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UNE SITUATION POLITIQUE PRÉOCCUPANTE

Par 

Guatemala, l’espoir déçu.

Par Florence Ruel St-Pierre

La situation politique du Guatemala semblait prendre un nouveau tournant démocratique avec l’arrivée au pouvoir d’Oscar Berger (GANA) qui a remporté, avec 54 % des suffrages, le scrutin présidentiel du 28 décembre 2004. Le soulagement général de voir écarté de la présidence Efraín Ríos Montt (FRG) fut néanmoins assombri par une série d’évènements qui témoignent de la situation encore fragile du Guatemala.

En avril 2004, la Cour interaméricaine des droits de la personne condamnait, dans son verdict de fond, l’État guatémaltèque
pour le massacre de 268 personnes survenu le 18 juillet 1982 dans le village de Plan de Sánchez. L’année 2004 et le début de 2005 furent cependant marqués par une recrudescence de la violence, de la criminalité et de l’intimidation. Suite au verdict de Plan de Sánchez, certains témoins furent victimes de menaces de mort et les bureaux de divers organismes de lutte pour les droits de la personne subirent des vols avec effraction.

En janvier 2005, des gardes de sécurité d’une entreprise privée enlevèrent un paysan de la ferme El Corozo, dans la région de Tzampoj. Par la suite, cinq personnes ont perdu la vie lorsque le propriétaire de la ferme et des agents de la Police nationale civile eurent ouvert le feu lors d’un rassemblement. Le 11 janvier, la police guatémaltèque tua une personne et en blessa plusieurs autres en tentant de mettre fin à une protestation paysanne. Plusieurs dénonçaient le fait que la population n’a jamais eu droit à un véritable processus consultatif concernant l’implantation du nouveau projet Marlin de la compagnie minière canadienne Glamis Gold, violant ainsi la convention 169 relative aux peuples indigènes et tribaux de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Pourtant, le Président Berger avec fait de la sécurité le thème principal de sa campagne électorale? Ces récents développements
rappellent ainsi sans cesse à la population guatémaltèque les souffrances de la guerre civile, qui laissa en 36 ans quelque 200 000 morts et disparus et près de 1 500 000 réfugiés.

Une présence cruciale
La présence au Guatemala d’organismes comme le Projet Accompagnement Québec-Guatemala (PAQG) s’avère donc cruciale pour le maintien du respect des victimes et la dénonciation des violations des droits humains. Grâce entre autres, à l’envoi d’« accompagnateurs », le PAQG assure un important suivi dans les communautés guatémaltèques. De plus, au Québec, le PAQG organise différentes activités de sensibilisation. Notamment, une exposition de peintures et de photographies sera présentée du 18 au 29 mai 2005 à l’Espace 306 de l’Édifice Belgo (372 Ste-Catherine Ouest). Elle raconte l’histoire du massacre de Panzós survenu le 29 mai 1978 et où l’Armée guatémaltèque fit une soixantaine de morts parmi les manifestants q’eqchi’es.

Le PAQG est constamment à la recherche de bénévoles voulant participer à l’accompagnement, au soutien de ses « actions urgentes » ou au sein de ses différents comités.

Pour de plus amples informations concernant la mission du PAQG et ses activités, vous pouvez consulter le site internet de l’organisme au : www.paqg.org ou contacter Nathalie Brière, coordonnatrice, au (514) 495-3131.