Les guerres et la terreur : les prévenir, les contrôler, les désamorcer.

 

A la recherche de voies alternatives.

Par Normand Beaudet
Du Centre de ressources sur la non-violence.

Une version de ce texte a été publiée en 1996 dans le bulletin du Centre de ressources sur la non-violence. Ce texte a été retravaillé et mis à jour pour servir de référence lors d’une session de perfectionnement lors des journées québécoises de la solidarité 2004 organisées par l’AQOCI.  Lors de la plus récente mise à jour, une section sur le terrorisme a été ajoutée.

Face au terrorisme, doit-on bombarder? En sommes-nous rendu là?  L’enjeu de recours à la force est, encore une fois, brûlant d’actualité.

La guerre nous révolte tous.

Nous sentons tous ce sentiment d’impuissance qui nous envahit lorsqu’on assiste en spectateur à l’insoutenable réalité de la guerre. Quoi faire?

Que la guerre soit officiellement déclarée, sous-jacente ou latente, officiellement ou en principe terminée ne change rien. Les corps déchiquetés de vieillards, de femmes et d’enfants; les exécutions sommaires d’otages que nous présentent le petit écran; si nous y portons attention, nous hantent. Notre santé mentale nous oblige à éviter de trop nous soucier de cette réalité quotidienne souvent très loin de la nôtre.

Il n’est donc pas surprenant que la création des casques bleus de l’ONU, cette tradition d’envoyer des troupes armées multinationales pour contrôler les situations de conflits concorde précisément avec la popularisation du petit écran dans les chaumières occidentales. C’est encore une question de santé mentale. Au moins, cette action concertée des Nations nous donne le sentiment d’agir. Notre conscience ne s’en porte que mieux.

Les canadiens en savent quelque chose. L’armée canadienne suite à la création des casques bleus sous la gouverne du Premier ministre Lester B. Pearson a participé à toutes les missions multilatérales de gestion des conflits de l’ONU avant septembre 2001. Ce fut tout à l’honneur des canadiens.

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Un bilan sérieux s’impose pourtant. Qu’avons nous appris en quarante ans de maintien de la paix? et plus récemment dans les mission guerrière de pacification des conflits depuis septembre 2001? Nous savons maintenant que la présence de troupe ne suffit pas, et qu’au contraire dans plusieurs situations, elles ne servent pas à grand chose. Nous savons aussi que les racines des conflits armés sont profondes et que la justice et les droits de la personne y sont intimement associés. Lorsque le conflit éclate, et que les morts et les haines se multiplient, il commence à être tard pour agir, et plus souvent qu’autrement trop tard. Nous constatons aussi que la perspective de l’envoi de troupes, est déplaisante et retarde l’intervention internationale.

Tous reconnaissent que l’usage de la force doit devenir un tout dernier recours, et que nous devons attendre que la situation l’impose avant d’aller de l’avant. Les pays limitrophes sont les plus touchés par un conflit, le recours à la force peut aggraver la situation, l’atteinte d’un consensus régional devient pratiquement indispensable pour mettre en action le recours à la force. Finalement, nous savons aussi que ça coûte de plus en plus cher de maintenir des troupes sur le site d’un conflit armé et que la présence a beaucoup de chances de s’éterniser.

L’expérience de l’armée canadienne est d’une valeur inestimable pour les futurs conflit internationaux. Nous connaissons maintenant parfaitement bien les difficultés à rétablir la paix dans une région dévastée par les conflits.

Bref, il vaut mieux détecter à l’avance et prévenir les conflits que d’attendre qu’ils surgissent et réagir. Le constat n’est pas surprenant, ce qui est surprenant c’est d’avoir pris quarante ans à s’en rendre compte.

Principes fondamentaux

1. L’usage de la force un tout dernier recours.

La très grande majorité des spécialistes sur les questions de conflits internationaux s’entendent pour dire que l’usage de la force et le recours aux armées devraient constituer les tout derniers des moyens utilisés par la communauté internationale pour neutraliser une situation de conflit politique.

2. La nécessité d’atteindre un consensus régional.

En situation de conflit, envisager de façon prématurée le recours à la force s’avère un handicap majeur. Si on prend le cas de l’ex-Yougoslavie par exemple, il était impossible d’envisager une intervention quelconque sans l’appui des pays limitrophes. L’atteinte d’un consensus régional sur le mode d’intervention devient un inévitable pré-requis à l’action. Après tout, ce sont ces pays qui auront à subir les contrecoups de toute action de la communauté internationale, et ce sont eux qui risquent le plus dans l’expansion d’un tel conflit. De plus, comme la majorité des frontières de pays ne respectent pas les affinités ethniques, on retrouve dans la population de tous les pays limitrophes des affinités ethniques avec des communautés impliqués dans le conflit. L’atteinte d’un consensus régional sur une intervention de la communauté internationale devient donc une tâche extrêmement difficile, ce qui pousse à des actions unilatérales, sans appui du milieu.

