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Commission spéciale d’examen des événements du printemps 2012

Par 

Écrit par CRNV

L’avis du Centre de ressources sur la non-violence

Ce bref document présente la synthèse de quelques documents d’analyses et de recommandations soumis par nos membres dans le but de concourir au succès de la Commission spéciale d’examen des événements du printemps 2012.

Nous avons tenté de répondre aux questions :

Printemps érable, 20 février 2012. (Photo: inconnu)
Printemps érable, 20 février 2012. (Photo: inconnu)

Pourquoi le Centre de ressources sur la non-violence (CRNV) soutient la tenue de cette commission?
La confrontation et l’escalade violente, qui ont fini par occuper une place importante dans les manifestations, peuvent-elles s’expliquer en partant de faits et gestes qui auraient pu être prévenus?
Quelles leçons concernant les actions de désobéissance civile méritent d’être retenues suite aux événements du printemps 2012 ?
Quelles recommandations faudrait-il faire au Ministère de le Sécurité publique?

Pour la Commission…

L’examen des événements du printemps 2012 par la Commission Ménard est un exercice essentiel. Le fait que certaines instances actives pendant la crise ne désirent pas y participer aujourd’hui ne réduit en rien son importance. En fait, tout au long des événements, leurs porte-parole ont laissé filtrer d’importants points de vue dont il faudra tenir compte si l’on veut bien faire évoluer les débats sur de nouveaux enjeux de notre démocratie.

De plus, de nombreuses personnes et organisations citoyennes ont participé aux événements du printemps 2012 et ont été affectées de diverses manières par la crise. Elles n’ont jamais eu leur mot à dire durant les événements et la Commission Ménard devrait en premier lieu leur permettre d’avoir voix au chapitre, leur permettre de contribuer à la réflexion en l’ouvrant à de nouvelles perspectives.

Le déséquilibre social au cœur de la grogne

Grève étudiante québécoise, 2012.
Grève étudiante québécoise, 2012.

Les circonstances qui ont suscité les manifestations et les actions de perturbation qui se sont déroulées au Québec au printemps 2012 ne sont pas trop difficiles à saisir. Notre société traverse une période de véritable scission sociale entre les générations, entre ceux qui prennent leur retraite dorée et la jeunesse qui tente de s’y tailler une place tout en faisant face à un milieu cloisonné, organisé sur des bases corporatistes et rongé par une forme de népotisme subtil et une corruption basée sur une profonde confusion entre le bien public et le bien privé.

Un nombre croissant de jeunes et de moins jeunes, parmi eux des citoyens qui, de par leur origine sociale, leur milieu de vie ou leur provenance géographique, n’ont pas « les contacts », se sentent exclus.

De plus, les instances politiques, dont le mandat est d’assurer l’équilibre social, se retrouvent continuellement en situation de «rationalisation». Elles ont de moins en moins de leviers pour corriger les iniquités d’un système économique porté à approfondir les clivages sociaux.

Bref, le conflit étudiant, tout comme le mouvement Occupy qui l’a précédé, et le mouvement Idle No More qui les a suivis ne sont que les premiers symptômes d’un mal-être dont souffrent nos sociétés de plus en plus étanches aux besoins et aux aspirations des nouvelles générations.

Manifestation Étudiante, 22 mars 2012. (Photo: inconnu)
Manifestation Étudiante, 22 mars 2012. (Photo: inconnu)

Pour identifier les facteurs qui ont contribué à la détérioration du climat social et évaluer les impacts des événements du printemps 2012 sur la population, il faut immédiatement faire un parallèle avec les nombreuses crises sociales et les régimes d’austérité qui sont imposés aux populations d’Europe et du monde arabe. Nous sommes face aux mêmes pré-conditions et à des dynamiques sociales très similaires : précarité croissante des conditions sociales de la jeunesse mesurée par des taux de chômage ahurissants, régimes de contraintes imposés aux États par les instances financières, influence abusive des possédants sur la condition de vie générale des populations et le pouvoir considérablement diminué des instances publiques d’agir sur les leviers économiques. Le défi est immense et au Québec, nous n’en sommes qu’aux tout premiers remous.

