inclusion du Réseau pour la paix et l’harmonie sociale.

En 2024, le Réseau pour la paix et l’harmonie sociale a organisé, pour la première fois, un événement clôturant les Journées de la paix. Ce dernier était composé de trois parties : panel de discussion, remise des tout premiers prix Bâtisseuse et Bâtisseur de paix et réseautage. Pour encourager les échanges et faciliter les nouvelles rencontres, des activités de réseautage étaient animées par l’équipe du Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, partenaire de l’événement.

À l’occasion de la 10 e édition des Journées de la paix, il était important pour le Réseau de parler de collaboration : des conditions de sa réussite et de comment contourner ou résoudre les obstacles. La collaboration est pour moi une stratégie et une méthode de travail. Elle permet de conjuguer plusieurs savoir-faire, perspectives et expériences en vue de la réalisation d’une tâche commune. Si cela peut sembler simple, dans les faits, ce n’est pas toujours facile à exécuter. En effet, la collaboration et sa mise en place sont complexes et exigeantes et les difficultés rencontrées peuvent être source de frustration L’événement du 2 octobre a été l’occasion de réfléchir ensemble, avec plus 80 partenaires des Journées de la paix, à la question et d’échanger sur les bonnes pratiques. La période de questions-réponses avec le public est venue enrichir cette réflexion collective.

LA DÉFENSE CIVILE NON-VIOLENTE

« La DCNV est une politique de défense de notre société civile contre une agression militaire, combinant de manière planifiée et préparée des actions collectives de non-collaboration et de confrontation avec l’adversaire, en sorte que celui-ci soit mis dans l’incapacité d’atteindre ses objectifs et que, tout particulièrement, il ne puisse pas établir le régime politique qu’il voudrait imposer à la population. » Christian Mellon, Jean-Marie Muller et Jacques Sémelin, La dissuasion civile, Paris,Éd. FEDN, 1985, p. 35.

Dans son dernier numéro, la revue Alternatives non-violente a publié un panel sous forme de texte. Dans le lien ci-bas, vous pourrez lire les opinions des différents panélistes aux questions suivantes: Que voulez-vous défendre ? Un territoire, un mode de vie, la démocratie ? Pour vous, une Défense civile non-violente (DCNV) est-elle un complément à la défense militaire ? En quoi la DCNV peut-elle être dissuasive face aux menaces que vous identifiez ? Aujourd’hui, quels sont les facteurs susceptibles de favoriser la mise en place d’une DCNV ou alors de l’empêcher ? La DCNV apporte-elle une réponse nouvelle et pertinente sur le rôle des civils dans la défense ? La France est membre de l’OTAN. Cette situation est-elle compatible avec une DCNV en France et en Europe ?

https://www.alternatives-non-violentes.org/Revue/Numeros/213_La_Defense_civile_non-ViolenteNOUVELLES

LES PRINCIPES DE NON-AGRESSION DE L’OTAN

Par Claire Adamson

Nous découvrons une fois de plus que la guerre ne fonctionne pas. Pour respecter l’engagement du Canada de consacrer 2 % de son budget à la résolution des problèmes internationaux, donnons l’exemple en réorientant nos dépenses vers des sommets, des conférences, des élections responsables et des consultations, et non vers des dépenses supplémentaires en armements militaires. Cela créera des emplois indispensables et un monde plus sûr.

L’article 1 du Traité de l’Atlantique Nord stipule :

Les Parties s’engagent, comme le prévoit la Charte des Nations Unies, à régler tout différend international dans lequel elles pourraient être impliquées par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix, la sécurité et la justice internationales ne soient pas mises en danger, et à s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force d’une manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

L’engagement d’investissement dans la défense, soit 2 % du produit national brut (PIB), a été renouvelé en 2023. Les dépenses de défense sont définies par l’OTAN comme les paiements effectués par un gouvernement national (à l’exclusion des autorités régionales, locales et municipales) spécifiquement pour répondre aux besoins de ses forces armées, à celles des Alliés ou à celles de l’Alliance. Aux fins de cette définition, les besoins de l’Alliance sont considérés comme constitués du financement commun de l’OTAN et des fonds d’affectation spéciale gérés par l’OTAN. Les États membres et les partenaires de l’OTAN créent des fonds d’affectation spéciale pour fournir des ressources afin d’aider les pays partenaires à mettre en œuvre des projets concrets dans les domaines de la démilitarisation, de la transformation de la défense ou du renforcement des capacités. Tout pays partenaire ayant un programme individuel de partenariat et de coopération avec l’OTAN peut demander une assistance. Un fonds d’affectation spéciale spécifique peut alors être créé pour permettre à d’autres pays d’apporter un soutien financier sur une base volontaire ou d’apporter des contributions en nature, telles que des équipements ou de l’expertise.

DE LA DICTATURE À LA DÉMOCRATIE

par Gene Sharp

Une lecture afin de connaitre et réduire la peur et redonner le pouvoir d’action à la population. Ce livret donne des pistes de solution par et pour les civils lorsque l’on veut instaurer une démocratie à la place d’une dictature. Ainsi, pas à pas, il explique la façon de se rassembler, de s’entraider et de lutter ensemble pour les droits fondamentaux.

https://www.nonviolent-conflict.org/wp-content/uploads/2016/03/FDTD_French3.pdf

Il vulgarise les recherches scientifiques qu’il a faites sur larésistance aux dictatures en collaboration avec Harvard etplusieurs scientifiques internationaux.

RADICALISME ET ACTIONS DÉRANGEANTES