3. La perspective du recours aux armées retarde considérablement l’intervention de la communauté internationale.

Dans une perspective de recours à la force, l’atteinte d’un tel consensus devient une tâche presque impossible. Le fait d’envisager de façon précoce le recours à la force et de ne pas développer le recours à d’autre moyens d’intervention retarde considérablement la mise en œuvre d’une intervention concertée de la communauté internationale. On laisse ainsi pourrir le conflit faute de moyens alternatifs d’intervention.

4. La nécessité de revoir le rôle du Canada.

Dans le contexte canadien, ce genre de réflexion est fondamental. Le Canada, compte tenu de sa longue tradition d’intervention dans le cadre des forces de maintien de la paix des Nations-Unies et de la conjoncture internationale de lutte au terrorisme, sera sollicité de façon croissante pour intervenir dans des situations de conflits internationaux. La force militaire étant la seule option d’intervention en situation de conflit développée et structurée par le pays sera le moyen privilégié.  Des moyens alternatifs à l’intervention militaire doivent être organisés.

5. Développer une alternative.

Le recours à la force, malgré son coût et ses effets pervers, sera le seul moyen qu’auront le Canada et les Nations-Unies en situation de crise. Une telle perspective est des plus préoccupantes si on considère le fait qu’une foule d’autres moyens non-violent et non-militaires existent pour désamorcer les situations de conflit. Malheureusement ces moyens d’action sont profondément méconnus, ils sont pratiquement toujours improvisés, et la recherche sur ces moyens est ridiculement sous-financés. Il n’existe actuellement aucun centre d’étude et de formation spécialisé dans la stratégie de lutte non-violente.

Les moyens d’action

A- La prévention des guerres :

Les guerres ne naissent pas spontanément.

Elles se préparent de longue date et de nombreuses situations permettent de les justifier. La communauté internationale doit reconnaître qu’elle a la responsabilité de prévenir les guerres, et, pour cela, elle doit se donner les moyens de détecter les conditions susceptibles d’entraîner une guerre dans un pays déterminé ou entre différents pays.

Il existe des indicateurs qui permettent d’identifier les régions à risque de conflits. Au nombre de ces caractéristiques, la présence de ressources et de territoires convoités, un historique de conflits armés récent, la présence d’ethnies avec une tradition de confrontation, une piètre performance au niveau des droits humains ou des conditions économiques précaires. Une région qui réunit une, ou certaines de ces conditions devrait être mise sous surveillance. Les organismes non-gouvernementaux comme Amnistie Internationale et Human Rights Watch ont développé une expertise exceptionnelle dans la documentation et l’analyse de ces signes avant coureurs. La communauté internationale devrait se donner les moyens pour systématiser les mécanismes de détection avancée en prévoyant une présence continue sur les lieux névralgiques identifiés.

Les confrontation, la propagande à caractère ethnique, les écarts économiques et politiques considérables entre diverses ethnies, une longue tradition militariste, les événements dramatiques du passé, etc… sont toutes des conditions identifiables qui permettent d’appréhender un conflit armé lorsqu’elles sont entretenues de façon passionnée et s’accompagne de préparatifs militaires, de répression et de l’organisation d’unités de guérilla.

Mesures de prévention.
On peut détecter les signes avant-coureurs.

La communauté internationale peut prendre de nombreuses mesures à long terme pour empêcher l’éclosion de conflits armés. Les sites névralgiques sont identifiés, grâce à l’appui des institutions internationales. Un suivi rapproché est fait grâce à la présence d’organismes sur le terrain. Une surveillance des médias, des conditions de vie, de la tension sociale et de la situation des droits humains indiquent une dégradation des conditions. L’action civile préventive est requise. Il est possible d’agir de multiples façons en assistant les organismes sociaux, en agissant sur la liberté de presse, en offrant une assistance sociale et judiciaire à des communautés ayant subi les affres de conflits et en facilitant l’accès aux ressources de base.

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Un travail de promotion actif des mécanismes démocratiques s’impose. C’est le travail de nombreux organismes de coopération internationale.   Cette région jugée comme hautement vulnérable devient à assistance prioritaire et soutenue. L’action des organismes est appuyée formellement par la communauté internationale et le pays est conscient que toute action pour nuire au travail des organisations en place pourrait entraîner une modification de son statut.