Québec 2001, le point tournant
Le Sommet des Amériques à Québec en avril 2001 et les attentats du 11 septembre 2001 ont marqué profondément les politiques internationales ainsi que les dynamiques de lutte sociales au Québec.

Tout au long des années 90, les organismes québécois de défense des droits sociaux et militant pour un juste équilibre social se sont sensibilisés, mobilisés et opposés aux Accords multilatéraux sur les investissements (Opération SALAMI). Cette opposition s’est manifestée par de nombreuses campagnes citoyennes d’action publiques et de désobéissance civile non-violentes et donna lieu à plusieurs confrontations avec les autorités policières, qui se déroulèrent dans un climat qui était tout ce qu’il y a de plus civilisé. De part et d’autre, une retenue était de mise. Les manifestations non-violentes menaient parfois à des arrestations et à des procès qui se transformaient en forums pour sensibiliser et faire avancer des enjeux importants. Les policiers portaient des attirails de protection, mais utilisaient très peu d’engins servant à intimider et contrôler les manifestants. On ne voyait pratiquement pas d’actions citoyennes et de contrôle policier tourner à la confrontation ou déraper vers des situations de violence et d’agressions armées.

Sommet des Amériques 2001: police larguant des bombes lacrymogènes aux manifestants. (Photo: CC)
Sommet des Amériques 2001: police larguant des bombes lacrymogènes aux manifestants. (Photo: CC)

L’année 2001 a été un moment-charnière où la dynamique des pouvoirs sociaux et politiques au Québec s’est profondément transformée. En préparation du «Sommet des Amériques» de Québec, le gouvernement fédéral a investi plus d’un milliard de dollars en mesures de sécurité et en équipement de contrôle des foules pour faire face à des manifestations du type de celles vues à Seattle deux années auparavant.

Les mouvements anticapitalistes étaient effectivement de plus en plus présents sur la scène internationale et utilisaient les forums internationaux comme levier pour stimuler la révolte citoyenne face aux grands enjeux financiers et aux injustices économiques. Les confrontations entre les anarchistes altermondialistes et les forces policières suivaient inéluctablement les grands forums économiques et politiques mondiaux.

En fait, les tactiques de lutte militantes de type Black-Block étaient bien connues et utilisées par certaines factions anarchistes et communistes libertaires européennes, en Allemagne et en Angleterre depuis le début des années 90. La tenue d’un Sommet mondial de dirigeants, de gens d’affaires et de figures éminentes du système financier à Québec pour discuter derrière des portes closes de l’avenir économique de la planète a eu son effet. Cet événement mondial a aussi importé des méthodes de lutte sociale et politique, ainsi que des militants qui y étaient associés et qui ont appliqué leur stratégie de confrontation. C’était une situation de « jamais vu » au Québec.

Malgré l’imposante structure de sécurité, le sommet de Québec de 2001 a ainsi tourné à la foire d’empoigne entre les militants radicaux tous azimuts et les forces de l’ordre. La ville de Québec fut transformée en un véritable siège anti citoyen où les forces de l’ordre firent un usage massif de l’arsenal d’équipement de contrôle des foules. Cet événement fut un tournant des dynamiques de lutte sociale au Québec et est devenu un véritable symbole pour certains militants plus radicaux, illustrant le gouffre entre les citoyens et l’État.

Les mouvements politiques marginaux et idéologiquement ancrés dans des visées révolutionnaires, ont vu dans ces événements, une opportunité de redynamiser leur militance. Dorénavant, l’État québécois avait démontré qu’il était prêt à tout pour protéger les puissants de ce monde contre le citoyen indigné. Les forces policières, la main armée de l’État, pourraient utiliser sans retenue toute leur nouvelle puissance répressive contre les citoyens revendicateurs.

