COLLABORATION : DE LA THÉORIE VERS LA PRATIQUE
Par Amélie Beaudet
La 10e édition des Journées de la paix a eu lieu du 21 septembre au 2 octobre dernier.
Avec 96 activités organisées et 105 organismes participants, il s’agit de la plus grande édition enregistrée. La thématique « Travailler ensemble pour une société inclusive » était porteuse dans le contexte actuel où le politique fait reposer de nombreux défis sur le dos de l’immigration.
Les activités se sont terminées par un panel sur l’importance de la collaboration. Trois panélistes invités ont expliqué leur vision des choses.
Dre Anna Krol
Dre Anna Krol est directrice générale et directrice de la diversité et inclusion au sein du Réseau pour la paix et l’harmonie sociale. Pour sa part, elle définit la collaboration par “chacun fait ce qu’il peut”, la qualité étant plus importante que la quantité. Ce serait aussi l’opposé du partenariat qui impose plus de responsabilités et de formalités.
Monsieur Claude Pinard
M. Claude Pinard est président et directeur général de Centraide du Grand Montréal. Il définit la collaboration par son objectif, le bien commun. Ainsi, pour un bien commun réussi, il faut faire de la collaboration radicale. Il faut mettre des gens avec des idées différentes ensemble et les faire sortir quand un consensus est trouvé. Selon lui, les collaborations financières devraient être faites sur la base de la mission des organismes et non par rapport aux projets qu’ils créent. Par le manque de financement, la société démontre un manque de reconnaissance envers le milieu communautaire.
Madame Roukayatou I. Abdoulaye
Mme Roukayatou I. Abdoulaye se spécialise en relations interculturelles et sur les thématiques de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. Elle est responsable du dossier de l’immigration à la ville de Sherbrooke. Pour elle, la collaboration est la base de toute vie humaine; sans collaboration, il n’y a pas de vie. La collaboration citoyenne demande qu’on fasse affaire AVEC une personne. Il n’est pas question de faire des choses POUR elle.
Une organisation qui intègre des pratiques d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) peut stimuler la croissance de celle-ci. En effet, l’organisme est plus novateur, productif et résilient. Plusieurs villes et compagnies Nord-Américaines utilisent l’ÉDI, un programme qui promeut l’équité, la diversité et l’inclusion Ce qui améliore la collaboration entre les différents acteurs de la société.
Depuis quelques années, certaines villes se détournent du programme, car il serait, selon elles, incompatible avec le travail pour l’environnement. Sur ce point, les trois panélistes s’accordent pour dire que c’est faux et que nous devons travailler à ce que l’environnement et la collaboration évoluent en parallèle.
Développement économique Canada pour les régions du Québec – Canada.ca
LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE par Amélie Beaudet
La désobéissance civile devient légitime lorsque les droits humains sont en jeu et que les actions légales ne fonctionnent plus pour faire changer les choses.
Montréal
Ainsi, le 22 octobre 2024, des manifestants du collectif Antigone et Last Generation Canada ont grimpé sur la structure du pont Jacques-Cartier afin de dénoncer l’inaction des gouvernements face aux problèmes environnementaux. Ils ne sont pas les seuls.
Rouyn-Noranda
À la suite des sit-in devant les bureaux du premier ministre François Legault à Montréal, aux analyses de toxicité des échantillons de neige à Rouyn-Noranda et plusieurs rencontres avec les différents ministres du secteur, les Mères au front bloquent des trains qui arrivent à la Fonderie Horne à Rouyn Noranda. Quand on demande au gouvernement ce qu’il fait pour protéger les citoyens de la vile, la réponse se traduit par la mise en place d’une zone tampon autour de l’usine (délocalisation de 200 familles, locataires et propriétaires) et des frais pour pouvoir polluer. Alors, l’argent peut acheter le non-respect des normes? Au Québec et au Canada personne n’est au-dessus des lois… Les entreprises multimilliardaires semblent pourtant l’être.
Oka
Du côté d’Oka, les citoyens demandent depuis longtemps de contrôler les camions qui viennent déverser leurs déchets dangereux à environ 100 m en amont de la plage municipale. Ainsi, le collectif ReconciliAction Oka/Kanesatake a organisé une formation de contrôleur routier pour une vingtaine de citoyens. Ils seront ainsi en mesure de faire appliquer eux-mêmes les lois que le gouvernement n’applique pas. La question se pose qui est en faute? Les militants qui dénoncent, qui pallient un problème ou les gouvernements qui disent régler le problème, mais qui n’agissent pas.