  • Dans les régions qui ont un historique de conflit, mettre en place un mécanisme de réconciliation à large échelle en utilisant les mécanismes de justice réparatrice. L’impunité ne doit pas être tolérée dans les régions à risque.
  • Construire un véritable réseau préventif de sanctuaires pour les populations civiles, occupés par des témoins internationaux.
  • Dénoncer et contrer les mesures ségrégationnistes d’une société.
  • Condamner les mesures militaristes des dirigeants et le développement des activités de guérilla.
  • Appuyer activement les organisations pour la paix, la réconciliation et la résolution des conflits.
  • Offrir des sessions de formation à l’action non-violente.
  • Orienter les mesures de développement vers les populations victimes et les aider à atteindre un niveau minimum d’autonomie régionale en ressources prioritaires de base.
  • Identifier les objecteurs de conscience, faciliter la formation d’associations et assurer un soutien continu pour protéger leur choix.
  • Faciliter l’accueil des objecteurs dans les pays limitrophes, et leur donner les moyens de diffuser leur vision du conflit.
  • Cesser l’aide financière et décréter un embargo sur les ventes de munitions, d’armes et de pétrole.
  • Geler les avoirs des pays identifiés comme ne respectant pas les droits fondamentaux de leur citoyens.
  • Diffuser largement, avec les explications nécessaires, une liste des 200 moyens d’action non-violents. Cette liste doit, bien sûr, être diffusé dans les langues et alphabets de la région.
  • Fournir les ressources nécessaires pour appuyer les associations de citoyens qui choisissent d’utiliser les moyens non-violents de lutte dans un contexte de préparation à la guerre.

Les voies de détection avancée et d’intervention préventive sont donc multiples.  La guerre n’est pas une fatalité.

 

Mesures de contrôle des conflits :
Malgré la présence active des organismes, la situation continu de se dégrader.  Des personnes perdent la vie dans des confrontations de forme diverses.  On observe une répression gouvernementale, des actions criminelles incontrôlées,  des confrontations ethniques ou des formes de guérilla d’opposition. Les symptômes de crise politique violente sont nombreux: exécutions, abus de pouvoir, propagande haineuse et pertes de libertés civiles. Les conditions sont réunies pour l’imposition d’une intervention civile qui peut prendre de multiples formes avant que la situation ne s’aggrave et qu’il y ait perte de contrôle par les autorités nationales.

 

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La communauté internationale impose la mise en place de services d’escortes et d’observateurs non-armés provenant de divers pays.  Ce personnel d’organismes citoyens est chargé du sauvetage des populations civiles et de leur accompagnement sécuritaire.  Les partis en conflit sont avisés que toute atteint à l’intégrité physique de ces personnes entraînera des poursuites criminelles et un mécanisme d’extradition des accusés par le pays de provenance du personnel dès la fin des hostilités.

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Du côté gouvernemental le pays n’a pas le choix que d’accepter la présence de spécialistes représentant de la communauté internationale à différents niveaux dans la structure du pays. On parle ici de contrôleurs militaires, policiers, financiers, sociaux et judiciaires non-gouvernementaux provenant d’ordres professionnels étrangers. Ces gens sont imposés et deviennent les yeux, les oreilles et la voix de la communauté internationale dans la structure même de fonctionnement du pays.  On parle d’ingérence civile dans les affaire de l’état en danger de dérapage.

  • Ces mesures sont nécessaires lorsque la dynamique de conflit est enclenchée et lorsqu’on détecte des actes de violence fréquents et documentés envers la population civile. Le but de ces moyens est de rendre difficile la légitimation de l’usage de la violence organisée et le déclenchement d’une guerre civile.
  • Fournir des spécialistes en résolution des conflits et sur les conséquences du recours à la violence.
  • Organiser des réseaux internationaux d’informations alternatives dans les pays limitrophes et diffuser une contre propagande qui focus sur les initiatives de paix des communautés prenant part au conflit.
  • Affecter des Brigades d’escortes internationales non-violente (ex. Brigades de paix internationales, Nonviolent Peaceforce). Escorter de façon prioritaire les gens en position de leadership dans les organisations pour la paix, pour les droits humains, ou dans les organisations humanitaires qui pourraient être des cibles prioritaires pour des attentats.
  • Structurer les objecteurs de conscience et la diaspora originaires du pays en conflit, financer des rencontres de recherches sur les solutions possibles et en diffuser largement les conclusions dans les pays concernés.
  • Organiser des rencontres régulières entre les représentants des diasporas des communautés impliqués dans le conflit. Ce sont souvent eux qui supportent financièrement les belligérants.
  • Appliquer de sévères sanctions diplomatiques, fermetures d’ambassades, refus de reconnaître la légitimité des autorités, expulsions de diplomates, etc…
  • Traiter lorsque c’est possible, les organisations représentatives des citoyens comme les réels représentants de la population. Tout faire pour isoler les éventuelles factions guerrières.
  • Consolider les liens entre les personnes et les groupes qui ne s’identifient pas avec les parties en conflit, qui sont souvent sans voix. Ils sont souvent les premières victimes : les femmes, les minorités, les déserteurs, les gens de mariage mixte, les handicapés, les personnes âgées, etc..). Donner une voix à ces gens, leur opinion peut avoir une grande influence sur le cours des événements.
  • Resserrer la surveillance de l’embargo sur les armes et les hautes technologies décrété en recourant à des civiles non-armés provenant de pays limitrophes.
  • Assister financièrement les réfugiés pour ce genre de travail si ils le désirent. Tenter par des moyens multiples de rendre étanche les frontières du pays.

