Diversité des tactiques en question
Le choix des moyens n’est pas neutre, il doit s'inscrire dans un plan stratégique global de résistance civile
L’auteur est membre de SalAMI
Un constat s’impose : la mondialisation orchestrée par nos élites économiques, politiques et financières mène droit au désastre humain et écologique. Les militants et militantes radicaux s’entendent sur le fait qu’une transformation profonde de la société est impérative pour la paix, la justice et la survie écologique; il faut agir directement aux racines de l’arbre de l’oppression, scier les branches du patriarcat, du capitalisme, du militarisme, plutôt que de s’attaquer aux feuilles – les symptômes. Ils reconnaissent aussi qu’il existe de nombreux moyens d’influencer la société et que la diversité des tactiques de lutte est nécessaire pour gagner des batailles. La diversité compte parmi les atouts les plus précieux du mouvement antimondialisation, qui doit sa fertilité à la pluralité des mouvements ainsi qu’à la diversité des moyens mis en œuvre. Mais cela n’exempte pas de réfléchir sur les moyens efficaces et stratégiques pour lutter contre la marchandisation du monde et servir notre visée de transformation radicale. Il est tout aussi impensable et dangereux d’affirmer qu’il existe une seule bonne stratégie que de prétendre que tous les moyens sont bons. Peut-on encore prétendre faire l’économie d’un profond débat sur la pertinence et l'impact des différents moyens de lutte?