Violences passées sous silence
Les médias rapportent sans hésiter les fusillades et autres événements tragiques perpétrés en milieu scolaire. Loin des projecteurs, des milliers de drames invisibles se perpétuent en silence dans les cours d'école.
Les médias rapportent sans hésiter les fusillades et autres événements tragiques perpétrés en milieu scolaire. Loin des projecteurs, des milliers de drames invisibles se perpétuent en silence dans les cours d'école.
Les enfants et les ados sont particulièrement vulnérables à la violence, cet ennemi millénaire de l'humanité. Des chercheurs ont mesuré la corrélation entre l'exposition à la télé et le comportement violent et l’ont comparée à d’autres corrélations. Elle est plus élevée que celle entre l'exposition à la fumée secondaire et le cancer du poumon, que celle entre l'exposition au plomb et l'activité cérébrale, etc. Ces corrélations ont été répertoriées et comparées par les Dr Doug Gentile et Craig Anderson de l'Université de l'Iowa et le Dr Brad Bushman de l'Université du Michigan.
Par Nadia Nadège
Le suicide annoncé par conférence de presse de Marcel Tremblay à 78 ans
a mis en évidence notre malaise devant la mort, voire la violence. Ce
sont des sujets tabous quand il s'agit d'en parler autour de soi,
d'avouer qu'on en rencontre dans son couple ou sur son lieu de travail.
Je constate tristement comment chacun préférerait ne pas en entendre
parler? Pourtant, les journaux adorent les mettre en colonnes et en
images. « Le drame, ça vend » me disait-on lorsque j'étudiais à l'École
supérieure de journalisme à Paris.
Juin 2003, je suis au travail, planifiant la relance des activités du
Centre de ressources sur la non-violence. Nous sommes un vendredi
après-midi, un bel après-midi de printemps. Je prévois une randonnée
sur la piste cyclable dès que je suis satisfait de mon document.
Le téléphone sonne, c'est l'agence du service de garde. On
m'avise qu'elle vient de fermer définitivement la garderie en milieu
familial que fréquente ma petite fille de quatre ans. Une plainte a été
reçue et, après vérification, la Direction de la protection de la
jeunesse a mis les propriétaires sous enquête. On m'avise que ma fille
est en sécurité, que je peux la prendre dès que possible.