Les efforts de certains groupes citoyens pour mettre en place des actions de désobéissance civile non-violente furent futiles face aux arsenaux des gendarmes (grenades lacrymogènes et assourdissantes) cavaliers, matraques à vélocité, etc. C’est à ce moment qu’au Québec le clivage entre les organismes de revendications pour de meilleures conditions économiques citoyennes et les détenteurs du pouvoir politique et économique s’est véritablement polarisé. Sur le terrain, un écart de force s’est révélé entre les mouvements sociaux et les forces policières et l’espace pour l’expression démocratique a semblé disparaître. Le discours des organismes prônant le recours à des moyens non-violents de lutte sociale, a été perçu comme moins révolutionnaire et plus réformateur, ce qui a contribué à les marginaliser. Nous avons vécu un débalancement important, même dramatique dans les dynamiques de lutte et de pouvoir social et politique au Québec.

Le citoyen «terroriste»
Les événements du 11 septembre 2001, sont venus par la suite consolider cette polarisation entre la menace que pouvait constituer certains citoyens, « terroristes potentiels », et la nécessité de protéger les structures de l’État. Les nouveaux paradigmes de la sécurité ont transformé tout citoyen politiquement actif en terroriste potentiel et toute perception de menace en nécessité d’acquérir des équipements de sécurité par les instances de la Sécurité publique. Ce sont des milliards qui ont été investis en équipements pour protéger l’État (via les forces militaires, policières, côtières, les services de sécurité privés, les services frontaliers…) contre des citoyens pouvant à un moment ou à un autre, selon cette vision, «choisir la terreur». Nous sommes donc entrés dans une spirale, une escalade des perceptions de menaces entre certains groupes militants et les forces policières de l’État. L’ère du citoyen militant d’emblée suspect était dorénavant une incontournable réalité pour les instances de sécurité.

C’est dans ce contexte qu’on doit regarder les interventions du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP), organisées par les groupes anticapitalistes et qui ont entraîné de nombreuses arrestations , et celles de la Convergence des luttes anticapitalistes (la CLAC) regroupant plusieurs groupes militants radicaux d’allégeance anarchiste, communiste et autres. Plusieurs de ces groupes militants ont adopté une approche des luttes sociales dite ouverte à la «diversité des tactiques ». Dans une philosophie de révolution sociale, face à un système politique omnipotent et armé spécialement pour faire face aux citoyens, les militants devaient mettre à contribution tous les moyens à leur disposition pour déstabiliser les instances étatiques vues comme faisant partie d’un système politique d’oppression sociale.

Photo Archives Le Devoir Jacques Nadeau, 2012.
Photo Archives Le Devoir, Jacques Nadeau, Printemps 2012.

On refuse donc de se contraindre à des tactiques de lutte exclusivement non-violentes, et on ouvre la porte à la défense active des manifestants, à la riposte et aux agressions policières. Une perspective de « légitime défense » du militant agressé s’est ainsi affirmée. La grande diffusion d’images facilitée par les médias sociaux a tendance à gonfler cette perspective du policier qui ne cherche qu’à en découdre avec les citoyens. Tout acte de brutalité devient une preuve de la nécessité d’une révolution, qu’il provienne de Pékin ou de Victoriaville.

Depuis le tournant des années 2001, des organismes se sont activement appliqués à promouvoir la « diversité des tactiques » au sein des organisations étudiantes québécoises. Plusieurs organisations étudiantes ont même enchâssé dans leur mode d’action politique cette notion de respect de la « diversité des tactiques » comme référence de base dans l’évaluation des moyens de lutte à mettre en place pour atteindre leurs fins. Sans que la majorité des étudiants ne s’en rendent compte, cette diversité des tactiques adoptée par un bon nombre d’associations membres de l’ASSE était, en fait, un frein à toute condamnation du recours à des moyens de lutte violents par des factions souvent marginales. Cette stratégie subtile de manipulation des assemblées étudiantes a causé bien des maux de tête aux «leaders» étudiantEs lors de la crise.

Ces factions plus radicales, politisées, révolutionnaires et fortement anticapitalistes ont été très actives dans les universités anglophones, exposées depuis longtemps aux visions de factions révolutionnaires anarchistes anglaises et allemandes. Au Québec, cette vision de la confrontation politique à caractère parfois violent de type Black Block, n’était pas véritablement présente avant le Sommet des Amériques en 2001. Les mouvements sociaux ont depuis longtemps fonctionné en s’accommodant des dynamiques de pouvoir traditionnelles que constituaient les manifestations théâtrales et les mobilisations de masse. Les organisations réceptives à ces formes de lutte citoyennes plus virulentes et réfractaires à l’autorité policière se sont développées au cours de cette dernière décennie.