Les organisations citoyennes peuvent donc jouer un grand rôle dans le désamorçage des conflits, et leur intervention préventive est possible.  L’intervention préventive de l’État est rapidement condamnée comme une ingérence politique dans les affaires internes d’un autre État.

 

B- Le contrôle des guerres :

La guerre a éclatée.

Des agressions militaires ayant des objectifs précis ont lieu. Certains segments de la population se sont organisés en milices armées identifiables. Même dans ces circonstances, des moyens d’action non-violents sont applicables. Ces moyens doivent comporter des sanctions sévères pouvant entraîner des conséquences graves non seulement pour les belligérants, mais aussi pour tout gouvernement qui serait jugé coupable de collaboration ou de négligence face aux actes de guerre. Bien sûr, certaines actions peuvent impliquer que des individus s’exposent à de grands dangers lors de missions précises. Cette réalité est similaire à celle à laquelle font face certain soldats et agents spéciaux en situation de guerre.

Une forme de tutelle internationale est envisagée, cette forme de tutelle s’applique aux forces policières et militaires. Toutes les décisions et les manoeuvres doivent être prises sous la supervision de contrôleurs spécialistes des question de conflits.  Une guerre cybernétique est mise en oeuvre et les spécialistes informatiques et en communications capables de causer des dommages aux systèmes du pays visé sont conscrits.

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Les moyens de contrôle des frontières, les mécanismes de brouillage de la propagande et les moyens de contre propagande, ce qu’on appelle les moyens de guerre psychologique et technologiques utilisés en situation de guerre sont activés, par le biais des communications, la communauté internationale s’implique. Des documents informations dans les divers dialectes du pays sont aussi parachutées afin d’informer les gens sur les conséquences de s’impliquer dans le conflit et sur l’existence de sanctuaires protégés. L’incitation à la désertion et à la démobilisation des troupes est un élément clé de la contre propagande. Un véritable réseau d’assistance à la désertion accompagne la campagne de communication, combiné à un mécanisme d’accueil dans des diasporas dispersées sur la planète est établis.

L’action de la communauté internationale s’intensifie et les sanctions sont appliquées. Les biens de luxes ne sont plus accessibles, le déplacement international des personnes associées de près ou de loin au conflit est contrôlé, puis ultimement éliminés en collaboration avec les systèmes de transports internationaux. Les avoirs mondiaux des dirigeants impliquées sont saisis et deviennent inutilisables tant que la situation ne change pas.

 

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MONROVIA, LIBERIA - AUGUST 17:  A Doctors Without Borders (MSF), staffer supervises as construction workers complete the new MSF Ebola treatment center on August 17, 2014 near Monrovia, Liberia. The facility initially has 120 beds, making it the largest such center for Ebola treatment and isolation in history and MSF plans to expand it to a 350-bed capacity. Tents, beds and much of the medical supplies at the center were provided by UNICEF. The virus has killed more than 1,000 people in four African countries, and Liberia now has had more deaths than any other country.  (Photo by John Moore/Getty Images)

MONROVIA, LIBERIA – AUGUST 17: A Doctors Without Borders (MSF), staffer supervises as construction workers complete the new MSF Ebola treatment center on August 17, 2014 near Monrovia, Liberia. The facility initially has 120 beds, making it the largest such center for Ebola treatment and isolation in history and MSF plans to expand it to a 350-bed capacity. Tents, beds and much of the medical supplies at the center were provided by UNICEF. The virus has killed more than 1,000 people in four African countries, and Liberia now has had more deaths than any other country. (Photo by John Moore/Getty Images)

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In this Feb. 23, 2014 photo, protesters hold placards and shout slogans as they stage a rally against Doctors Without Borders in Sittwe, Rakhine State, western Myanmar. Doctors Without Borders said Friday it has been expelled from Myanmar and that tens of thousands of lives are at risk. The government defended the move Friday, accusing the organization of creating tensions and instability in violence-scarred Rakhine state, where it has faced repeated protests for treating members of the long-persecuted Rohingya Muslim minority. (AP Photo/Zin Chit Aung)

