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La résolution non-violente des conflits

Par 
Étienne Godinot. (Photo: irnc.org)
Étienne Godinot. (Photo: irnc.org)

Extrait de l’ouvrage: Étienne GODINOT (2011), La résolution non-violente des conflits: un défi pour le troisième millénaire, Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits; 40 p.

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On sait l’importance des enjeux et l’urgence des solutions à trouver aux problèmes graves de nos sociétés et de notre planète : sous-développement et malnutrition dans de nombreux pays, chômage et exclusion partout dans le monde, destruction de l’environnement et des écosystèmes, guerres et conflits régionaux, idéologies de racisme, de xénophobie et de peur de l’autre…

L’action violente n’est évidemment pas de nature à améliorer la situation, mais la seule voie électorale semble bien dérisoire pour traiter ces divers problèmes. Entre l’immoralité (et l’inefficacité) du cocktail Molotov et l’insuffisance du bulletin de vote, existe-t-il une forme d’action politique capable de réconcilier la morale et l’efficacité politique ? Gandhi a montré que oui, en mettant au point une philosophie et une stratégie politiques non-violentes au siècle même où étaient développées des armes capables de détruire la vie sur la terre.

La résolution non-violente des conflits nous paraît être une des clés d’un avenir humain pour le troisième millénaire, comme le développement durable, comme l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité, comme la priorité donnée par chacun à son intériorité, comme l’invention d’une nouvelle relation de l’homme au temps, au travail, à la science.
La non-violence est connue dans le grand public essentiellement par les figures de Gandhi et de Martin-Luther King. Mais on ne sait pas toujours qu’elle a aussi une actualité. Or, depuis une vingtaine d’années, la non-violence est devenue non seulement discutable (c’est à dire digne d’être discutée), mais crédible :

– Des responsables politiques et militaires, sur la base d’exemples historiques et d’études diverses à l’étranger et en France, estiment qu’elle peut être un complément, un recours, voire une alternative à la défense armée contre des agressions extérieures ou des menaces internes contre la démocratie.

– Des régimes politiques dictatoriaux, dans le tiers-monde et à l’Est, ont pris fin au cours des dernières décennies à la suite du combat non-violent des populations civiles (dictature Marcos aux Philippines en 1986…, chute du mur de Berlin et effondrement du régime communiste en 1989).

– À la confrontation Est-Ouest ont succédé des conflits régionaux souvent très meurtriers (Irak- Koweit-Kurdistan, ex-Yougoslavie, Tchétchénie, Rwanda…). Dans ces conflits, face à l’insuffisance de l’aide humanitaire et celle des interventions militaires, est aujourd’hui reconnue la nécessité de développer une ingérence politique par intervention civile non-violente.

– Dans les quartiers difficiles et les banlieues hors-la-loi, la médiation et l’action non-violente sont des moyens reconnus chaque jour comme les plus pertinents pour faire respecter les lois, permettre aux populations de prendre la parole et de s’organiser collectivement afin de chercher des solutions contre l’exclusion et la violence.

– A l’école, l’éducation à la non-violence ( respect de l’autre, autonomie, esprit critique, responsabilité, coopération, créativité, solidarité, gestion non-violente des conflits) apparaît comme le meilleur moyen de développer chez les enfants et adolescents l’ouverture d’esprit, le goût de la démocratie et la citoyenneté.

– La désobéissance civile contre les lois et règlements injustes ou néfastes est peu à peu reconnue comme un moyen de résistance et de propositions alternatives. Ainsi le mouvement des « désobéisseurs pédagogiques » initié en 2008 et 2009 en France contre les réformes du ministère de l’Education nationale. Ces enseignants demandent le retrait du dispositif d’aide personnalisée aux élèves en difficulté et des nouveaux programmes du primaire, « illégitimes sur le plan structurel, inefficaces sur le plan pédagogique et désastreux pour l’avenir de l’école ».

– Dans les pays « du Sud », la non-violence est un moyen pour les populations les plus démunies de lutter pour leur dignité et pour leurs droits. Ainsi, alors que le Traité de libre échange signé avec les Etats-Unis ouvre la porte du Pérou à une exploitation hydrique, minière, forestière et agricole des terres ancestrales des tribus amérindiennes par les multinationales, l’Association inter-ethnique de la jungle amazonienne (AIDESEP), qui regroupe 600 000 personnes issues de 65 ethnies différentes, propose à ces tribus la désobéissance civile contre le gouvernement qui les méprise et les ignore.

Toutefois, un énorme travail reste à faire pour dissiper les confusions et les malentendus, éveiller ou sensibiliser à la non-violence les personnes, les groupes et les institutions qui ne la connaissent pas ou la connaissent très mal, montrer que la non-violence a un passé, une actualité et un futur, et donner envie aux citoyens d’être acteurs de leur avenir par l’action non-violente.

C’est l’objectif de ce texte de vulgarisation, qui n’a pas d’autre prétention que la vulgarisation. À celles et ceux qui voudraient approfondir tel ou tel aspect, il est proposé de se reporter aux livres, organisations et sites Internet indiqués en fin de texte.

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