Articles à lire sur le sujet:
Qui, ici, désobéit ? | La Presse
La désobéissance civile au service des droits humains – Ligue des droits et libertés
Des contrôles routiers citoyens pour freiner les déversements à Kanesatake | Radio-Canada
LES OBJECTEURS DE CONSCIENCE
Alexander Belik est un Russe qui refuse le service militaire et il le fait savoir haut et fort. Dès que la guerre a éclaté, il s’est réfugié en Estonie. Cet éloignement fait qu’il peut travailler à éloigner les Russes de l’armée. Il offre des séances web afin d’éduquer les Russes aux lois qui régissent l’armée. Il fournit les documents et les formulaires difficiles à recevoir autrement. Il soutient ceux qui refusent de se plier au système.
De son côté, Yurii Sheliazhenko est Ukrainien et se mobilise pour créer l’idéal d’un monde pacifique. Ainsi, lorsqu’il a reçu sa convocation, il a répondu par un poème. Il a, ainsi, pu se sous traire au service militaire en étant déclaré inapte psychologique ment. Aujourd’hui, son rôle est d’aider les hommes ukrainiens à éviter le service militaire de façon légale. Son travail est risqué, car il prodigue des conseils juridiques. « Pour lui, la solution réside dans les négociations diplomatiques et les initiatives économiques. »
Née le 8 novembre 1897, Dorothy Day à l’origine du mouvement pacifiste américain, a lutté, entre autres, pour la cause des pauvres et des femmes.
Ses écrits et son action ont profondément marqué de nombreux catholiques américains. Dès les années trente, son journal “The Catholic Worker” est l’un des magazines chrétiens les plus influents des États-Unis.
Le vaste réseau de fermes communautaires et de maisons d’hospitalité qu’elle anime se distingue par un engagement inconditionnel auprès des plus pauvres et une insistance répétée sur la responsabilité de chacun face aux injustices.
L’action de Dorothy Day pour la paix débute dès 1917 lors de la Première Guerre mondiale. Dans les années trente, elle plonge dans la controverse en condamnant énergiquement l’antisémitisme aux États-Unis. Courageuse, elle s’oppose à la Deuxième Guerre mondiale et demande plutôt d’appuyer l’action non-violente des opposants et résistants à Hitler. Son opposition à la guerre du Vietnam et à la guerre froide, appuyée par l’action non-violente et la désobéissance civile, la mène plusieurs fois en prison. Dorothy Day décède à New-York le 29 novembre 1980.
Articles à lire sur le sujet:
Russie / Ukraine: «Chaque être humain a le droit de refuser de tuer» — amnesty.ch
FAIRE CONVERGER DES INITIATIVES BIENVEILLANTES: MARCHER ET PARLER ENSEMBLE POUR FAVORISER LA NON-VIOLENCE par David Risse (Ph. D., sociologue)
Dans un esprit d’harmonisation sociale et de concertation d’organisations, d’institutions et d’organismes œuvrant au mieux vivre ensemble, une marche-discussion clôturant la Journée internationale de la non-violence s’est tenue à la Casa d’Italia le 2 octobre dernier. Proposer à des organismes du quartier veillant au mieux-être et à la participation sociale d’aîné.e.s d’ouvrir la marche afin de sensibiliser autrement à la non-violence (en invitant en amont les marcheurs-euses à adopter le pas de leur rythme de marche) et les intégrer à une table ronde citoyenne avec ces acteurs rassemblés, n’était pas la première initiative de paix du Centre de recherches et d’activités culturelles et communautaires pour les diversités. Appuyant des mouvements et partageant des outils de paix et de non-violence, de bonnes pratiques et bons coups d’initiatives bienveillantes, le Centre avait dressé un riche programme thématique, divisé en trois temps :
1) fragilisation du sentiment de sécurité urbaine, limites organisationnelles/ institutionnelles et pratiques anti-oppressives (dont les actions non-violentes);
2) racisme, violences et discriminations (éducation et promotion des droits; vivre ensemble et respect des droits des personnes en situation de vulnérabilité);
3) montée et prévention des incidents et violences à caractère haineux et postures d’accompagnement (individuel et collectif) et d’intervention (interculture le, intersectionnelle et intergénérationnelle).
Face à la complexité sociale des violences et à une certaine décomplexion de la haine dans la société et sur les réseaux sociaux, nous avons vu toute l’importance de veiller équitablement au bien-être de tous et chacun, au développement de compétences psychosociales (comme les compétences en adaptabilité sociale, en écoute de l’autre, en dialogue et en bienveillance, en empathie, au confort dans l’inconfort). Ces apprentissages individuels et collectifs peuvent être faits en participant à des initiatives comme celle-ci, qui sensibilise à la prévention de discriminations et violences et crimes haineux; à la conscientisation (et au recours) aux droits à l’égalité et à la dignité des personnes, à la traduction simplifiée de contenus légaux (pour diverses communautés); aux barrières d’accès et de recours à la justice, souvent par crainte de représailles (personnelles ou/et familiales).