Escalade des moyens violents

Balles de plastique tirées par les policiers, Victoriaville, 2012. (Photo: inconnu)
Balles de plastique tirées par les policiers, Victoriaville, 2012. (Photo: inconnu)

Au cours des douze dernières années, les forces de police québécoises ont graduellement pris une tournure radicale de répression, déployant un imposant volume de méthodes et d’équipements visant à contrôler les mouvements de foule. Parallèlement, certains organismes citoyens militants se sont progressivement tournés vers des méthodes de lutte sociale ouvertes à la confrontation violente. Du côté policier, on voit maintenant un recours courant aux balles de plastique, en même temps que sont envisagés les recours à des véhicules blindés, des canons à eau et des armes à ultrasons; des équipements qui ne feront que renforcer la perception de plus en plus répandue d’une attrition du droit d’expression et de regroupement des citoyens.

1er mai anticapitaliste, Montréal, 2012. (Photo: Anaïs Chénel-Trudelle)
1er mai anticapitaliste, Montréal, 2012. (Photo: Anaïs Chénel-Trudelle)

Du côté des organisations citoyennes, on constate dans toutes les manifestations la présence, et ce n’était pas toujours le cas dans le passé, de personnes masquées. De plus en plus de personnes se présentent équipés de matériel qu’ils perçoivent comme protecteur ou d’auto-défense, et utilisent des moyens de diversion pour commettre des actes de provocation ou de contre-provocation des agents policiers. On voit s’installer des dynamiques de guérilla urbaine dans plusieurs manifestations, la seule façon pour certains de marquer une opposition significative. L’intimidation policière cherche à se justifier par les actions des factions radicales, les factions radicales justifient leurs actes de perturbation par les bavures policières. Les médias sociaux ajoutent à cette inflation des perceptions.

Dès lors, une question s’impose
Suite à l’escalade vers la violence des moyens de lutte et de répression qui s’est installée au Québec, est-il possible de renverser la vapeur et d’en arriver à une désescalade de ces moyens? Il est question ici de remettre l’accent, tant pour les organisations citoyennes que policières, sur le recours à des moyens non-violents d’exercer le pouvoir politique. Malheureusement pour les citoyens, les forces économiques et politiques continuent de favoriser le développement disproportionné de la « capacité sécuritaire » des forces policières. Pendant ce temps, très peu d’efforts semblent mis en ce qui concerne l’éducation citoyenne à l’utilisation constructive du pouvoir politique des mouvements sociaux ou la formation des forces policières aux méthodes diverses de prévention de la violence dans les dynamiques de lutte.

4 mai 2012, Victoriaville. (Photo: Jacques Nadeau)
4 mai 2012, Victoriaville. (Photo: Jacques Nadeau)

Il nous semble ici nécessaire de repenser le « droit à l’expression », de mieux faire comprendre la notion de désobéissance civile, qui par définition est « non-violente » et de convaincre les forces policières de la nécessité de restreindre et même de minimiser le recours aux équipements invasifs ou offensifs de contrôle des foules. Le défi est donc de taille. La diabolisation de la notion de désobéissance civile par les autorités politiques lors du Printemps 2012, fut une grande erreur. Cette notion est, à notre avis, le dernier rempart de la liberté d’expression citoyenne. C’est sur la désobéissance citoyenne et civique, tout comme sur diverses formes de collaborations citoyennes, que repose l’essentiel de la capacité des citoyens à s’opposer aux abus de l’État. La protection des désobéissantEs, tout comme la protection des whistle blowers ou des citoyens dénonciateurs constituent pour la démocratie moderne une responsabilité tout aussi importante que le devoir des États démocratiques de garantir des élections libres. Parmi les premières recommandations à formuler au ministre de la Sécurité publique devrait se retrouver la nécessité de mieux saisir la portée de l’action de désobéissance civile, par définition non-violente.

