LES ORGANISMES MILITANTS LOCAUX DEMANDENT UN CESSEZ-LE-FEU EN ISRAÉLO-PALESTINE

Les opinions fusent de partout depuis les événements du samedi 7 octobre dernier. En effet, l’attaque terrestre inouïe du Hamas qui provenait de la Bande de Gaza a tué des civils situés à plusieurs dizaines de kilomètres à l’intérieur de la barrière de sécurité israélienne. Teintées d’agendas de politique étrangère, les opinions et positions étatiques font les manchettes médiatiques depuis. Qu’en est-il des demandes et avis des organismes et personnes qui œuvrent sur le terrain?

Le bilan de l’attaque du Hamas rapporte plus de 1400 morts dans le territoire israélien, et entre 100 et 150 civils israélien.ne.s enlevé.e.s et amené.e.s dans la Bande de Gaza. La prise d’otages et les attaques visant directement les civils sont strictement interdites par le droit international. Le président israélien Nétanyahou a annoncé après l’attaque que la vengeance israélienne serait terrible. En date du lundi 23 octobre, autour de 5000 civils Gazaoui.e.s ont été tué.e.s, dont autour de 2000 enfants. Le siège complet de la Bande de Gaza, qui rend extrêmement difficile l’accès de la population à l’eau, l’électricité, la nourriture et les soins médicaux, est dénoncé par les Nations Unies puisqu’il constitue une violation directe du droit international humanitaire. Depuis l’ordre d’évacuation des civils du nord de la Bande de Gaza émis par Nétanyahou le vendredi 13 octobre, une crise humanitaire s’est instaurée à Gaza. Plus d’un million de personnes ont été déplacées vers une zone sans nourriture et logement, à travers une zone de guerre qui est densément peuplée.

La Bande de Gaza, balisée au nord-est par le territoire israélien, compte une population de deux millions de Palestinien.ne.s. Il s’agit d’un territoire étroit, densément peuplé et où la pauvreté règne. Le blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël depuis 2006, isole la Bande de Gaza du reste du monde depuis plus de 15 ans.

Les Gazaoui.e.s ont été bombardé.e.s continuellement à travers les années et ce sont toujours les civils qui en ont le plus souffert. Il faut mentionner que la Bande de Gaza et la Cisjordanie sont sous occupation coloniale israélienne depuis plus de 75 ans.

Mubarak Awad est un Palestinien et le fondateur de l’organisation Nonviolence International, lequel promeut l’éducation de la paix et la mobilisation non-violente. Parmi ses organisations partenaires qui travaillent sur le terrain, les opinions convergent : les violences des deux côtés doivent être mises à terme, l’étouffement de la population civile palestinienne par Israël doit cesser, et l’occupation et l’apartheid israélien doivent connaître une fin.

Le Centre pour la non-violence juive appelle des militant.e.s juif.ve.s du monde entier à se déplacer en Israël/Palestine pour se joindre à la résistance civile non violente menée par les Palestinien.ne.s contre l’occupation, l’apartheid et les déplacements. Cet organisme, qui œuvre directement sur le terrain, a partagé sur son réseau la terrifiante escalade de la violence à laquelle les Palestinien.ne.s font face. Les soldats israéliens sont armés et se déplacent librement à travers la Cisjordanie occupée pour faire des ravages parmi les Palestinien.ne.s. L’organisme tente d’informer la scène internationale concernant la violence systématique exécutée envers les civils.

Un premier convoi de 20 camions en provenance d’Égypte a été envoyé vers la Bande de Gaz. Toutefois, selon Jeremy Hopkins, représentant d’UNICEF en Égypte, il en faudrait au moins 100 à 200 par jour pour répondre à la crise actuelle.

Un corridor humanitaire permanent doit être établi et le Canada, plutôt que de se limiter à la reconnaissance du « droit d’autodéfense » d’Israël, doit venir en aide aux Palestinien.ne.s confronté.e.s à la violence israélienne.

Le conflit israélo-palestinien est controversé et polarisant. Néanmoins, une chose doit faire l’unanimité : les civils, juif.ve.s ou arabes, doivent être épargnés et un terme doit être mis à leur souffrance. Un cessez-le-feu doit s’ensuivre plutôt qu’une escalade des violences sur le territoire. C’est ce que déplore la Déclaration de Voix juives et indépendantes du Canada sur la guerre en Palestine :

« Les attaques contre des civils constituent une violation du droit international, quel qu’en soit l’auteur, qu’il s’agisse d’une force violente immédiate ou d’une oppression structurelle à long terme. Les morts civils causés par l’offensive du Hamas sont une conséquence inacceptable de 75 ans de conditions inacceptables, qui font partie d’une attaque qui n’est ni non provoquée ni justifiable. Israël doit être tenu responsable de ses décennies de crimes contre l’humanité, crimes qui ont placé les [Palestinien.ne.s] dans une position où les représailles violentes et la mort semblent être une justice. »

Par ailleurs, Rabbis for Human Rights, une organisation qui travaille sur le terrain, a exhorté sur ses réseaux sociaux la libération des otages israéliens tout en soumettant une déclaration qui stipule que toutes ces violences doivent prendre fin, et ce, dans les deux camps. Il est temps d’instaurer une paix et de travailler ensemble.

Bref, les organismes qui œuvrent sur le terrain et les populations directement visées veulent à tout prix que les violences cessent. C’est une solution à court terme, mais ce qui importe par-dessus tout selon les témoignages recueillis sur le terrain de militant.e.s juif.ve.s et palestinien.ne.s, c’est une cessation immédiate des violences et du siège israélien en Palestine.