In this Feb. 23, 2014 photo, protesters hold placards and shout slogans as they stage a rally against Doctors Without Borders in Sittwe, Rakhine State, western Myanmar. Doctors Without Borders said Friday it has been expelled from Myanmar and that tens of thousands of lives are at risk. The government defended the move Friday, accusing the organization of creating tensions and instability in violence-scarred Rakhine state, where it has faced repeated protests for treating members of the long-persecuted Rohingya Muslim minority. (AP Photo/Zin Chit Aung)

 

L’établissement de sanctuaires doit être renforcée, et ne doit pas se limiter à la protection des blessés; mais des populations civiles non-armées.  On doit atténuer les mouvements de réfugiés, les réseaux de sanctuaires destinés à la protection des populations civiles sont mis en place, approvisionné et organisé en fonction de devenir un véritable lieu d’accueil et de distribution et d’assistance humanitaire. Ces lieux sont protégés par des moyens défensifs appropriés et seront approvisionnés de façon prioritaires. Tout est mis en place pour éviter le détournement des ressources vers les belligérants et la création de vagues massives de réfugiés.

Utilisation de sanctions non-violentes :

  • Instaurer une politique internationale rigide d’embargo partiel (équipement militaire, haute technologie, équipements de production etc…) accompagnée de pénalités financières contraignantes pour toutes les entreprises ou les pays déclarés coupables d’être l’origine ou le point de transit de cargaisons servant à nourrir le conflit (armes, munitions et équipements divers).
  • Les gens d’affaires impliqués ferait véritablement face à la ruine financière par les amandes imposées si ils sont reconnus coupables de nourrir le conflit en matériel militaire. Il est important de noter qu’un blocus militaire n’est pas une sanction non-violente.
  • Organiser des commandos non-violents (inspirés des actions de Greenpeace et Ploughshares aux Etats-Unis) ayant pour mission de neutraliser les moyens de propagande des belligérants et de neutraliser des pièces maîtresses d’équipements essentiels aux troupes.
  • Dès le déclenchement des hostilités, mettre en place un tribunal international d’enquête. Le charger d’enquêter sur les individus responsables de crimes contre l’humanité (particulièrement en ce qui a trait aux crimes contre les femmes et les enfants). Garantir l’arrestation des individus et leur comparution après le conflit, même si ils appartiennent à la partie gagnante.
  • Fournir un appui actif aux organisations pour la paix; financement, équipements, support logistique et médiatique, protection par des escortes non-violentes, possibilité d’évacuation d’urgence etc…
  • Faire adopter une déclaration internationale exceptionnelle affirmant que toute agression physique contre un enquêteur, un observateur et une escorte non-violente provenant de n’importe quelle partie impliquée dans un conflit est un « crime contre l’humanité ». Les individus jugés coupables seraient passibles de sévères sanctions internationales.
  • Pour prévenir les agressions contre certains lieux ou se concentrent les populations civiles vulnérables, pour visiter des sites présumés de camps de concentration et se documenter sur les activités, envoyer régulièrement, à grands renforts de publicité, des délégations internationales d’enquêteurs et d’observateurs formés à l’action non-violente.
  • D’autre actions ayant pour but de fournir une présence internationale et de documenter les abus peuvent prendre les formes de convois humanitaires non-armés ou de marches pour la paix.
  • Pour contrer les actes de guerre psychologique et la propagande, des outils essentiels aux belligérants pour mobiliser les populations, produire en grande quantité des outils de communication : (ex. Caricatures, panneaux réclame, brochures, revues, disques) qui renforcent la confiance et prônent la coexistence pacifique ainsi que les moyens non-violents de résoudre les conflits.
  • Ne pas se limiter aux sanctions négatives mais faciliter le développement d’un mouvement pour la paix, surtout chez les groupes prenant part au conflit. Penser à offrir des avantages particuliers si des efforts réels de résolution non-violent des conflits sont mis de l’avant.
  • Avant l’utilisation massive de cargos aérien pour le transport de troupes et de matériel militaire, utiliser le tonnage pour le parachutage de contre propagande, d’approvisionnement alimentaire et de matériel médical. L’acheminement de faible quantité de vivres et de médicaments rend nécessaire l’escorte armée, vu l’importance stratégique que prennent ces biens. L’acheminement de faibles quantités devient une action souvent jugée comme provocatrice par les belligérants.
  • Identifier les individus-clefs au niveau de la hiérarchie des belligérants. Utiliser des techniques pour les dissuader de continuer la guerre, tel des menaces de gel permanent de leurs avoirs. Des listes noires permanentes peuvent être établies dans le système bancaire international, pour franchir la frontière des pays limitrophes, pour l’utilisation des lignes aériennes, etc… Ces sanctions pourraient aussi toucher les proches des belligérants.
  • Des avis des tribunaux internationaux avec copies conformes aux proches, détaillant les abus concernant les dirigeants qui sont l’objet d’enquêtes.
  • Lors des enquêtes sur les actions des leaders, collecter les faits, et les diffuser dans l’entourage immédiat afin de semer le doute et la dissension interne. Actions de déstabilisation par l’entourage immédiat des dirigeants.
  • Accueillir les déserteurs des armées belligérantes, offrir un soutien matériel et financier à ceux qui décideront de travailler à désamorcer le conflit dans leur pays d’origine.
  • Tenter d’imposer la présence de journalistes indépendants de même nationalité que les belligérants et les stationner avec les troupes. Assurer le plus possible l’indépendance et l’objectivité des informations qui circulent pour contrer les efforts de « lavage de cerveaux », imposé par la machine militaire aux soldats.

