Passer à l’action dans plus de 400 municipalités!
Il y a quelques mois, un collectif québécois s’est réuni pour proposer aux citoyenNEs et aux responsables politiques une Déclaration d’Urgence climatique (DUC).
La DUC a vu le jour à la veille des élections provinciales de l’automne dernier. Ce qui a permis de la déposer aux sièges de tous les partis. Elle a surtout été déposée dans plus de 400 municipalités. Elle est à ce jour endossée par plus de 310 d’entre elles qui regroupent près de 6 millions de citoyenNEs rejointEs.
Le projet de déclaration a été porté par de multiples comités citoyens sur l’étendue du territoire québécois, certains associés aux regroupements militants existants, soit le Front commun pour une transition énergétique, le Regroupement Vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), les réseaux de groupes écologistes et autres. L’initiative a été menée à terme grâce à la collaboration de militants impliqués qui se sont joints pour former un comité citoyen de crise climatique, des membres du Centre de ressources sur la non-violence (CRNV), de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), un représentant de Baliverna Productions et un membre de la coalition Solidarité Santé.
Chantiers d’Urgence climatique
Pour les auteurs de la DUC, le plus sérieux du travail de terrain doit maintenant commencer. Ils viennent de lancer ce qu’ils appellent « Chantiers de la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique » (C-DUC). Les chantiers sont les domaines concrets dans lesquels des actions immédiates doivent être menées. Ils sont définis en fonction des objectifs clairement identifiés : la réduction et la transition d’une part et la résilience d’autre part. Les populations sont encouragées à agir selon ces principes en fonction de ce qui est pertinent dans leur milieu. Quant aux éluEs, les chantiers décrivent les mesures concrètes que les citoyenNEs leur exigent : « augmenter les cibles de réduction de GES et réduire les délais pour les atteindre, c’est-à-dire [de] 50 % d’ici 2030 et [un seuil] carboneutre pour 2040 ». Les chantiers sont des lieux d’incitation à modifier nos habitudes de consommation et à prendre un virage écologique majeur.
Ils sont également des cadres d’actions dont le collectif exige la mise en marche pour que la société soit la plus préparée à protéger tous les citoyens et citoyennes de toutes les régions aux effets qui peuvent être létaux suite aux nombreux changements en cours. C’est en quelque sorte un appel à agir urgemment selon une norme de pratique qu’adopte déjà l’Institut canadien des urbanistes (ICU) en considérant comme enjeux fondamentaux l’atténuation et l’adaptation.
Près de 150 000 étudiants et étudiantes étaient en grève aujourd’hui au Québec dans le cadre du mnouvement mondial « En grève le 15 mars pour le climat.
La jeunesse étudiante déjà dans une campagne de mobilisation
Le collectif « La Planète s’invite à l’Université » est un des exemples de points de départ pour un mouvement global à mettre en marche. Le collectif a mobilisé les ÉtudiantEs du Québec pour répondre à l’«appel mondial à une grève étudiante » du 15 mars et à celui du mouvement Earth Strike qui appelle à une grève climatique mondiale le 27 septembre prochain.
Les membres du collectif sont prêts à agir ; ils en évoquent plusieurs raisons qui témoignent autant de leur angoisse face à la situation que de leur détermination à cibler ceux et celles qui ont la responsabilité première d’agir :
– « Parce qu’il est grand temps que l’on prenne les choses en main» ;
-« Nous, les jeunes, avons tout à perdre» ;
-« La grève est pertinente puisque c’est uniquement en établissant un rapport de force suffisant que le gouvernement et les établissements scolaires nous écouteront. Les grèves dérangent : elles ne peuvent pas être ignorées ».
Le collectif La planète s’invite à l’Université lance l’appel aux étudiantEs et aux élèves de toutes les écoles secondaires, cégeps et universités de manière à élargir le mouvement de mobilisation sur le climat au Québec et à favoriser la collaboration et l’action collective.
Pour le collectif, «le mouvement lancé aujourd’hui s’inscrit dans un contexte international, où dans plusieurs pays (notamment l’Australie, la Suède, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas), des jeunes ont décidé de ne pas se résigner. Mais au-delà, La planète s’invite à l’Université tient à accentuer et à étendre la présence étudiante au cœur d’un mouvement social déjà présent au Québec, incarné par La planète s’invite au Parlement ».
Les recommandations qui constituent les exigences des jeunes consistent à demander :
« 1. Aux gouvernements d’établir un programme d’éducation à l’écologie et de sensibilisation à la crise climatique, en partenariat avec des jeunes citoyens et citoyennes ;
2. Aux gouvernements d’adopter une loi climatique forçant l’atteinte des cibles recommandées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius. Le GIEC demande que la réduction des émissions mondiales de CO2 soit de 50% d’ici 2030, que les émissions nettes de CO2 soient de zéro en 2050, et demande également une réduction de près de 50% des émissions de méthane d’ici 2050;
3. Aux institutions d’enseignement une plus grande transparence concernant leurs investissements, le retrait des investissements dans les énergies fossiles et la tenue d’un bilan carbone institutionnel afin de pouvoir cibler les plus grandes sources d’émission de GES en vue de les réduire ».
Pour approfondir, le texte de la Déclaration d’Urgence Climatique:
Un texte qui résume le déploiement de la Campagne à laquelle le CRNV a participé.
https://www.pressegauche.org/CLIMAT-Dorenavant-un-enjeu-de-SECURITE-NATIONALE-et-DE-SECURITE-GLOBALE