En partageant des outils, bonnes pratiques et savoirs visant à contrer et réduire les préjugés, violences et discriminations toujours présentes, nous aurons aussi permis à chacun.e de rentrer avec quelque chose d’utile pour soi/autrui (renforcer le sentiment de sécurité individuel/communautaire; optimiser la paix et le ralentissement intérieurs pour un mieux-être individuel/collectif; partager des outils et pratiques utiles à la mixité et à l’harmonie sociales).
Cette table ronde citoyenne, débutant une conversation sur la société actuelle en tension, en transition sociale et écologique, aura été une opportunité démocratique et citoyenne pour le public participant : rappelant les bienfaits individuels/collectifs de l’adoption de comportements bienveillants et d’actions non violentes; soutenant l’initiative de cocréation et multiplication d’espaces sécuritaires d’expression de soi et de compréhension de l’autre; réaffirmant les bienfaits individuels/collectifs qu’il y a à travailler ensemble à une société plus inclusive (Journées de la Paix, 2024). Ce qui aura pu se faire ici simplement, en marchant et en parlant/réfléchissant en semble, donc en œuvrant ensemble.
Le studio du CRNV (Podcasts et vidéos médiatisation des luttes)
Notre studio de tournage est fin prêt. Tout fonctionne à merveille. Nous avons déjà produit quatre podcasts thématiques en lien avec les services publics et la privatisation en collaboration avec GMob. L’objectif du CRNV sera de fournir un micro aux citoyens en lutte. L’actualité nous a aiguillés vers les enjeux d’énergie ces derniers temps. Tout indique que le micro s’orientera dans les prochains mois dans le quartier Saint-Henri. Restez à l’affut!
Le projet résilience C
Comme vous le savez, le Centre a beaucoup contribué ces dernières années aux campagnes contre les projets de conduites hydrocarbures, et d’informations face à la crise climatique. La question qui se lève maintenant face à ces immenses défis de violence structure le, que fait-on maintenant que les chocs climatiques sont nombreux et se multiplient. Après avoir travaillé sur le concept d’églises refuges, nous allons nous pencher sur la question de l’organisation de la capacité de résilience communautaire.
Actif à la table de Saint-Henri
En préparation avec nos prochains travaux dans notre quartier, nous avons commencé à travailler de beaucoup plus près avec les organismes près de nos locaux. Solidarité Saint-Henri (SSH) est la table de concertation locale qui regroupe une vingtaine d’organismes communautaires et institutions du quartier, lesquels travaillent collectivement à l’amélioration des conditions de vie de la communauté de Saint-Henri.
Quoi faire face aux crises pose Yves Bellavance, directeur général de la Coalition montréalaise des Tables de quartier. « C’est un enchevêtrement de crises qui ont de plus en plus d’impacts, sur de plus en plus de personnes. Il est difficile de ne pas être affectées par toutes ces histoires humaines sous le signe de la pauvreté, d’éviction, d’itinérance, de faim, de santé mentale,” mentionne Monsieur Bellavance.
Voilà la réalité communautaire dans Saint-Henri.
Une autre année bien remplie! – Coalition montréalaise des Tables de quartier
Enquête sur la prévention primaire de la violence au Québec
Les résultats sont disponibles sur notre site internet, soit le document et les capsules vidéo. Un grand merci à Centraide et au gouvernement du Canada pour le financement de ce projet d’envergure.
Enquête sur la prévention primaire de la violence au Québec – CRNV
Modification des envois postaux
Par souci environnemental ainsi que dans le but de diminuer le temps et les frais relatifs aux envois postaux, nous changerons tranquillement l’envoi des bulletins vers l’électronique. Il est à noter que dans les prochains mois nous vous contacterons pour établir une liste d’envois par courriel. Vous pouvez également nous écrire : crnv@nonviolence.ca, nous ajouterons vos coordonnées à la liste. Il va sans dire que si vous préférez continuer à le recevoir par la poste, ceci sera toujours possible.
Site internet
Maintenant que nous avons changé d’hébergeur, nous voulons actualiser notre site internet afin qu’il soit plus accessible. Il continuera de faire peau neuve. Dans les prochains mois, c’est la section des bulletins qui sera en amélioration. Restez à l’affut!
Journées de la paix
La programmation de 12 jours était remplie d’activités passionnantes offertes par plus de 80 partenaires et proposait des expériences inspirantes et enrichissantes ainsi que des solutions concrètes en ces temps troubles. Le but est de créer une société plus juste, plus harmonieuse et plus inclusive!