 

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Kenya Red Cross, Busbus Village, 1 1/2 hours south of Wajir, North Eastern Kenya. Kenya Red Cross health outreach team visits and assists local villagers in preparation for a health outreach program. Guliye Jimale Osman, teacher at local one room school house (white shirt) being interviewed by Kenya Red Cross. Photo by: Jonathan Kalan

Kenya Red Cross, Busbus Village, 1 1/2 hours south of Wajir, North Eastern Kenya. Kenya Red Cross health outreach team visits and assists local villagers in preparation for a health outreach program. Guliye Jimale Osman, teacher at local one room school house (white shirt) being interviewed by Kenya Red Cross.
Photo by: Jonathan Kalan

 

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Tous ces moyens pour intervenir en situation de guerre via l’action citoyenne demandent une planification et une organisation importante.   On doit ici faire un parallèle avec les dizaines  de milliards investis dans l’ « état de préparation à l’intervention militaire » et le vide total en ce qui concerne la préparation de d’autres moyens d’intervention préalables.

Utilisation de troupes et de sanctions militaires.

Recours à la force…

Ces moyens sont suffisamment connus pour qu’il ne soit pas nécessaire de les énumérer dans ce document. Remarquons toutefois qu’il est irresponsable d’avoir recours aux armes si les modes d’intervention précédents n’ont pas été tentés. Il est aussi inefficace d’utiliser les moyens non-violent en parallèle avec des moyens militaires, l’effet des uns handicap l’effet des autres. Aucun soldat n’aime risquer sa vie, encore moins dans un conflit armé qui aurait pu être évité ou géré par d’autres moyens. Les soldats ne sont pas entraînés à l’action non-violente, il est aussi irresponsable de les affecter à des zones de guerre et de conflit en portant des armes en leur interdisant de les utiliser quand ils le jugent nécessaire.  Je réfère ici aux règles d’engagements de l’ONU imposées aux casques bleus bien entendu et qui ont irrité les soldats canadiens pendant de longues années.

La guerre sous forme de terreur!

Les actions guerrières se déplacent…
En situation de conflit asymétrique lorsque des factions choisissent la voie des armes, la partie la plus faible tend à choisir la voie de la terreur.  Ces actions de terreurs ont un effet particulier,  celui de rendre la riposte particulièrement difficile.  L’action terroriste prend plusieurs formes de l’enlèvement, la séquestration, l’exécution, le kamikaze solitaire, les tueries de masse et diverses autres formes.  L’action terroriste a pour but de tenter de déstabiliser l’adversaire, de semer la peur et de forcer le recours à des mesures de coercition ou de coercion susceptible de déstabiliser l’ennemi.
Un attentat terroriste comporte un bon nombre de caractéristiques, dont certaines importantes en ce qui concerne la prévention.  C’est plus souvent qu’autrement un acte de suicide, qui se doit d’avoir un caractère public et nécessite des moyens efficaces pour être perpétré.   Les actes terroristes semblent présentement s’accroître dans des pays ayant un historique imposant de ce genre de geste politique, et ayant développé  au cours des dernières décennies un grand nombre de mesure de contrôle et de surveillance d’organisation violente d’opposition (Angleterre, France, Espagne….).    Donc les mesures de sécurité et de contrôle traditionnelles ont d’importantes limites.  Le constat est rude, mais il ne sera jamais possible de contrer tous les actes de terrorisme.  Nous pouvons par contre activement réduire l’emprise des idéologies de terreur sur les populations les plus vulnérables.  Nous devons donc creuser les alternatives.

Pour contrer la terreur, il est donc possible.

