Le CRNV à Sept-Iles

Deuxième session de travail

Les 15 et 16 septembre 2003, j’ai eu le privilège d’accompagner de nouveau le groupe d’intervenantEs autochtones, allochtones et métis avec qui j’avais eu le plaisir de travailler en juin. Cette fois la session a eu lieu dans un magnifique chalet de bois rond surplombant la rivière Moisie. Le beau temps se pointa au rendez-vous et nous avons pu nous réunir dehors pour certaines réflexions en sous-groupes. EntouréEs d’arbres sous un magnifique ciel bleu, nous avions comme fond sonore le chant des oiseaux et le bruit de la génératrice (rien n’est parfait dans ce bas monde!).

Avec courage, détermination, sensibilité et intelligence nous nous sommes interrogéEs sur les  » valeurs et vérités culturelles  » héritées de nos histoires personnelles et collectives, de nos expériences et de nos interprétations. Nous avons abordé des sujets délicats ou anodins, tantôt sérieusement, tantôt avec humour, conscientEs du danger de glissement, de réouverture de nos souffrances et de réactivation des préjugés et  » processus réactionnels « . ConscientEs également que nous n’allions pas, en deux jours, parvenir à nous entendre sur des problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis quelques siècles.

Nous avons porté notre attention sur le processus de communication lui-même, sur notre façon d’aborder tant nos différences et nos oppositions que nos similarités (la nécessité de défendre une identité culturelle menacée, par exemple). Le niveau d’échange nous a permis d’approfondir davantage les attitudes qui favorisent un dialogue empathique et constructif. Nous nous sommes tirés de nos discussions avec élégance et ce fut une magnifique occasion de pratiquer, humblement et imparfaitement, la communication et l’écoute non-violentes. Quel beau risque nous avons relevé ensemble!

De plus, ces intervenantEs de trois communautés différentes ont beaucoup apprécié l’occasion de pouvoir échanger sur les réalités vécues avec les jeunes en difficultés auprès desquels ils oeuvrent. Quant à moi, ce fut à nouveau un réel plaisir de travailler avec des personnes d’une telle qualité de vécu et de présence.

Cette fois encore, j’ai eu l’honneur d’être hébergée chez Danielle Descente et sa famille. Son petit fils avait déjà grandi et j’ai été touchée du collier offert par sa fille Menutan et du petit panache de caribou que m’a offert Danielle. Podo nous a encore servi de délicieux repas. Je lui ait dit pour être honnête, étant donné mon affection pour les lapins :  » Podo, tu sais très bien cuisiner mon ami le lapin, c’est très bon « . Il m’a répondu que ce n’était pas du lapin mais du lièvre (ce sont aussi mes amis?).

Je reviens enrichie de ce périple et fière de notre cheminement commun, de ce que nous avons semé, accueilli, nourri en chacun de nous. C’est avec plaisir que je pense à notre prochaine session en décembre. D’autant plus que je me suis surprise à sourire presque tout le long de mes parcours en avion, laissant l’émerveillement gagner sur ma peur.

À suivre?