Dominique Boisvert 22 août 2017 0
Que ce soit les groupes anti-racistes opposés à La Meute, les organisations contre la brutalité policière ou les étudiants du printemps érable, tous veulent convaincre la majorité de l’opinion publique de la justesse de leur cause. C’est pour cela qu’ils manifestent.
Alors, il faut le dire clairement : la violence n’est jamais acceptable. Ni contre les personnes, ni contre les biens. Car elle est toujours contre-productive et enlève toute sympathie et crédibilité à la cause qu’on prétend défendre.
C’est un vieux débat : celui du «respect de la diversité des tactiques». Les groupes (souvent anarchistes) qui acceptent (et parfois prônent) l’usage de la violence exigent des groupes non-violents qu’ils respectent leur droit à penser et agir différemment. Avec le résultat inévitable qu’un petit groupe violent attire beaucoup plus la couverture des médias qu’une grosse manifestation pacifique. Et que la cause du plus grand nombre est discréditée par l’action («respectée» ou tolérée) d’une petite minorité.
C’est pourquoi il faut toujours dire NON, clairement et fermement, à tout usage de la violence, de droite comme de gauche, de nos amis comme de nos adversaires. D’autant plus que nous ne gagnerons jamais rien par les affrontements violents : nous avons tout à perdre et rien à gagner.
Il ne s’agit pas ici d’un plaidoyer pour la vertu mais d’une simple analyse rigoureuse du combat social. Si nous voulons gagner (quoi que ce soit), nous devons mettre la majorité (bruyante ou silencieuse) de notre côté. Et la violence va toujours l’éloigner de notre cause. Toujours.
(Lettre envoyée aux journaux le 22 août 2017 suite aux manifestations et contre-manifestations tenues à Québec le 20 août et aux propos du militant Jaggi Singh justifiant le recours à la violence contre les groupes d’extrême-droite, propos tenus à l’émission Midi-Info de Radio-Canada le 21 août)