  • Multiplier les possibilités pour les jeunes de donner un sens à leur vie et à la vie; afin d’éviter que les plus vulnérables sombrent dans un désespoir et voient en l’acte meurtrier violent une voie vers une forme de reconnaissance.
  • De faire un meilleur suivi en termes d’identification des tendances et profils suicidaires; et mettre en place des mesures d’accompagnement et de soutien pro-actives.
  • D’effectuer un meilleur suivi des personnes souffrant de problèmes mentaux pouvant conduire au suicide.
  • D’effectuer une vigie active des médias sociaux pour identifier les diverses formes de radicalisation (protection animalière, anti-avortement, anti féministes, racistes de toutes sortes, militants politique militariste et en faveur du port d’arme, survivalistes, homophobe nationaliste, religieuses et autres.)
  • Analyser l’impact négative des politiques guerrières et des mesures potentiellement oppressive dans l’émergence de sentiment radicaux de révolte et de désespoir.  Tenter de remplacer les mesure d’oppression par des mesure de soutien aux personnes.
  • Travailler de très près avec les communautés culturelles et les organismes citoyens qui sont en contact avec des gens marginalisés aux idéologies radicales et des individus potentiellement suicidaires.
  • Outiller ces organismes et ces communautés culturelles afin d’être en mesure d’identifier efficacement les signes avant-coureurs de radicalisation et de ces extrémismes.
  • Mettre en place des mesures concrètes de lutte au racisme à l’emploi, à l’accès au logement et à l’accès à divers services afin d’éviter la marginalisation de jeunes adultes vulnérables.  Investir dans le renforcement de la cohésion sociale, au lieu du renseignement et de la répression.
  • Effectuer un contrôle des armes  et des matériaux explosifs rigoureux, associé à une évaluation des profils psychologique des personnes possédant ou ayant accès à ces technologies.  Ces organismes sont en contact continu avec des personnes vivant des détresses.
  • Interdire et contrôler le plus strictement possible la possession, le transport et l’accès de toute arme de fort calibre, à mécanisme semi-automatique et pouvant s’avérer efficaces lors d’actions de terreur.
  • Détecter les jeunes hommes en détresse, qui expriment une fascination pour la violence et les armes.  Les hommes sont moins portés à aller chercher de l’aide psychologique et une majorité d’actes terroristes sont conduits par des hommes, sans responsabilité de couple ou familiale, en début de vingtaine.
  • Implanter des services d’aide psychologique gratuits dans toutes les institutions collégiales et universitaire accueillant des jeunes dans la vingtaine afin de faire une détection rapide des comportements anti-sociaux, et d’offrir de la formation aux compétences pro sociales de communication, et d’interaction avec les autres.
  • Mettre en œuvre des programmes stimulant de service civile permettant aux jeunes qui vivent des difficultés diverses de se faire valoir, de contribuer au mieux-être de la société, de voyager et de se sentir utile; afin de réduire l’incidence de sentiment de désespoir pouvant dégénérer en violence teinté de justificatifs politiques.

Les communautés et les citoyens peuvent donc jouer une grand rôle face aux actes terroristes dans une optique de prévention.  La mise en place de moyens préventifs se fait dans l’axe de la consolidation des tissus communautaires et sociaux.

C- Le désamorçage des guerres :

Le but de ces mesures est de rétablir la communication entre les parties en guerre. Il s’agit aussi d’utiliser les sanctions non-violentes comme outil de persuasion pour faire en sorte que les belligérants adoptent une attitude constructive au niveau de la résolution du conflit. Certains aspects légaux comme une amnistie pour les crimes de guerre commis, ne devrait jamais être envisagé.  Les mécanismes de réparation et de justice réparatrice devraient être priorisés afin d’éviter les sentiments d’injustice causés par un état d’impunité offert aux responsables de crimes.  Ces sentiments sont source de désespoir, de frustration et de désir de vengeance à l’origine de conflits importants.

  • Utiliser un éventuel retrait des sanctions pour inciter à la reprise des communications et favoriser l’émergence d’attitudes positives entre les belligérants.
  • Fournir des conseillés-experts, des médiateurs, des conciliateurs, des arbitres ou des groupes de sages qui sont reconnus par les parties en conflit et qui peuvent faciliter la résolution du conflit.
  • Effectuer des sondages dans les populations pour déterminer jusqu’à quel point la position du leadership reflète celle des populations souvent victimes des actions militaires. Montrer, et c’est souvent le cas, que le leadership poursuit des objectifs de pouvoir beaucoup plus que des objectifs de bien-être des populations.
  • Ne jamais se limiter dans le processus de négociation, à la seule présence des parties belligérantes.
  • Favoriser l’intervention non-violente multilatérale par la communauté internationale, cortèges, marches, boucliers humains surtout afin de protéger les populations civiles.
  • Renforcer la présence internationale surtout en ce qui concerne la protection des sanctuaires et des personnes qui s’y sont réfugiées.
  • Effectuer un brouillage systématique des médias qui véhicule de la propagande, effectuer des missions pour leur neutralisation.
  • Monter à partir des pays limitrophes, en collaboration avec des membres de la diaspora, un effort multinational important de contre-propagande.
  • Imposer un discours soulignant les points de convergence entre les populations au lieu de l’omniprésent discours soulignant les divergence.
  • Encourager et soutenir l’implication des organisation locales pour la paix dans le processus de négociation. Faciliter l’organisation de manifestation d’appui au processus de négociation établi. Vulgariser les points de convergence entre les parties en conflit et les faire connaître aux troupes belligérantes.
  • Négocier seulement lorsqu’un cessez-le-feu est en vigueur. Le bris d’un cessez le feu en cours de négociation devrait, une fois prouvé, impliquer une comparution en Cour internationale de justice des individus concernés.