Donc, dans le cadre de la réalisation de son mandat, la Commission spéciale devrait plus précisément examiner :
Comment restreindre, et limiter au tout dernier recours, les techniques de contrôle des foules maintenant utilisées de manière routinière par les forces policières?
Comment désamorcer les situations qui sont propices aux agitateurs plus radicaux et à l’éclatement des actions agressives lors des manifestations politiques?
Quels sont les impacts des événements et des méthodes policières radicales sur le sentiment répandu d’injustice et d’insécurité, notamment économiques, renforcé par les événements, des militants citoyens et de la population en général?

Quel est l’impact de la « sensationalisation » des événements par les médias traditionnels? En occultant la diversité des points de vue sur l’événement, en mettant un accent exclusif sur les porte-parole et en cherchant à polariser les situations, n’exacerbent-ils pas le sentiment général d’un clivage social?

Très souvent, c’est par les médias sociaux que les citoyens ont pu s’informer sur les nuances associées aux activités de contestation.

La recherche de solution
Mais, encore plus important est le travail qui doit se faire sur les avenues de solution. Il est difficile pour des organismes citoyens d’identifier les mesures qui peuvent être mises en oeuvre pour désamorcer les tendances à la confrontation et à la violence des forces policières.

Un organisme comme le Centre de ressources sur la non-violence (CRNV) peut, par contre, jouer un rôle important dans la réflexion et le travail sur les moyens à mettre en place par les organisations citoyennes. Il préconise d’emblée un travail qui doit aller dans le sens de :

  • Mieux faire connaître l’impact positif et constructif des nombreuses actions citoyennes créatives au cours de Printemps 2012. (Voir le document : Non-violence, démocratie et désobéissance civile)
  • Évaluer dans quelle mesure peut s’améliorer la réception des revendications populaires lors de manifestations massives, souvent plus difficiles à noyauter par les factions plus radicales.
  • Comprendre l’effet des manifestations multiples et récurrentes, ainsi que celles des actions créatives sur la marginalisation des factions politiques plus virulentes.
  • Travailler à évaluer dans quelle mesure les manifestants pourraient constituer leur propre service d’ordre, en mesure de détecter et réduire les dynamiques de confrontation.
  • Voir les possibilités de mettre en place des services efficaces d’accompagnement citoyen préventif afin de documenter les actes de provocation, l’infiltration de provocateurs; d’accompagner des personnes à profils plus vulnérables à la répression (médias alternatifs, personnes de minorités et autres).
  • De nombreuses formules d’interventions citoyennes existent et fonctionnent : présence d’observateurs internationaux identifiables ou d’organismes de protection des droits de la personne, positionnement de vigies citoyennes sur des sites-clés, utilisation accrue des médias portables pour documenter les faits….
  • Il serait aussi important de mieux comprendre les mécanismes de désescalade de la confrontation qui ont été mis en oeuvre, parfois avec succès lors des événements du Printemps 2012 : dédramatisation à l’aide de mascottes, interposition par des personnes signifiantes (les professeurs notamment), mouvement des casseroles, maNufestations…et de nombreux autres moyens pouvant transformer la confrontation en festivité…
  • Démystifier la notion de désobéissance civile et réhabiliter son usage comme moyen légitime d’opposition.

Bien entendu l’analyse des façons de faire, et les constats déjà faits dans d’autres pays occidentaux ayant été aux prises avec des troubles sociaux d’envergure peuvent aider, mais la simple compréhension de notre laboratoire québécois pourrait s’avérer très utile.

Les membres du conseil d’administration du Centre de ressources sur la non-violence considèrent cette commission comme un moment unique où peut s’ouvrir un dialogue franc à propos des balises et de l’acceptabilité sociale et politique de certaines formes d’actions citoyennes, constructives et mieux adaptées aux réalités actuelles. Nous croyons aussi en l’importance de travaux de cette commission vu la nécessité d’encadrer beaucoup plus fermement le recours à des moyens répressifs et parfois même abusifs utilisés par les forces de l’ordre.