Le désamorçage des conflits a une forte teneur professionnelle et les ordre de spécialiste peuvent jouer un grand rôle dans les interventions allant en ce sens.  Le besoin en recherche appliquée dans ces domaines est immense.

D- Le maintien de la paix :

Une fois le processus de négociation terminé, une entente de paix est signée entre les pays concernés. Les mesures de maintien de la paix sont des mesures qui permettent de surveiller les parties belligérantes afin qu’elles respectent les accords de paix. Avant le massacre du Golfe Persique, les casques bleus jouaient ce rôle; depuis, ils jouent plutôt un rôle au niveau du contrôle des guerres.

  • Les actions de maintien de la paix sont diversifiées et les Nations-Unies à la fin des années 1980 avaient de plus en plus tendance à recourir à des civiles pour les accomplir. Ces actions comprennent entre autre :
    Le maintien et la supervision de cessez-le-feu.
  • Les actions de pacification interne qui se rapprochent souvent de l’action policière.
  • L’usage de forces tampons pour séparer les belligérant et créer des zones tampons.
  • Les patrouilles frontalières.
  • Les enquêtes et la supervision de forces militaires et policières.
  • L’escorte de convois.
  • Etc…

Dans le cadre de cet articles, il n’est pas nécessaire de détailler ces formes d’interventions car elles ont été bien documentées dans les diverses publications de l’ONU sur le maintien de la paix.

Une grande proportion des activités effectuées dans le cadre de ces missions n’a, à vrai dire, aucun rapport avec l’action militaire. Ce sont des actions qui sont plutôt relative à l’action policière, l’action de gardes frontières ou au travail de garde côtière.

Normalement, les ‘Soldats de la paix’ n’ont pas le droit de recourir à la force sauf en cas de légitime défense. Le fait de porter des armes, au lieu d’avoir un effet dissuasif, peut constituer un message de non-confiance envers les parties belligérantes. De toutes façons, si les représentant internationaux deviennent des cibles, c’est que les armes ont faillies à leur tâche dissuasive. Les armes ne protègent pas si les coups de feu atteignent leur cible et la riposte ne sert qu’à attiser le conflit et à rendre la mission de paix plus difficile. La formation à l’action non-violente afin d’éliminer les armes dans ce genre de mission devrait être sérieusement considérée.

 

Conclusion 

Il est donc faux de prétendre que le recours à la force soit le principal moyen d’intervention utile en situation de conflit politique violent. Nous devons exprimer notre scepticisme lorsque nos gouvernements prétendent avoir épuisé tous les moyens d’intervention et mobilisent les forces armées.

Compte tenu de la tradition d’intervention multilatérale canadienne sur la scène internationale, il est impérieux d’innover en matière d’intervention à caractère civile afin de jouer de garder un rôle pertinent en ce qui concerne l’action dans les conflits internationaux.

Le recours systématique aux forces militaires, faute d’autres moyens disponibles, constitue un réel danger pour l’avenir de la communauté internationale. L’ingérence dans les affaires d’une autre nation devrait toujours prendre la forme non-violente et surtout non-militaire. Le recours aux civils devrait s’accroître, l’aide humanitaire et les initiatives de coopération en guise de prévention des conflits devrait bénéficier d’un soutien financier accru afin d’éviter le dispendieux recours aux forces militaires et à ses conséquences désastreuses sur les populations civiles qui fuient.

Les pays limitrophes doivent jouer un rôle important et être consulté dans le processus de mise en oeuvre de toute forme d’intervention. Ce document ne constitue pas une étude en profondeur des moyens non-violents d’intervention; il est loin d’être exhaustif. Il s’inspire de multiples recommandations concrètes faites par des organisations pour la paix lors des conflits en ex-yougoslavie, particulièrement au Kosovo, en Somalie et en Irak.  Le texte n’a pour but que d’illustrer le peu d’attention et d’investissements consentis aux moyens non-militaires d’intervention dans les conflits.

Prétendre que nous avons recours à la force après avoir utilisé tous les moyens préalables est une affirmation qui relève plus de l’ignorance que de la décision éclairée.